L’État mène une politique d’éradication des squats

Photo Patricia Lopes.

Avec 0.15% Genève tient le record du monde du plus faible taux de vacance dans le secteur du logement, le collectif RHINO parle de Genève comme capitale de la spéculation. Le mouvement squat est en déclin, victime de la pénurie et du désintérêt des partis politiques. Retour sur les causes de ce lâchage avec les interviews réalisées en 2006 , dans le même contexte que celui qui prévaut aujourd’hui. Le silence assourdissant des partis politiques ne cesse d’étonner, ils semblent se contenter de prendre acte de la pénurie, sans autre.
Pour le sociologue Jean Rossiaud « Le mouvement des squats prendra à  l’avenir d’autres formes, parce que les raisons de son existence persistent. Les causes structurelles du squat restent, la crise du logement et le besoin d’une meilleure qualité de vie aussi ».
Pourtant l’Etat mène une politique d’éradication des squats. Alors qu’une relative tolérance régnait, qu’est-ce qui explique ce subit revirement vers la répression ? Nous devrions peut-être anticiper sur ces besoins et ces attentes, en créant des espaces architecturaux polyvalents qui conjuguent habitat, lieu de rencontre, cuisine communautaire, salle de spectacles et ateliers, pourquoi les structures décideuses ne travailleraient-elles pas à  réinventer demain plutôt que de calquer le développement sur des conditionnements d’habitat, de comportements, de normes culturelles et légales dignes du XIXe, siècle ? Avec la marge et ses territoires, le XXIe siècle reste à  inventer.

Avec Jean Rossiaud, sociologue et député.

Écouter :

Un record du monde genevois. 2 mars 2006. 10:26.
Désintérêt pour les squats. Avec Jean Rossiaud. 6 juin 2006. 45 min.

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Publié dans économie, société
Un commentaire pour “L’État mène une politique d’éradication des squats
  1. Marie Jeanson dit :

    En effet, si le mouvement squat ne peut être la seule réponse au problème de la pénurie de logements à  Genève il a le mérite de placer la question du logement et de l’habitat au coeur du débat public. Qui d’autre le fait ? La nouvelle politique d’éradication des squats constitue-t-elle une réponse ? Apporte-t-elle une quelconque solution à  la crise ? Le climat actuel inquiétant (évacuations d’habitants et fermeture de lieux culturels dans la quasi totale indifférence) et le silence des autorités a conduit l’association Cave12 à  lancer un appel à  réaction. Par cette action, nous espérons alerter l’opinion et les pouvoirs publics du danger que représentent la perte de ces espaces culturels et l’anéantissement des propositions sociales qui en jaillissent. L’appel et les lettres déjà  reçues sont disponibles sur le site http://www.cave12.org.
    L’action se poursuit jusqu’à  fin septembre 2007.