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Circulons, il y a tout à voir ! | Rencontre Arts de la Scène 2014
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Circulons, il y a tout à voir !

Commentaire de Lionel Chiuch à l’article de Gabriel Alvarez suite à la Rencontre du 29 septembre.

Construire des murs, s’y adosser, voilà qui semble parfois être l’activité première de ceux qui, dans le discours, prônent la mise à bas des cloisons disciplinaires. Il est vrai que l’on n’en est plus à une contradiction près. Ainsi, dans un essai stimulant intitulé « Politiques du spectateur: les enjeux du théâtre politique aujourd’hui », Olivier Neveux tente d’éclairer « la captation et le retournement de positionnements tels que le risque, la transgression, le scandale et la critique, qui, auparavant, apparaissaient comme autant de leviers d’un théâtre d’avant-garde ou militant, alors qu’aujourd’hui ils semblent continuer, reproduire sur la scène les prétentions d’une société qui se veut justement celle du risque et de la transgression ».

Le système libéral, c’est sa force, excelle pour s’approprier les codes de la contestation. Plus désarmé face aux révolutions, qui sont le fruit d’une adhésion commune, il maîtrise mieux les enjeux qui se situent dans le champ de l’individualisme et s’emploie donc à atomiser les oppositions. Ce qui est valable en matière d’idéologie l’est aussi dans le domaine de l’art (quelqu’un a-t-il remarqué, en outre, que plus les arts vivants font l’impasse sur le vivant, plus il y a économie d’homme, plus leur valeur grimpent sur le marché – très artificiel – de l’art? Cette fatalité n’est-elle pas aussi celle de l’entreprise?). Aux chapelles d’hier se sont substituées des fabriques, desquelles sont issus des produits estampillés destinés à des filières bien précises. C’est donc en toute logique que les prêcheurs d’hier, parfois réticents aux nouveaux lexiques artistiques, ont cédé la place aux managers d’aujourd’hui, plus affutés en terme de communication. Dans tous les cas, les visions se dressent les unes contre les autres, comme si la notion de coexistence avait été effacée au profit de celle de concurrence.

Revenons sur l’histoire récente du Théâtre du Grütli. Avec le projet mené par Maya Boesch et Michèle Pralong de 2006 à 2012, la lisière culturelle – qui se nourrit d’expériences – s’était installée au coeur de la cité. Lors des Rencontres théâtrales, certains ont témoigné de leur nostalgie par rapport à ce modèle. C’est bien entendu leur droit. L’ennui, c’est que chaque mandat devient très vite un « âge d’or » pour ceux, et ceux là uniquement, qui y prospèrent. Faut-il rappeler ici la levée de bouclier que suscita l’arrivée des nouvelles directrices? Ces dernières invitèrent les contestataires à s’exprimer. La plupart se fourvoyèrent, témoignant d’une évidente crispation qui eut pour effet de rendre leur cause inaudible. Leur méthode, maladroite et véhémente, avait occulté le fond: un questionnement politique et artistique des pratiques. Depuis, rien ne semble avoir changé, à part le cursus de ceux qui apostrophent.
Peut-on dire, au risque de passer pour opportuniste, que l’expérience du Grü fut aussi fructueuse et nécessaire que l’est celle entreprise par Frédéric Polier depuis 2012? Que de nombreux artistes communs en irriguent d’ailleurs les flux? Que chacune, à sa manière, témoigne de la vitalité de la Suisse romande dans le domaine des arts de la scène? Que le théâtre de recherche, expérimental, trans… comme vous voulez, devrait moins être une question de label commode que d’ouverture réelle? A la suite de Gabriel Alvarez, comment ne pas déplorer que les esprits censés être les plus curieux subissent un étonnant phénomène de racornissement dès qu’on n’adopte pas la même doxa qu’eux?

