Six expositions de talents de la scène suisse émergente

Gina Proenza, “Patron/Partner”, 2022 Enseigne lumineuse, adhésif. © Gina Proenza. Photo : Tristan Lavoyer

Les six artistes lauréats du prix Culturel Manor 2024 oeuvrent dabs des domaines aussi variés que la peinture, la sculpture, la photographie, l’art vidéo, la performance et les installations. L’organisation d’une exposition fait  partie du Prix Culturel, qui propose en outre à l’artiste lauréat un catalogue d’exposition, une prime et l’acquisition d’une de ses œuvres.

PRICE, L’Air du Temps (Air Conditions). Photo Lea Kunz

L’exposition L‘Air du Temps (Air Conditions) de PRICE (*1986) est à voir au KBCB, Kunsthaus Biel Centre d’art Bienne,  Actif autant dans les champs de la performance que des arts visuels, PRICE développe une œuvre dans laquelle différents espaces se superposent: la scène du théâtre, le club, le défilé de mode ou l’espace d’exposition. Pour le Centre d’art, PRICE produit une installation olfactive dans la gigantesque Salle Poma. Le white cube se trouve ainsi reconfiguré en un lieu équivoque où le minimalisme aseptisé qui caractérise les espaces standardisés (bureaux, aéroports … ) se confronte à l’ornement et au kitsch domestique. Cette porosité visuelle entre sphères publique et privée est amplifiée par la dimension olfactive: alors qu’un ventilateur industriel diffuse en permanence une odeur typique des détergents et désodorisants, des flacons exhalent des parfums délicats, connotés érotiquement, qui s’adressent aux émotions plus intimes des visiteur-euses.
KBCB, Kunsthaus Biel Centre d’art Bienne. 1ermars au 19 mai 2024

 

À LausanneGina Proenza exposera dans l’Espace projet du Musée cantonal des Beaux-Arts. Dans ses œuvres, Gina Proenza allie littératures, sciences, légendes ou encore recherches anthropologiques en convoquant aussi bien des références amérindiennes que des contes populaires européens, tout en évoquant l’histoire de la sculpture moderniste au travers de dispositifs théâtraux. Gargouilles qui tirent une langue motorisée, enseignes lumineuses transformées en partitions de chants ou bancs à bascule qui font dialoguer les corps du public entre eux: la langue, qu’elle soit orale, écrite, allégorique ou anatomique, est au cœur de sa pratique. (Image en haut de page)
Musée cantonal des Beaux-Arts. Du 24 mai au 1er septembre 2024

 

En Valais, Raphael Stucky exposera , au Musée d’art du Valais à Sion (dans le bâtiment de l’ancienne Chancellerie) avec des œuvres réalisées pour l’occasion. Au cœur de la pratique de Raphael Stucky se trouve un travail expérimental autour du son et du rythme. En recourant à différents médiums (vidéo, dessin, sculpture, installation, performance), Raphael Stucky questionne les interactions entre le domaine du sonore et le monde du vivant, entre l’insaisissable et le tangible, entre l’éphémère et le pérenne. Il crée ainsi des œuvres à la nature hybride et à la dimension poétique, dont la cohérence et le potentiel ont entièrement convaincu le jury.
Musée d’art du Valais. Du 21 septembre 2024 au 30 mars 2025.

 

Johanna Kotlaris, Humere. © Johanna Kotlaris

Au Tessin, Johanna Kotlaris exposera  au Museo d’arte della Svizzera italiana (MASI Lugano). Par le biais de la performance, la vidéo, l’installation, la sculpture et l’écriture, son travail examine la complexité de nos relations avec le soi et l’autre. L’artiste basée à Zurich s’inspire de personnages fictifs et réagissant à des contextes spécifiques, et crée ainsi des récits qui dépeignent ces équilibres délicats.
MASI Lugano. Du 6 octobre 2024 au 5 janvier 2025

 

Mahtola Wittmer, Fragment XXXVII, 2023, Video. © Mahtola Wittmer.

Au Kunstmuseum Luzern, Mahtola Wittmer exposera du 30 novembre 2024 au 16 février 2025. Avec ses œuvres, Mahtola Wittmer aiguise notre attention et prend pour cible les absurdités du quotidien avec ironie. En photographiant des objets et des situations triviales, Mahtola Wittmer attribue de la valeur à ce qui semble banal à première vue. Elle invite ainsi le public à considérer d’un regard neuf ce que nous connaissons déjà, et à toujours se remettre en question.
Kunstmuseum Lucerne.

 

En Argovie, Ishita Chakraborty développera une exposition spécifiquement pour l’Aargauer Kunsthaus qui sera mise sur pied au printemps 2025. La pratique artistique de la lauréate du Prix Culturel Manor originaire du Sengal occidental en Inde englobe des dessins, des installations, de la poésie, des sons et des performances. Son travail porte notamment la marque des traumatismes du colonialisme. Ishita Chakraborty travaille actuellement sur des projets axés sur la migration climatique et l’écoféminisme entre le Sud et le Nord.
Aargauer Kunsthaus.

Le Prix Cullurel Manor, qui a célébré ses 40 ans en 2022, est l’un des principaux prix de promotion de l’art contemporain en Suisse. Lancé en 1982 par Philippe Nordmann dans le but d’offrir une plate-forme aux jeunes artistes suisses, il est attribué chaque année par un jury professionnel en alternance dans les villes suivantes : Aarau, Bâle, Bienne, Coire, Genève, Lausanne, Lucerne (pour la Suisse cenlrale), Lugano, Schaffhouse, Sion, Saint Gall el Winterthur.

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