Nicolas Wadimoff a filmé dans la plus grande prison du monde

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Scène du film “Asheen”, de Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa.

Première du film aux Scala, à  Genève, en présence du réalisateur le 19 mai 2010 à  20h.
Face à  une puissance coloniale qui, avec la complicité active des Occidentaux, notre complicité, multiplie les crimes contre les Gazaouis, une multitude de citoyens, d’organisations et de politiciens font preuve d’un engagement inlassable pour soutenir la population martyre de la bande de Gaza. Aisheen (Still Alive in Gaza), le film de Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa présente une série de témoignages récoltés un mois après la fin de la guerre lancée le 27 décembre 2008 par l’armée israélienne. La musique de ce documentaire est signée Dark Team, un groupe de jeunes rappeurs vivant dans la bande de Gaza. Aisheen a remporté le prix du jury oecuménique à  la Berlinale 2010.

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 Scène du film “Asheen”, de Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa.

Fin février 2009, Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa sont à  Gaza pour le tournage du documentaire Aisheen (Still Alive in Gaza ). L’opération «Plomb durci», lancée le 27 décembre 2008 par l’armée israélienne, a pris fin depuis moins d’un mois. La situation des 1,5 millions d’habitants de la bande de Gaza, qui sortent de 23 jours de guerre, est chaotique. Depuis plus de deux ans, un blocus imposé par Israà«l empêche les gens de Gaza de prendre leur destin en main. Totalement isolée, coupée de la Cisjordanie, Gaza mérite plus que jamais son surnom de plus grande prison du monde.

Comment fait-on pour survivre dans un tel contexte ? Quelles sont les perspectives ?

Au fil des rencontres, le réalisateur et la journaliste sont frappés par l’extraordinaire capacité d’endurance de ces personnes qui, malgré l’occupation, le blocus et la guerre, restent « vivantes », dignes, debout.
Très vite, ils nouent une relation amicale avec les sept musiciens du groupe de rap Darg Team. Ces sept rappeurs, âgés de 18 à  25 ans, ont le courage de s’exprimer et se battent, jour après jour, pour la liberté d’expression. Leur combat et leur énergie positive sont une véritable leçon. Bassam, Mady, Fadi, Antar, Sami, Maroof, Ahmad et Adham deviennent des protagonistes du film, dont ils signent la musique.
De retour à  Genève, Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa ont le sentiment d’avoir laissé leurs amis en prison. Ils imaginent alors de les mettre en relation avec des rappeurs de Lausanne et Genève. C’est le début d’une autre aventure avec ces musiciens.
Initialement, il était prévu d’accueillir les musiciens de Darg Team pour une tournée de concert en Suisse mais, comme de sinistre coutume, les artistes n’ont pas obtenu du gouvernement égyptien l’autorisation de voyager. Le groupe a donc travaillé plusieurs mois, via l’Internet, avec un collectif de rappeurs romands – 3NTR, MADY, BESS, SAM, ABSTRAL COMPOST, DAZ-INI, RYNOX, LA GALE, POH-LOW -  à  la préparation d’un album.

Ecouter le premier titre de l’album (5 min 55)

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DARG Team, Da Arabian Revolutionnary Guys, c’est quatre Mc, un beatmaker, un photographe et un manager. Bess, Sam, Mady, 3ntr, Fadi, Maroof, Ahmad et Adham : rappeurs de Gaza dans un contexte difficile. Depuis 2004, les membres de DARG Team n’ont qu’un but : exprimer leur quotidien au travers de leur musique et de leurs paroles d’une manière libre. Car exprimer ce que l’on ressent, sans détour, sans tabou, est une manière de toucher le monde extérieur, de changer l’image de Gaza. Pour eux, la musique est une forme de résistance. Leur  rap, aux accents très orientaux, parle de Palestine, du siège, mais aussi d’enfance ou d’amitié. Ils font de leur musique une arme, pour combattre tant le blocus imposé par Israà«l que les querelles des différentes factions politiques palestiniennes. Leur but, c’est la résistance par les mots, plutôt que par les armes.

Genève, historique d’un engagement

En 2006, La Ville de Genève  a apporté un soutien de 25’000 francs au projet « Summer 2006 in Palestine – Regards de cinéastes» de Nicolas Wadimoff. Le film réunissait 15 courts-métrages de 3 minutes réalisés par de jeunes cinéastes palestiniens. Il a été projeté en première mondiale dans le cadre du Festival Cinéma Tout Ecran.

