Punk poétique, Jean-Luc Verna expose à la fondation Salomon

Jean-Luc Verna, Fée mâle, 2016, Semiose éditions. ©Photo Joachim Biehler.

Chanteur, danseur, acteur, artiste protéiforme très tatoué et un peu beaucoup maquillé, Jean-Luc Verna proclame que tout son art procède du dessin. A la fondation Salomon qui l’accueille à la FabriC à Annecy, il en montre toute la variété : petits et grands formats, directement au mur, sur papiers anciens encadrés ou transférés sur voiles. Centaures, faunes et autres hybrides mythologiques, fées, squelettes, baquettes magiques et insectes présents depuis toujours côtoient la « Paramour », montagne de cinéma emblématique rehaussée là d’un jaune soufre, mais aussi les oiseaux et les clowns plus récents et de tout nouveaux paysages aussi flous que des souvenirs de balades accompagnés de paroles de chansons.

Jean-Luc Verna , Paramour. / La FabriC / courtesy Galerie Air de Paris & Fondation Salomon

La musique est toujours là avec la figure de Siouxie comme rengaine, avec des photographies où il se met en scène dans des poses qui croisent celles de l’histoire de l’art et celles des chanteurs de la scène pop rock.

 

Jean-Luc Verna / La FabriC / courtesy Galerie Air de Paris & Fondation Salomon

Verna, est encore sculpteur, en témoignent les bijoux d’apparat pour homme en verre soufflé réalisés à Meisenthal, évocation discrète du corps et du désir, et trois des cinq versions du vase misère produit au Cercco de la HEAD-Genève. Ce visage encadré de mains qui en tirent les commissures pour un rictus souriant, noir mat, chevelure or, bronze poli, lèvres rouges, relève du portrait autant que du masque.

 

Jean-Luc Verna, Vase Misère, 2014. / La FabriC / courtesy Galerie Air de Paris & Fondation Salomon

Cette exposition dense à l’accrochage fait de dialogues formels et échos iconographiques donne à voir toute l’épaisseur du travail. Verna semble vouloir aborder tous les genres de la peinture par le dessin. Au plaisir de revoir des œuvres anciennes s’ajoute celui d’entrevoir de nouvelles directions dont le paysage dans ce qu’il peut avoir de nostalgique, de flou et de romantique.
C’est de toutes ces questions que je discuterai avec Jean-Luc Verna et vous invite à nous rejoindre sur place ou virtuellement jeudi 17 juin à 19h.

Claude-Hubert Tatot

 

Jean-Luc Verna ©Photo Renaud Marchand, 2019

Se définissant lui-même comme un artiste pluridisciplinaire, la pratique de Jean-Luc Verna touche autant le domaine des arts plastiques que celui des arts vivants et de l’art vidéo. Cette diversité fait écho à la notion d’œuvre d’art totale. Dans cette démarche, Jean-Luc Verna investit jusqu’à son propre corps qu’il tatoue, perce et maquille. Celui-ci devient alors un support de création en lien direct avec sa pratique du dessin.

Jean-Luc Verna

Jusqu’au 18 septembre,
La FabriC – Fondation Salomon pour l’art contemporain
34 avenue de Loverchy – 74000 Annecy
Visite libre du mercredi au samedi, de 14h à 18h
Visites commentées sur inscription : 15h du mercredi au vendredi / 14h30 & 16h30 les samedis.

ART TALK – animé par Claude-Hubert TATOT : Jeudi 17 Juin 2021.
sur inscription – en présentiel et visioconférence.
A 19h à La FabriC ou sur zoom.

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