Message de Jacqueline Ricciardi – Comédienne
– La définition d’une politique culturelle reste en effet, personnellement, un concept un peu flou. Il serait appréciable d’en définir les contours.
– Je souhaiterais aborder l’épineuse question des artistes-directeurs de structures.
Il me semble en effet que ce sont des fonctions très différentes et qu’il est difficile pour un artiste-directeur de promouvoir la création et d’assurer une ligne artistique objective et cohérente, sans, en premier lieu, défendre ses propres intérêts.
Je suis malheureusement trop souvent amenée à constater qu’une partie du budget de fonctionnement est dévolue à la (voire les ! ) production annuelle de ce/tte même directeur/trice.
J’aimerais savoir ce qu’en pense notre magistrat.
– Les lieux de créations (je préfère ce terme à celui de salles de répétitions qui paraît un peu étroit) semblent manquer cruellement.
Je ne sais moi-même pas très bien quel type de demande adresser aux autorités, et même s’il y a vraiment lieu de la faire.
Mais je me surprends à rêver…
J’assume parfaitement le caractère romantique de ma vision des arts de la scène, mais j’imagine une sorte de lieu souple et léger, pouvant accueillir gracieusement (ou presque) des artistes pour de courtes résidences (de 1 à 8 semaines max.), qu’ils aient, ou non, un projet de production concret.
Ce lieu devrait se contenter d’offrir un minimum de confort (électricité, eau courante, chauffage, toilettes, etc…), et comprendrait un lieu central (buvette, café ou restaurant), qui serait ouvert à tous.
J’insiste particulièrement sur le rôle du foyer, celui-ci étant souvent l’âme du lieu, et favorisant les plus grands échanges.
Ce lieu ne devrait en aucun cas devenir une salle de spectacle, mais permettrait néanmoins aux artistes qui le souhaitent d’ouvrir à un public large, ou au contraire choisi, d’assister à des étapes de travail.
Ce lieu ne devrait pas non plus se transformer en ateliers d’artistes permanents.
Le mouvement perpétuel étant sa raison d’être.
La seule permanence serait assurée par les gérants du café-rencontre (durée des mandats de gestion à définir), et par la/le/les coordinatrice/eur/s de de salles de création.
Une sorte de ruche qui permettrait la rencontre d’artistes de différentes disciplines, favorisant les débats d’idées, ainsi que la porosité des savoir-faire, et qui, dans le meilleur des cas, donnerait naissance à des désirs de collaboration.
Rien de plus simple, en somme…