Au printemps 2007, le Musée d’art et d’histoire de la Ville de Genève a présenté, en première mondiale, l’exposition Gaza, à  la croisée des civilisations.

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Le 26 avril 2007, Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, et Patrice Mugny, magistrat en charge de la culture inauguraient l’exposition « Gaza à  la croisée des civilisations » qui devait représenter le début de matérialisation d’un musée archéologique à  Gaza piloté par le Musée d’art et d’histoire de Genève. Il semblait impensable alors qu’Israà«l puisse autoriser la création d’une institution gardienne du patrimoine archéologique palestinien, mais c’est de l’intérieur que le coup d’arrêt a été porté après la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007.
Cette exposition réunissait 220 objets issus des fouilles menées par le Département palestinien des Antiquités ainsi que plus de 310  pièces provenant de la collection de Jawdat Khoudary, un entrepreneur palestinien inspiré qui, dans la tourmente des conflits qui jalonnent l’histoire récente de Gaza, a sauvé des milliers de pièces racontant l’histoire prestigieuse de ce port de la Méditerranée.
Parallèlement, le MAH a entamé des démarches pour promouvoir la circulation de l’exposition dans d’autres musées, en Europe notamment. Ainsi, une partie de l’exposition « Gaza à  la croisée des civilisations » a été présentée présentée à  Holdenburg (Allemagne) sou l’égide du Ministère des affaires étrangères de ce pays. Des discussions sont également en cours avec des institutions muséales à  Bruxelles et à  Londres.

2009. Béatrice Guelpa, journaliste et écrivain, a été sollicitée pour raconter la formidable et périlleuse aventure de Jawdat Khoudary dans un livre, «Gaza debout face à  la mer», publié aux Editions Zoé au printemps 2009.
2010.  Le projet Gaza meets Geneva

La prophétie de Oded Yinon

Selon les observateurs spécialistes de cette région, l’attitude l’Egypte est dictée par la crainte de voir des contacts s’établir entre le Hamas et les Frères musulmans, les tensions entre les groupes palestiniens de différentes obédiences, et les pressions conjuguées et parfois contradictoires de la part des Etats-Unis et d’Israel. Les mêmes spécialistes assurent que la prophétie de Oded Yinon (ancien fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étangères), qui date de 1982, prévoyait la division de la région en petits états, et le démantèlement de tous les états arabes, est en voie de réalisation.

Jacques Magnol (article paru le 12 avril 2010 lors de la première présentaion du film à  Visions du Réel à  Nyon)

Egalement sur ce sujet dans GenèveActive:

Marc-André Haldimann. Gaza, un projet de musée archéologique au point mort dans un contexte dramatique. (vidéo, février 2008).
Mahmoud Abbas et Patrice Mugny au chevet du Musée archéologique de Gaza. Vidéo de la réception et enregistrement de l’émission avec Patrice Mugny. (avril 2007).
-  Marc-André Haldimann et Jean-Baptiste Humbert, le premier est archéologue et conservateur au MAH, le deuxième est professeur à  l’École Biblique et Archéologique française de Jérusalem. (avril 2007)
Steve Iuncker, photographe, de retour de Gaza. (mai 2007)
Alain Bittar et Eliane Beytrizon, organisateurs d’une exposition consacrée à  des artistes palestiniens. (mai 2007).
Alain Bittar et Rachel Babecoff, initiateurs du mouvement Le Manifeste. (novembre 2005).
Dominique Caillat metteur en scène de la pièce Etat de piège. (décembre 2007)
Nicolas Wadimoff et Béatrice Guelpa, réalisateurs du film L’Accord. (septembre 2005).

Publié dans cinéma, musique
Un commentaire pour “Nicolas Wadimoff a filmé dans la plus grande prison du monde
  1. Hérisson joà«l dit :

    Votre documentaire est très émouvant,plein d’émotion et de pudeur.Je vais aller le revoir tellement j’ai été touché par son humanité par rapport à  l’horreur de la situation.Je n’ai pas pu être présent lors de votre intervention à  Bagnolet au CINOCHE.Merci à  vous et votre équipe; je profite de l’hospitalité d’une netwomen pour vous envoyer toute ma sympathie.Bien à  vous. JOàŠL HERISSON 6 Avenue des Arts 93170 Bagnolet FRANCE