Le prix Œuvre Originale est attribué à Sara Martin Cámara pour son projet « La Nouvelle Comédie à Genève »
L’architecte Sara Martín Cámara a reçu le prix Œuvre Originale pour la projet de la Comédie de Genève par l’ARVHA, Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat lors de la neuvième édition du « Prix des femmes architectes ». La cérémonie a eu lieu le 6 décembre au Pavillon de l’Arsenal à Paris.
Le Prix des femmes architectes a pour but de mettre en valeur les œuvres et les carrières de femmes architectes, afin que les jeunes femmes architectes puissent s’inspirer des modèles féminins existants, et d’encourager la parité dans une profession à forte dominante masculine. En 2021, 482 candidatures ont été examinées et ont présenté 1582 projets. Au final, quatre prix ont été décernés :
- Prix Jeune Femme architecte, moins de 40 ans – 3 projets à 5 réalisés ou non,
- Prix de l’œuvre originale réalisée par une femme architecte,
- Prix Femme architecte – 3 à 5 ouvrages construits.
- Prix International – 3 à 5 ouvrages construits par une femme architecte enregistrée à l’Ordre des Architectes de son Etat, hors France
La Comédie de Genève, un signal dans la ville
Lors de la présentation de son projet, Sara Martin Cámara a souligné l’importance du bâtiment public :
Il s’agit tout d’abord d’un bâtiment public, d’un équipement destiné à s’ouvrir à la population de Genève et de son l’agglomération. Mais le projet pour le théâtre de la Nouvelle Comédie de Genève, c’est aussi et surtout une idée forte, un projet culturel, une vision de société.
Ce théâtre, c’est tout un monde, un monde vivant, actif. C’est un morceau de ville, un morceau de vie, qui réunit sous un seul et même toit, de façon assez unique surtout en centre-ville, tous les métiers, les savoirs, les techniques et surtout les gens qu’il faut rassembler pour construire, pendant des semaines et des mois, ce qui fera la magie d’un soir.
Théâtre de création, atelier, fabrique de spectacles, ou ruche, le bâtiment pour la Nouvelle Comédie de Genève se veut ainsi, doit se comprendre, se lire et se donner à voir ainsi. Le bâtiment articule subtilement représentativité et banalité, espaces publics et locaux de travail, vie quotidienne et magie de la nuit.
Le projet présente un profil singulier sur l’espace public lui conférant une identité propre, tel un signal dans la ville, un Skyline, issu de l’articulation des programmes, et dont la forme crénelée exprime la multiplicité des activités qui habitent le théâtre.
Le bâtiment accueille en son cœur deux salles de spectacles complémentaires : une salle frontale de 500 places, avec un rapport scène-salle pré-établi, et une salle modulable de 250 places de type blackbox dédiée à l’expérimentation théâtrale permettant différentes configurations des gradins. Chacune des deux salles développe une identité propre tant du point de vue architectural que scénographique. Elles sont conçues comme des espaces poétiques, des espaces émotionnels. Ce sont des espaces architecturaux qui préparent à la représentation et créent une coupure entre la vie quotidienne et la magie du spectacle.
En soirée, les façades du hall reçoivent un éclairage rouge qui met en scène le bâtiment dans la ville, et qui invite le spectateur à la magie du spectacle. L’image du bâtiment évolue tout au long de la journée: sobre et élégant le jour, multiple et coloré le soir.
Auparavant, le projet du Théâtre de la Nouvelle Comédie à Genève a été nominé au prix World Architecture Festival en 2016, puis au Palmarès du Grand Prix Afex 2021, primant la production des architectes français à l’étranger.
En 2020, le Prix de l’oeuvre originale avait récompensé Cathrin Trebeljahr, architecte genevoise établie à Genève et à Paris, pour la réhabilitation et l’extension de l’Ancienne préfecture de Versoix.
Voir plus:
– FRES Architectes
– Prix Femmes Architectes
– Interview de Sara Martín Cámara sur le site de la Maison de l’architecture Genève
– La Nouvelle Comédie de Genève en débat. Débat GenèveActive, le 30 novembre 2012. Interventions de Sami Kanaan, magistrat en charge du département de la culture et du sport de la Ville de Genève, Charles Beer, conseiller d’Etat chargé du département de l’instruction publique, de la culture et du sport (DIP), et des acteurs culturels genevois.
– Pour des théâtres ouverts ! Démocratisation et médiation de la culture. Débat GenèveActive, 31 janvier 2013.