Réponses de Serge Martin. Théâtre Ecart.
A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?
L’échange repose sur des sujets collectifs. Aux artistes de dégager des initiatives comme le font les directions de théâtre ou la Ville de Genève.
A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?
L’avenir pour les jeunes (s’intéresser aux inconnus et à leurs premiers pas) et la couleur unique, danger imminent.
A.3. Avez-vous des questions que vous aimeriez poser au magistrat afin de mieux comprendre le fonctionnement de son département concernant les arts de la scène ?
La communication est tout à fait bonne.
A.4. Pouvez-vous lister 10 critères qui permettent le mieux de situer et valoriser votre travail (ex : nombre de créations à votre actif, d’années de travail, de dates ou de lieux de tournée, enjeux pédagogiques, de nombre d’employés de votre cie, etc.)
C’est en effet important de s’intéresser au parcours des créateurs, artistes ou compagnies. On les juge seulement au coup par coup alors que le parcours artistique est toute une vie d’engagement. Avec les jeunes à soutenir, cela me semble les deux plateaux de la balance.
13 créations pour le théâtre écart depuis 1996 + 1 Festival écart organisé. Des spectacles événements qui ne tournent pas et des spectacles plus légers en tournée suisse. Moyenne de 10 personnes mais un effort pour l’emploi avec 5 spectacles de 30 à 40 personnes employées. Le théâtre écart a un parcours engagé et aventureux (beaucoup d’expériences uniques mais originales), et pratique une quête sur l’écriture scénique : rapport texte-jeu et autres éléments de création.
A.5. Lorsque vous projetez de créer un nouveau projet, savez-vous déjà où vous pourrez le présenter à Genève? A l’étranger ? Avez-vous un rapport privilégié avec une structure genevoise ? Avez-vous un interlocuteur identifié pour le type de travail que vous réalisez ?
Pas de projet sans lieu. Il faut trouver le bon interlocuteur qui ensuite doit aimer le texte et le projet. Les coups de coeur sont rares, seules les connaissances peuvent se prêter à la proposition.Je suis proche de La Parfumerie ou du Galpon, mais j’ai travaillé un peu partout.
A.6. Quelle diffusion souhaitez-vous pour votre travail (périmètre géographique, type de lieu, type d’accueil, etc.) ?
La Suisse romande est petite pour le nombre de spectacles qui s’y crée. Des aides à la tournée mais pas de tourneur, pas de structure.
A.7. Quelle est selon vous le meilleur moyen d’atteindre votre objectif de diffusion ? Quel est selon vous le meilleur soutien pour vous aider à atteindre votre objectif de diffusion ?
Trouver quelqu’un qui aime ce qu’on fait et le défend, intéresse les autres, et le vend. C’est comme trouver son conjoint…
A.8. Revendiquez-vous une esthétique définie ? Quels critères ou quels termes utilisez-vous pour définir l’esthétique de votre travail ?
L’esthétique n’est souvent pas consciente et ce sont les autres qui en parlent. C’est une exigence vis à vis de la pratique de la scène, du jeu et de ses traitements, et une quête du rapport réalité – fiction, du rapport justesse et rigueur – liberté et folie, qui donnent la direction de l’esthétisme. Et, bien sûr, la vision qui a permis d’élaborer le projet. Nous voguons dans des morceaux de réalité et une projection imaginaire.
A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)
a/ Voir les spectacles : il devrait exister une commission chargée de voir tous les spectacles; ses membres rendraient compte aux Institutions comme le Département de la culture, les directions des théâtres…
b/ Des assistanats pour la majeure partie des postes sur les créations, une bonne insertion directe
c/ Les coproductions se feront toujours par cooptation, on ne force pas quelqu’un à coopérer
d/Quant au public, il s’agit toujours et encore d’en rencontrer les personnes. Tous les moyens sont bons car autour d’un spectacle, il existe d’autres formes de contacts.
A. 10. Souhaitez-vous qu’il existe une ou plusieurs sources de financement publiques pour vos créations (situation actuelle ou une nouvelle répartition) ?
Plusieurs sources, c’est très important. La couleur unique est dangereuse pour la démocratie.
Serge Martin. Théâtre Ecart. 6 septembre 2014.