Melik Ohanian, Les Réverbères de la Mémoire, 2010–15. Biennale de Venise,
Une oeuvre en mémoire du génocide des Arméniens, primée à la Biennale Venise dans le cadre de l’honneur fait au Pavillon d’Arménie, dérange autant la les autorités du Canton de Genève, la Confédération et l’ONU.
En mai 2008, relate Michèle Freiburghaus, responsable du Fonds municipal d’art contemporain de Genève, la Ville de Genève votait en faveur de l’édification d’un monument en mémoire du génocide des Arméniens.
Il est le fruit d’une décision politique (motion du Conseil municipal votée le 26 mai 2008), ce qui est un fait rare et, de cette façon, son organisation a été placée sous la responsabilité d’un service de la Ville (Fonds municipal d’art contemporain).
Documentation : FMAC Genève.
Dès lors, le Conseil administratif a chargé le Fonds d’art contemporain de la Ville (FMAC) d’organiser, en concertation avec les porteurs du projet initial (la communauté arménienne), un concours d’idées sur invitation auprès d’artistes sensibles à la nature emblématique d’une œuvre artistique «à la mémoire commune des Genevois et des Arméniens». Le développement du projet lauréat (les mises au point, les vérifications, les demandes d’autorisations, le dossier d’exécution, le budget, etc) se fera de manière concertée entre l’artiste, le FMAC ainsi que les différents services de la Ville concernés et les porteurs du projet.
Coût du projet
Le projet est estimé à environ CHF 500’000. Son financement est partagé entre plusieurs acteurs.
Les frais liés à l’organisation du concours, ainsi que ceux de l’exposition publique du projet lauréat sont pris en charge par le FMAC, pour un montant correspondant à CHF 105’000.
La recherche de fonds pour financer la réalisation du projet sera assurée par les porteurs du projet, soit la communauté arménienne. L’enveloppe budgétaire prévue est évaluée à CHF 400’000.
Cette œuvre, une fois réalisée, sera offerte à la Ville de Genève. Celle-ci se verra dotée d’une œuvre emblématique d’un artiste de réputation internationale. Pour la communauté arménienne, ce geste contribue également à participer au rayonnement de la Ville de Genève.
L’œuvre devait être implantée sur Bastion Saint-Antoine et inaugurée le 24 avril 2013, mais une décision de la Commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS) s’y oppose en assurant que le lieu est dédié à l’histoire proprement genevoise. Il fut ensuite question d’implanter Les Réverbères de la mémoire sur le site de l’Ariana et c’est alors que le Département fédéral des affaires étrangères fit état de fortes pressions diplomatiques et recommanda l’abandon du projet.
Une « Proposition pour l’édification du monument Les Réverbères de la Mémoire » a été présentée au Grand Conseil par Guy Mettan, le 2 février 2015.
La communauté arménienne devrait faire de nouvelles propositions de lieux, très probablement dans un parc genevois. Le succès du Pavillon de la République d’Arménie à Venise ainsi que les récentes reconnaissances du génocide commis il y a cent ans favoriseront-ils l’aboutissement du projet ?
Selon de bonnes sources dans la communauté arménienne genevoise, la commissaire du Pavillon arménien à la Biennale de Venise ne soutenait pas le projet d’implantation des Réverbères de la Mémoire à Genève.