Lors des Rencontres, il fut beaucoup question de diffusion et de réseaux. Encore que le terme de « franchise » semble désormais mieux adapté. D’un point de vue politique, on parle volontiers de « rayonnement ». Là encore, Gabriel Alvarez a raison de se méfier de l’éblouissement, qui est trop souvent celui de l’artiste face à lui-même. Car il n’y a pas loin du « rayonnement » au miroir aux alouettes: s’il est toujours gratifiant de construire des châteaux en Espagne, il importe aussi de consolider les fondations de bâtisses plus modestes mais s’ancrant plus profondément dans le terreau local.
Il n’est pas de bonne ramification sans solides racines. C’est sur ces racines, par le biais d’une médiation (terme aujourd’hui galvaudé) quotidienne, que travaille l’équipe du Théâtre du Grütli. Et non dans le souci d’une franchise qui le rendrait identifiable au regard de tel ou tel réseau. L’objectif fixé est celui d’une implantation forte qui permette de développer le lien entre les citoyens et les pratiques. C’est au coeur des salles que peut naître et s’épanouir la diversité. Dans le croisement des disciplines, au sein de l’acte artistique, et dans celui des publics. Il faut être furieusement rétrograde pour cloisonner les lieux quand la richesse artistique relève des frictions. Il faut bien peu de confiance pour ne soumettre son travail qu’à une catégorie du public, qui se singularise sans doute par sa curiosité, mais dont on a au préalable circonscrit le profil via une communication sélective.

Le « réseautage », parce qu’il fonctionne selon des mécanismes qui sont ceux de l’économie libérale, refuse ce qui relève du « flou artistique ». Il lui faut donc des fabriques et des appellations (transgression en est une, même si elle ne dupe plus personne). Le corollaire de cette exigence, c’est que la notion de produit remplace celle d’oeuvre. De leurs côtés, les artisans de cette évolution ont changé le langage poétique contre celui du marketing. En guise de direction artistique, on oppose désormais l’esprit entrepreneurial. Pourquoi pas. Mais que l’on ne s’étonne pas, ensuite, de voir des artistes devenus marchands du temple s’empêtrer dans des considérations qui n’ont plus rien à voir avec l’art. Au final, on arrive à cette étonnante contradiction: ce qui relevait de la liberté artistique s’efface pour céder la place au formatage esthétique. Pour quelques créations audacieuses et novatrices, combien de succédanés, d’ersatz, de pâles copies? Lesquels servent d’ailleurs d’arguments a contrario à ceux qui ont renoncé à mettre leur pratique en question.
Ne pas s’inscrire dans cette logique de marchandisation de l’oeuvre, ce n’est pas nier l’évolution de l’époque. C’est, parce qu’il n’y a pas de vrai progrès sans méliorisme, la considérer au contraire afin de résister à ce qu’elle a de plus mortifère. « Des pulsions morbides hantent l’art contemporain, qui n’est plus pour l’essentiel qu’un jeu de guignols manipulés par l’idéologie libérale et l’argent », constate, avec quelque excès, Alain Georges Leduc dans son pamphlet « Art morbide? Morbid art ». Une fois encore, il ne s’agit pas de s’élever contre ce qui est nouveau, curieux, insaisissable parfois, mais de rester vigilant à propos des démons qui se tiennent à proximité: lesquels, retors, oscillent entre la posture et l’imposture. Et ne sont jamais autant à leurs aises que lorsque les lois du marché fournissent la partition.
Contrairement au discours manichéen, il n’y a pas à choisir entre deux renoncements, le premier consistant à se replier sur soi tout en regardant en arrière et le second à se soumettre – au nom de la modernité – aux codes du libéralisme, mais bien à réaffirmer la part vivante, insoumise et fondamentalement utopique des arts précisément qualifiés de « vivants ». C’est cela qui importe: être éperdument vivant.

Lionel Chiuch

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Publié dans Arts de la scène
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« Il faut partir des expériences du terrain et prendre la culture participative comme levier d’une politique culturelle repensée. » Fleur Pellerin, ministre de la Culture, 20 octobre 2014 à France culture.

 

"Et tant pis pour les gens fatigués." Jacques Rancière.