Onze sculptures dressées sur les quais font écho au salon artgenève qui se tient à Palexpo

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Adel Abdessemed, “Messieurs les Volontaristes”. “Dans cette pièce, je ne voulais pas parler de ma propre mort, de mon propre ego comme dans Habibi. […] Après “Habibi” le squelette… ma motivation était de faire le squelette d’un cercueil…”

Lors de l’inauguration de l’exposition de sculptures sur les quais de Genève, la  présence du Conseiller administratif en charge de la culture, Sami Kanaan, a mis du baume au coeur du milieu de l’art contemporain qui se sent volontiers à l’écart. Durant le mois de février, 11 sculptures font écho à la foire d’art contemporain qui se tient à Palexpo du 29 janvier au 1er février.

Les sculptures disposées par des galeries sont visibles sur les quais Président Wilson et du Mont-Blanc. Sami Kanaan a rappelé l’initiative de la ville de Nantes qui a créé un circuit de sculptures commandées à des artistes et dont l’impact se mesure en centaines de milliers de visiteurs. Dans le cadre du programme d’exposition d’artgenève, le salon donne l’opportunité aux galeries qui y exposent de présenter une sculpture sur l’un des espaces mis à disposition à cette occasion.

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Les conseillers administratifs Sami Kanaan et Guillaume Barazzone et le directeur d’artgenève, Thomas Hug, 27 janvier.

Parcours de sculptures au bord du lac

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Takis, “Signal Éolien”. 2006.

En proposant des œuvres monumentales animées par la force aléatoire du vent, Takis poursuit une expérimentation qui lui est chère. Il a souvent dit qu’il produisait des sculptures et des œuvres d’art non pour encombrer l’espace mais pour qu’apparaissent les éléments de l’invisible. Ainsi la lumière, les forces magnétiques, le son ont habité depuis toujours son œuvre participant au mouvement pourvu qu’il soit aléatoire

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Lilian Bourgeat, “Banc public”.

Le gigantisme de BANC PUBLIC crée un trouble visuel qui met soudainement en évidence l’objet. S’il était à l’échelle 1:1, celui-ci se fondrait dans son environnement, or, l’oeil perçoit intuitivement que « quelque chose ne colle pas » dans le décor. En se rapprochant, le spectateur peut de mieux en mieux se rendre compte de son gigantisme. L’instant d’après, juché sur la sculpture et rendu « lilliputien » face au paysage, il peut alors prendre mesure de la modestie avec laquelle il devrait regarder le monde.

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Vincent Olinet, “Rouge Sèvres”, 2014.

Travaillée comme un totem, cette représentation de rouge à lèvres démesurée a été taillée dans un tronc de chêne. Ce mélange de brutalité et de finesse réveille en nous les ambiguïtés inhérentes à l’objet même qu’est le rouge à lèvres, aux jeux et besoins de séductions et de désir entre hommes et femmes. Dressée face à nous, cette oeuvre est une interrogation sous la forme d’un obélisque, sur le rapport de l’échelle humaine à son environnement.

 

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Piotr Uklanski. “Untitled (The Thing)”. 2007.

Une sculpture faite de tubes d’acier qui représente la main d’une créature géante qui essaie dramatiquement de saisir la réalité.

 

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Christian Gonzenbach, “Salmigondis”, 2014.

“Salmigondis” est le titre de la série de sculptures la plus récente du sculpteur genevois Christian Gonzenbach. Poursuivant sa quête de l’inversion, l’artiste a creusé des formes en négatif, utilisant des outils incandescents qui forent librement des tunnels dans des blocs de polystyrène tels des insectes xylophages. Les sculptures sont ensuite réalisées en remplissant ces moules de béton et en détruisant la gangue de polystyrène. Les formes apparaissent alors, surprenantes, intestines, elles traduisent les mouvements produits lors de la fabrication. On est face à des structures d’organes, des stalactites artificielles, des architectures de notre propre intérieur. Elles s’apparentent aux gōngshí, ces rochers insolites que les lettrés chinois collectionnent et qui selon la tradition auraient grandi sous terre comme des patates pour former ces montagnes miniatures et biscornues propres à la méditation.

 

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Arik Levy, “RockStone”, 2013.

Le rocher tout en miroirs d’Arik ressemble à une météorite tombée du ciel afin de nous alerter sur la somptuosité de la nature qui nous environne. Morcelé comme il l’est, ce rocher miroitant a des allures de joyau.

 Les images des autres oeuvres seront insérées prochainement.

  • Takis, Signal éolien, 2006 – Galerie Xippas
  • Adel Abdessemed, Messieurs les Volontaristes, 2008 – Blondeau & Cie
  • Lilian Bourgeat, Banc public, 2009 – galerie lange+pult
  • Lynn Chadwick, Back to Venice (2), 1988 – Blain Southern
  • Christian Gonzenbach, Salmigondis, 2014 – Saks
  • Arik Levy, RockStone, 2013 – Mitterrand + Cramer
  • Didier Marcel, Cervidé (trapèze), 2013 – galerie lange+pult
  • Vincent Olinet, Rouge Sèvres, 2014 – galerie Laurent Godin
  • Aurélie Pétrel, Mai 2014, 2014 – Gowen Contemporary
  • Piotr Uklański, Untitled (The Thing), 2007
  • Massimo de Carlo – Yarisal & Kublitz, I make honey sweeter than the bees, faster than a tropical disease, 2014 – Galerie Sébastien Bertrand.
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Publié dans art contemporain