Quelle culture est en lutte ? Une Plateforme de concertation a été créée entre l’Etat, la ville de Genève et les autres communes concernées pour résoudre la question des lieux culturels. C’est la première fois que le DCTI et le DIP participeront ensemble à la plateforme. Pour René Longet, magistrat d’Onex, une fois l’inventaire des besoins achevé, l’État, qui vient de mettre en évidence son rôle culturel, jouera sa crédibilité. Entretien
La nécessité de construire de nouveaux équipements culturels
Les communes sont représentées dans la Plateforme de concertation comme c’était le cas précédemment dans le groupe de travail du groupe de concertation culturelle par Mmes Arnold, de Plan-les-Ouates et Joliat, de Confignon. La question de définir de nouvelles bases en matière d’aménagement du territoire relève aussi de ce groupe. Une première séance ouverte à tous les magistrats intéressés se tiendra le 18 novembre prochain.
Le dossier est donc une nouvelle fois renvoyé dans une autre instance, c’est l’inconvénient de cette solution, par contre cette instance comprend cette fois aussi le DCTI qui détient l’essentiel des réponses. René Longet estime qu’il est encore impossible de prédire si la concertation permettra d’avancer, mais si le dossier s’enlise les raisons seront alors connues.
Pour le magistrat d’Onex, le 18 novembre 2010, les anciennes propositions de M. Mugny de construire des équipements devraient reprendre corps et les participants à la plateforme de concertation devront faire le choix des projets qui seront réalisés pour satisfaire les besoins actuels, décider de la localisation de ces équipements et … de la répartition de la facture.
Parallèlement à la préparation de ce grand rendez-vous, l’instrumentalisation par l’Usine de la fermeture d’une ou deux boîtes de nuit genevoises, pas spécialement bon marché, et l’entretien d’une étonnante confusion entre les débits de boissons et les lieux culturels, témoigne d’un but politique. L’établissement tant choyé par le patron des affaires culturelles tente un passage en force dans les commissions d »eÌlaboration des plans d’ameÌnagement urbain, soit une des principales revendications de la pétition « Donnons des espaces à la culture ! » déposée en 2007, mais à quel titre? Par ailleurs, plusieurs partis politiques portent une lourde responsabilité dans le retard actuel, rappelons qu’après avoir examiné six fois la pétition, la majoriteÌ – les partis de l’Entente -Â avait refuseÌ de proceÌder au vote sur le principe de son renvoi au Conseil d’Etat.
Peu soutenu par les artistes, le mouvement de colère festive intervient peut-être au moment le moins indiqué, il est en effet question d’élaborer les solutions pour corriger la situation dans laquelle se trouvent les artistes de la scène suite à la révision de l’assurance chômage, c’est également en ce mois de novembre que commenceront les discussions à propos de la création de nouvelles zones, de nouveaux lieux culturels qui pourraient se trouver dans les grands projets urbains prévus aux Cherpines, à Meyrin, au PAV et ailleurs.
Propos recueillis le 19 octobre 2010, photos d’archives GenèveActive.ch
Opposé au discours pédagogique qui promet à des fins électorales d’alléger les impôts, René Longet pose la délicate question du financement de la culture. Il constate que manque une véritable vision d’ensemble de l’aménagement du territoire avec la planification des équipements sportifs, culturels et de loisirs. Face à la nécessité de construire les nouveaux équipements, la question déterminante sera in fine celle liée aux besoins que le peuple acceptera de financer.
Jacques Magnol
Voir également:
– Théâtre, danse, musique, tant de nouveaux projets concrets pour la création genevoise. Entretien avec Rémy Pagani. 26 octobre 2010.
– Faut-il créer des zones culturelles ? Forum GenèveActive.
[…] rénover et construire est reconnue par tous. Rares sont les politiciens qui, à l’instar de René Longet, rappellent que c’est au peuple de se prononcer sur le type de culture et […]