Le Théâtre du Grütli s’aventure en Enfer.


Un avion s’est écrasé contre la façade du Théâtre du Grütli ce lundi 25 juin, les deux directrices ont profité de l’impact pour annoncer la nouvelle saison. Pilotes et hôtesses sont indemnes.

La vocation du Théâtre du Grütli, le Grü, est d’être un lieu de culture bouillonnant où le théâtre est de forme expérimentale et pluridisciplinaire, et cette intention que l’on imagine a priori réservée aux initiés est en fait largement attentive aux attentes du public. Dès cette première saison, Maya Boesch et Michèle Pralong, chacune co-directrice, ont unis leurs efforts pour faciliter la compréhension du public. Est-il possible de faire travail de recherche et avoir un public ? Pour Michèle Pralong “Effectuer un travail expérimental et public est le grand pari du Grütli, il s’agit d’ouvrir les portes, de partir vers la ville, plusieurs projets de la saison en témoignent, ce que l’on cherche c’est une politique du lien avec la cité, les spectateurs, les citoyens.”

Lors des Perses, Claudia Bosse a même réussi le pari de faire participer cent soixante huit habitants de la région à  cette création. L’effort sera poursuivi la saison prochaine avec l’ouverture encore plus large de plateformes de discussions qui réuniront spectateurs et artistes pour tenter de comprendre quels sont les attentes et les désirs respectifs.

Coté scène, le grand pari sera celui du Collectif 3 qui travaillera autour de Dante en commençant avec l’Enfer. Le collectif est un petit groupe d’interprètes engagés pour plusieurs mois, Cette saison, ils seront dix installés dans la white box. La Divine Comédie de Dante Alighieri les accompagnera jusqu’à  la production finale au mois de mai dans la Black box : Dante all stars.

La saison est placée sous le signe du RE, pour signaler que l’art n’est que RE-naissance, reprise ou renouvellement des mêmes questions angoisses ou intuitions. C’est lors de la Bâtie que s’ouvrira le premier volet des Stations Urbaines de Maya Boesch d’après un texte d’Elfiede Jelinek, auteur que l’on retrouvera avec une nouvelle création de WET qui fut présenté l’an passé à  l’Orangerie. Avec la chorégraphie de masse Turn terror into sport, Claudia Bosse, metteure en scène associée, réitèrera l’expérience de collaboration avec une centaine de citoyens lors d’une intervention dans l’espace public genevois. (Il reste des places pour les amateurs, se renseigner auprès du Théâtre du Grütli).
Expérimental et transdisciplinaire, le Grü collaborera cette saison avec l’Association pour la danse contemporaine (ADC) et les compagnies d’Emio Greco, Quivala, et Foofwa d’Immobilité.

Bernard Schlurick et Marc Liebens restent fascinés par le personnage d’Hélène, cette beauté au sang chaud dont les luttes pour sa possession provoquèrent au moins deux cent mille morts, selon Paul Claudel cité par Bernard Schlurick qui rappelle qu’Hélène est “la première femme libre”. Donné toute l’année, chaque lundi, l’Observatoire dramaturgique de Bernard Schlurick est l’occasion de faire une promenade érudite et ludique dans la littérature.

La programmation 2007-2008, c’est aussi des coproductions locales, des accueils d’artistes étrangers, des performances, des auteurs, des dramaturges associés. Le programme complet est disponible sur le site du Grü.

Écouter les interventions de :

Maya Boesch, à  propos de Stations Urbaines.

et, lors de la saison précédente :

Cindy van Acker : Kernel.

Claudia Bosse, lors de la représentation des Perses, et l’avis de citoyennes participantes.

Bernard Schlurick : Pourquoi Nietzsche a-t-il pu écrire “J’ai oublié mon parapluie” ?

Bernard Schlurick : Le théâtre fera toujours problème à  la société.

Anna van Brée Thibaut Genton, Frédéric Lombard : Utzgur.

Philippe Bischof et Élodie Bordas : Playstation Penthésilée XY.

Mathieu Bertholet : Sunset Piscine Girls.

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