Rencontre avec le trio des Hay Babies. Reconnues pour jouer dans des lieux insolites, elles ont suscité l’attention de l’industrie musicale lors de leurs spectacles intimes dans les ascenseurs de l’hôtel Delta où s’est tenue la Semaine de la musique de la Côte Est en avril 2012.
A Genève, c’est une boulangerie carougeoise qui les accueille après Le Chat noir, comme « découverte ». Ce qui réduit jauge, visibilité et confort acoustique, d’une part, développe un espace commun d’écoute en capillarité avec le public.
Viviane : C’est Alex de la Teuf dans le cadre de Bars en fête (Festival Voix de fête), qui a booké ce lieu. Il est appréciable de pouvoir se produire en des endroits inhabituels. Même s’il n’y a que quelques dizaine de personnes, on est certaines de pouvoir les rencontrer et de développer une mémoire intime liée à cet événement qui n’a rien de commun avec le fait de jouer dans une salle de concert traditionnelle. D’où le désir de réaliser des shows très intimes où l’espace de la rencontre, le dialogue, l’échange son possibles. Et pour le public, se développe l’impression d’une écoute proche, confortable, un comme chez soi et partant moins anonyme que sur une scène traditionnelle.
Vous vous accompagnez souvent du frappé de vos bottes au sol faisant rythme de batterie. Cette dimension est sans doute moins évidente dans une boulangerie.
Katrine : Tous les planchers de scène ne permettent pas nécessairement une réalisation optimum de ce type de percussion naturelle, corporelle. Dans le cas d’estrades, le son se révèle d’une trop grande amplitude alors qu’avec d’autres surfaces, iles ne sonnent guère. De nouvelles chansons et compostions intègrent d’ailleurs percussions et des instruments autres (tom, guitare électrique, mandoline) que le trio guitare, banjo, ukulélé.
Qu’est-ce qui a présidé au choix de ces instruments ?
Julie : Lors de notre rencontre, à l’automne 2011, nous jouions toutes de la guitare. Pour la fondation du groupe, il était alors hors de question, pour des raisons touchant à la diversité harmonique et mélodique souhaitées, de présenter un trio interprétant les morceaux à la guitare simultanément et en effectuant des accords identiques. Possédant déjà un banjo et Katrine, un ukulélé, l’équilibre entre les cordes s’est naturellement tressé.
Vos trois voix se révèlent complémentaires : le chant cristallin et légèrement nasillard de Katrine Noël, très country, fait contraste à l’exceptionnel organe vocal bas et rauque de Vivianne Roy, alors que Julie Aubé se positionne vocalement au milieu de cet équilibre. Parlez-nous de vos voix.
Viviane : Nous les faisons nous-mêmes sans arrangements particuliers, ce qui est loin d’être toujours une évidence pour un Girls Band (rires). En réalité, nous n’avons pas fréquentés assidument les cours de chant. Il s’agit ainsi de tessitures naturelles, authentiques, de voix faites de manière instinctuelle et avec passion. Ainsi nos voix font-elles ressortir nos personnalités et participent du fait qu’elles se complémentent si bien.
Propos recueillis par Bertrand Tappolet
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Les Hay Babies au Nouveau Monde, 3, Place de la Gare, Fribourg, 30 mars, 20h30.www.nouveaumonde.ch ; EP Folio. Rens. : www.leshaybabies.com. Pour écouter des titres du groupe : www.leshaybabies.bandcamp.com.
Une bonne entrevue, des photos sympa, une bonne idée que cette boulangerie…en attendant de plus grandes scènes. Et, malgré quelques coquilles, la preuve qu’un vrai journalisme culturel est bien utile pour les artistes!