Seul

Albertine, Sans titre, encre sur papier, 2022, 40 x 50 cm.

Hopper, qu’Albertine n’aime pas tant que ça, ou Vilhelm Hammershoi viennent à l’esprit en voyant ses intérieurs, mises en scènes de la solitude. C’est aussi cinématographique, les personnages font face à de grandes baies comme de grand écran, ouvrant sur un paysage. Sublimes vues panoramiques sur une nature paisible comme celles projetées au vieil homme du Soleil vert, venu chercher la mort dans un centre spécialisé pour quitter une terre exsangue.

Albertine, Sans titre, encre sur papier, 2022, 40 x 50 cm

Comme dans la mort aux trousses, une architecture moderniste, épurée cadre les compositions. Tout est dans l’angle qui fait boite comme un diorama de notre modernité. Tout est simplifié et en aplat, ombres portées, et perspectives donnant du réel. Les paysages sont de grandes étendues comme les vues du lac de Hodler.

Des motifs de papiers peints font intérieur, des monstre flottants comme des baudruches, inquiétants et amusants apportent parfois leur lot de fantaisies bariolées. Si leur chaise ou leur fauteuil n’est pas vide, les petits personnages sont noyés dans l’espace, assis face à l’horizon et face à eux-mêmes.

Albertine, Sans titre, encre sur papier, 2022, 40 x 50 cm

Albertine en coloriste associe des jaunes plus ou moins rabattu aux bleus des ciels et des eaux, accords colorés à la Van Gogh mais sans aucune trace de touche. C’est nouveau, les mauves et les violets entrent dans sa palette. Elle fait chanter le chaud et le froid et crée des ambiances ambivalentes, comme un calme avant la tempête, un vertige intérieur.
C’est beau, extrêmement dépouillé magnifiquement coloré, mais ce calme, ce luxe ne sont pas que volupté. Les moments suspendus comme hors du temps, peints par Albertine, ont un goût d’éternité et de memento mori.

ALBERTINE 
Exposition du 15 septembre au 14 octobre 2023
Galerie LIGNE 13
29 rue Ancienne. Carouge.

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