Sylviane Dupuis.
A1. Mes attentes :
1. Se parler / s’entendre ; pouvoir mettre les problèmes de chacun sur la table.
2. Définir des besoins et des priorités de chaque catégorie d’acteurs du monde du spectacle, en veillant à ce que chacune d’elles soit représentée et prise en compte. (J’observe que quasiment aucune des questions posées ne renvoie vraiment à la situation de l’auteur dramatique…)
A2. Revendications prioritaires :
1. Quand on parle des arts de la scène, du théâtre, qu’on n’oublie pas que les auteurs en font partie intégrante, qu’ils se situent même le plus souvent au début de la chaîne, et qu’ils ne sont pas forcément eux-mêmes des metteurs en scène ou des comédiens, contrairement à ce qu’on sous-entend qu’ils ont toujours été, en prenant Molière pour exemple ! (Ni Ionesco, ni Claudel, ni Vinaver, ni Koltès, ni Sarraute, pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus grands, n’ont été les metteurs en scène de leurs propres pièces. Il y a une place pour l’auteur en tant qu’auteur dans la configuration texte-mise en scène-jeu, et qui devrait être prise en compte et également valorisée. (Il me semble que la mode “post-dramatique” ne correspond pas forcément à l’attente d’un public qui attend qu’on lui parle de lui, du monde, et de la mise en récit possible / ou impossible de sa réalité contemporaine…)
2. L’aide à la tournée (en Suisse / à l’étranger) des spectacles créés par des Cies genevoises, ou à Genève, ou à partir de textes d’auteurs genevois.
A3. Questions à poser au magistrat :
1. Quelles sont les priorités, dans le choix des dossiers retenus ? (La Cie ? Le sujet traité / le texte ou l’auteur de la pièce ? L’âge / le professionalisme / la notoriété / des requérants ?…)
2. Qu’attendez-vous (le plus) des artistes ? Quelles démarches artistiques vous semblent les plus importantes / nécessaires, de manière générale / aujourd’hui, et pourquoi ?
3. Ne faut-il pas répondre – aussi – aux besoins du public (sans rien sacrifier de l’exigence de qualité artistique et de modernité), en lui offrant de quoi (se) voir et (se) penser, en lui offrant un partage du sens réciproque ? Ne faut-il pas (re)penser le théâtre avec lui (en enquêtant sur ses propres attentes) ?
A4. Dix critères :
– nombre de pièces écrites
– nombre de pièces publiées
– nombre de pièces traduites (en Suisse / à l’étranger)
– nombre de mises en scène de mes textes en Suisse
– nombre de mises en scène de mes textes à l’étranger
– nombre de tournées (+ lieux)
– nombre d’années de travail dans le contexte de la création théâtrale
– collaborations avec metteurs en scène / voire chorégraphes ou musiciens (en Suisse / à l’étranger)
– nombre de commandes reçues de professionnels
– écho dans la presse / dans la littérature spécialisée.
A5. Interlocuteur(s) identifié(s)
– Favoriser / encourager les collaborations suivies – et non pas seulement ponctuelles – entre créateurs (auteur / metteur en scène ou chorégraphe ou institution théâtrale) serait une bonne chose – en leur offrant des possibilités structurelles (ex : résidences, rattachement à un théâtre, commandes….).
A6 et A7
Me me paraissent pas me concerner.
A8. Esthétique
1. Je continue à croire à la fable, aux « histoires racontées » (qui existent depuis l’origine du théâtre).
2. Mon théâtre, qui a une dimension philosophique, entrelace le plus souvent une composante réaliste et une composante symbolique; il renvoie à la fois au théâtre et à ses enjeux, et à l’humain; il vise à chaque nouvelle pièce l’invention d’une forme nouvelle / d’une autre forme de “poème dramatique”.
Sylviane Dupuis. 21 septembre 2014.