Réponses de José Lillo, comédien et metteur en scène.
A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?
Que les acteurs et actrices des arts de la scène parviennent à formuler des propositions concrètes qui tiennent compte de l’ensemble des forces en présence et qui constituent un progrès réel pour tous en ne s’appuyant pas sur de supposés antagonismes entre artistes.
A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?
1. Penser l’avenir et le développement des forces de création présentes à Genève.
2. Ne pas céder au rouleau compresseur du discours des idéologies esthétiques dominantes au détriment des autres voies esthétiques.
A.3. Avez-vous des questions que vous aimeriez poser au magistrat afin de mieux comprendre le fonctionnement de son département concernant les arts de la scène ?
Si j’ai des questions c’est à moi de m’informer, la communication fonctionne bien et il n’y a à mon sens pas à supposer que des efforts supplémentaires soient nécessaires du côté de la Ville.
A.4. Pouvez-vous lister 10 critères qui permettent le mieux de situer et valoriser votre travail (ex : nombre de créations à votre actif, d’années de travail, de dates ou de lieux de tournée, enjeux pédagogiques, de nombre d’employés de votre cie, etc.) ?
Les critères mentionnés dans la liste sont à mon avis des critères d’entreprise et n’ont pas leur place dans les enjeux d’art.
A.5. Lorsque vous projetez de créer un nouveau projet, savez-vous déjà où vous pourrez le présenter à Genève? A l’étranger ? Avez-vous un rapport privilégié avec une structure genevoise ? Avez-vous un interlocuteur identifié pour le type de travail que vous réalisez ?
Les interlocuteurs dépendent dans mon cas du type de projet que j’ai en tête. Selon le projet, je ne m’adresserai pas au même interlocuteur mais à un théâtre spécifique. J’ai donc besoin d’une grande diversité de programmation dans la région de façon à pouvoir diversifier les propositions scéniques.
A.6. Quelle diffusion souhaitez-vous pour votre travail (périmètre géographique, type de lieu, type d’accueil, etc.) ?
Lorsqu’un spectacle est considéré comme réussi, ou très réussi, qu’il mérite d’être vu, il devrait y avoir une structure inter-régionale, voire supra nationale qui s’occupe de le programmer dans les circuits. Cela ne devrait pas être du ressort de l’habileté ou du carnet d’adresse du créateur.
A.7. Quelle est selon vous le meilleur moyen d’atteindre votre objectif de diffusion ? Quel est selon vous le meilleur soutien pour vous aider à atteindre votre objectif de diffusion ?
Engager un minimum d’acteur, investir la majeure partie de l’argent de la subvention dans le processus esthétique. Ne pas monter un texte connu. Tenir un discours qui colle à l’actualité et aux tendances du moment. Le meilleur soutien est l’obtention de la catégorie pluridisciplinaire pour l’objet scénique.
A.8. Revendiquez-vous une esthétique définie ? Quels critères ou quels termes utilisez-vous pour définir l’esthétique de votre travail ?
Oui. Mais ce serait trop long à expliquer ici.
A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)
Une meilleure distribution de l’argent public qui leur est confié, de façon à doter les projet d’une réelle puissance de création. En général, les deux institutions phares que sont la Comédie et le Théâtre de Carouge sont des institutions verrouillées et quasiment privatisées dont ne bénéficient pas les créateurs locaux. C’est tout à fait anormal, antidémocratique et extrêmement contre-productif. Ces deux institutions sont dirigées à contre-sens de l’histoire du développement des arts de la scène à Genève.
A. 10. Souhaitez-vous qu’il existe une ou plusieurs sources de financement publiques pour vos créations (situation actuelle ou une nouvelle répartition) ?
Du moment qu’il est possible d’espérer obtenir l’entier de la subvention nécessaire, cela m’est égal qu’il y ait une ou plusieurs structures. Et que le dialogue soit possible. Le pire serait sans doute, une seule structure qui pratiquerait une politique culturelle exclusivement élitiste.
