Le nombre de travailleurs culturels a diminué de 5% environ pendant l’année Covid-19

 

Travailleurs culturels : nombre de personnes actives de 2010 à 2020. © OFS 2021.

En 2020, durant la pandémie de COVID-19, le nombre de travailleurs culturels a diminué de 4,7% par rapport à l’année précédente.

Les résultats de la statistique de l’économie culturelle, établie par l’Office fédéral de la statistique (OFS) montrent qu’il s’agit là de la baisse la plus forte depuis 2010, plus importante encore qu’en 2016-2017. Une baisse qui a davantage touché les femmes et les travailleurs culturels à temps partiel et qui était près de trois fois plus élevée dans les communes rurales que dans les villes.

Les résultats de la statistique de l’économie culturelle, établie par l’Office fédéral de la statistique (OFS) montrent qu’il s’agit là de la baisse la plus forte depuis 2010, plus importante encore qu’en 2016-2017. Une baisse qui a davantage touché les femmes et les travailleurs culturels à temps partiel et qui était près de trois fois plus élevée dans les communes rurales que dans les villes.

298’000 personnes actives étaient recensées comme travailleurs culturels en Suisse en 2020. Leur nombre a diminué de 4,7% par rapport à 2019 (312’000). Il s’agit là de la baisse la plus forte depuis 2010: les reculs observés en 2016 et en 2017 étaient bien moins importants. Reste que jusqu’en 2019, le nombre de travailleurs culturels a augmenté de 1,3% par an en moyenne (voir graphique ci-dessus).

Pour ce qu’il en est des travailleurs culturels occupés – à savoir les actifs sans les chômeurs, selon la définition du Bureau international du travail (BIT) – la baisse était même de -5,2%. Cette évolution est du même ordre de grandeur que dans l’hôtellerie et la restauration (-5,1 %), et donc nettement plus importante que pour l’ensemble de la population résidante active occupée en Suisse (-0,2%).

Parmi les personnes exerçant une profession culturelle dans le secteur culturel (musicien d’orchestre, p. ex.), la baisse était quelque peu moindre (-1,8%), alors qu’elle s’est montrée sensiblement plus prononcée, avec -6,0%, pour les professions non culturelles du secteur culturel (comptable dans un théâtre, p. ex.), et encore plus marquée, avec -7,8%, pour les professions culturelles en dehors du secteur culturel (graphiste dans une banque, p. ex.).

Certains groupes plus touchés que d’autres

Chez les femmes, le nombre de travailleurs culturels a davantage diminué que chez les hommes entre 2019 et 2020 (-4,8% contre -4,5%). La baisse était aussi plus prononcée chez les travailleurs culturels suisses que chez les travailleurs culturels étrangers (-4,9% contre -3,7%). Les professionnels de la culture travaillant à plein temps (-3,1 %) ont en outre été quelque peu moins affectés que ceux travaillant à temps partiel (-6,3% pour les postes de 50 à 89%, et -8,5% pour les postes de moins de 50%).

Le recul a été plus marqué pour les travailleurs culturels engagés depuis un an ou moins (-15,2%) que pour ceux engagés depuis plus longtemps (-3,4%). Avec -17,2%,la baisse a été particulièrement forte entre 2019 et 2020 pour les indépendants exerçant une profession culturelle en dehors du secteur culturel.

 

Différences notables d’une région à l’autre

Dans les zones urbaines, le nombre de travailleurs culturels actifs a diminué de -4,4%, alors que la baisse était près de trois fois plus élevée dans les communes rurales (-12,4%). La ventilation par grandes régions montre que la Région lémanique et l’Espace Mittelland, avec respectivement -6,2% et -6,3%, et surtout le Tessin, la Suisse orientale et la Suisse centrale, avec respectivement -11,0%, -12,9% et -13,0%, ont été davantage touchés que la Suisse du Nord-Ouest (+0,3%) ou Zurich (+3,6%). Cette dernière est par ailleurs la grande région dans laquelle le nombre de travailleurs culturels a le plus augmenté entre 2010 et 2019 (+20,9%).

Définition des travailleurs culturels
Selon Eurostat, il existe trois combinaisons possibles pour considérer les travailleurs culturels:
1. Personnes exerçant une profession culturelle dans le secteur culturel (musicien d’orchestre, p. ex.),
2. Personnes exerçant une profession culturelle en dehors du secteur culturel (graphiste dans une banque, p. ex.),
3. Personnes exerçant une profession non culturelle dans le secteur culturel (comptable dans un théâtre, p. ex.).
Considérés au sens large, les travailleurs culturels englobent ces trois combinaisons. La statistique saisit les personnes en fonction de leur activité principale. Eurostat définit les professions culturelles comme suit: il s’agit des «professions qui appartiennent au cycle économique créatif et artistique, ce qui comprend la création, la production, la diffusion et le commerce, la conservation, la formation, la gestion et la régulation, ainsi que la collection et la conservation de l’héritage culturel».

Pour davantage de détails sur la méthodologie et les définitions : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/culture-medias-societe-information-sport/enquetes/kuwi.assetdetail.14756540.html

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Publié dans arts, économie, scènes