« 10xTheEternal », Massimo Furlan, lors des Printemps de Sévelin, en mars 2013 à Lausanne. © Pierre Nydegger.
Alors qu’à Genève le Canton se prépare à couper dans le budget culturel, les montants des budgets alloués à la création indépendante et professionnelle par le Canton de Vaud restent stables pour la saison 2013-2014. Par contre, la demande des chorégraphes est moins importante puisque le nombre de dossiers présentés a diminué.
Tant pour le théâtre que pour la danse, les choix des commissions se sont portés sur des artistes ayant déjà à leur actif plusieurs productions confirmées et sur des jeunes prometteurs développant une démarche originale. Les montants des soutiens pour le théâtre s’échelonnent entre 40’000 à 80’000 francs et 15’000 et 60’000 francs pour la danse.
Entretien avec Nicolas Gyger, adjoint au Service des affaires culturelles
Des coupes expliquent-elles la légère variation du montant des enveloppes délivrées au théâtre et à la danse ?
Il n’y a aucune volonté politique de diminuer les aides, bien au contraire, nous avons réussi à maintenir les niveaux de financement autant pour le théâtre que pour la danse, on a même réussi à augmenter ces dernières années les dotations pour le théâtre et la danse. Les légères variations constatées cette année sont purement circonstancielles, nous avons simplement reçu moins de demandes des compagnies. C’est un constat qui a été fait assez généralement en Suisse romande, et même au niveau national ; depuis une ou deux années, il y a moins de compagnies actives, c’est peut-être différent à Genève, mais sur le territoire suisse en général il y a moins de demandes.
Cependant, comme c’est un fonds, les montants qui ne sont pas attribués cette année ne sont pas perdus, ils sont mis en réserve pour les projets à venir. Sauf erreur, cette année, nous avons pu donner tous les montants sollicités pour les projets de danse. (note: à Genève, selon MMes Keller (Ville) et Perruchoud (Canton) le nombre de demandes serait stable.)
Quels sont les critères d’attribution?
Nos critères d’attribution demandent à ce que les compagnies aient deux ou trois productions professionnelles avant de solliciter le fonds vaudois, nous avons donc affaire à des compagnies qui ont déjà plusieurs productions professionnelles à leur actif, nous sommes ainsi plus sélectifs pour l’entrée en matière. Les compagnies émergentes ne peuvent solliciter ce fonds, elles s’adressent à la Ville de Lausanne et les commissions de la Ville et du Canton ne se concertent pas.
Soutenez-vous les reprises ?
Nous avons un soutien pour les tournées au travers de la Corodis (financée par les cantons et les villes), pour nous c’est un financement important, de près de 100’000 francs par an et nous avons délégué à la Corodis la compétence de soutenir les tournées des compagnies de danse et de théâtre ; les reprises sont donc comprises dans les tournées.
Remarquez-vous une variation dans la fréquentation des scènes ?
Des analyses récentes ont trouvé que le canton de Vaud était actuellement le bon élève et que c’était plus difficile à Genève, mais je dirais que c’est une question de circonstances, voici quelques années on aurait certainement dit l’inverse, ça se passait plutôt bien à Genève et moins dans le canton de Vaud. Ce sont des contextes différents, à Lausanne avec le nouvel Arsenic, l’Opéra, Vidy qui tourne bien et dont la succession de direction s’est bien passée, nos institutions fonctionnent bien et les budgets sont à la hauteur. Tous les directeurs ne sont pas identiques, nous avons la chance d’avoir des directeurs très actifs et qui incarnent bien leur institution.
Le contexte genevois est différent dans la mesure où les fonds disponibles auprès de la Ville sont extrêmement importants, les aides du Canton de Vaud et de la Ville de Lausanne représentent à peu près la moitié de ce dont la Ville de Genève dispose, l’environnement est donc très différent; mais nous ne faisons pas de comparaisons sachant que les choses peuvent évoluer d’année en année. Actuellement la situation du canton de Vaud est bonne, elle le fut moins à une époque et chaque canton doit adapter sa politique à ses ressources.
La transformation des institutions est un très long processus, mais nous ne maîtrisons pas le calendrier et parfois il faut attendre vingt à trente ans pour avoir un nouveau théâtre, à Genève le projet de construction de la nouvelle salle constitue un vrai défi.
Propos recueillis le 19 mars 2013.
Aide à la création théâtrale indépendante et professionnelle
La création théâtrale indépendante et professionnelle recevra 848’000 francs pour la saison 2013-2014. Huit créations sélectionnées parmi les 29 projets présentés (27 l’an passé) vont recevoir un soutien allant de 40’000 à 80’000 francs. Le montant alloué est identique à l’année précédente (850’000), montant qui peut varier, selon , selon les budgets demandés, le reliquat éventuel étant conservé pour les exercices suivants. (2013-14: 850’000; 12-13: 850’000; 11-12: 700’000; 10-11: 630’000 francs)
- «Compagnie Collectif Division» pour monter la pièce Tueur(s) de masse(s) de et mise en scène par Julien Mages
- «Compagnie Gianni Schneider» pour monter la pièce La Pierre – der Stein de Marius von Mayenburg, metteur en scène Gianni Schneider
- «Compagnie Le Merinos» pour monter la pièce L’amant de Harold Pinter, metteur en scène Raoul Teuscher
- «Compagnie de nuit comme de jour» pour monter la pièce Je suis le vent de Jon Fosse, metteur en scène Guillaume Béguin
- «Compagnie Marielle Pinsard» pour monter la pièce Les filles du roi Lear de et mise en scène par Marielle Pinsard
- «Compagnie Voeffray-Vouilloz» pour monter la pièce Hedda Gabler de Henrik Ibsen, metteurs en scène Joseph E. Voeffray et Anne Vouilloz
- «Compagnie Numero23Prod» pour monter la pièce Les corps malades de et mise en scène par Massimo Furlan
- «Théâtre en flammes» pour monter la pièce Seule la mer de Amos Oz, metteur en scène Denis Maillefer.
D’autres soutiens ont été accordés à la «Compagnie Les Célébrants» dirigée par Cédric Dorier, la «Compagnie Théâtre Claque» et la «Compagnie Marin», en outre, une nouvelle bourse de compagnonnage théâtral a été, conjointement avec la Ville de Lausanne, attribuée au jeune metteur en scène Laurent Gachoud de la «Compagnie l’Oranger», qui sera associé à la «Compagnie Numero23Prod» durant la période 2013-2014.
Aide à la création chorégraphique indépendante et professionnelle
Le Canton de Vaud consacrera 435’000 francs à l’aide à la création chorégraphique indépendante et professionnelle durant la saison 2013-2014 au travers d’aides ponctuelles et de quatre subventions de durée déterminée. Six projets remplissant les critères ont été déposés (contre 9 projets sélectionnés l’an passé).
- «Compagnie Delgado Fuchs», pour monter la création Préparation piqué arabesque failli tombé pas de bourrée glissade grand jeté bras couronne tête à gauche [titre provisoire], chorégraphie de Nadine Fuchs et Marco Delgado.
- «Collectif de la dernière tangente», pour monter le spectacle Pangea Ultima, chorégraphie de Satchie Noro.
- «Compagnie Fabienne Berger», pour monter le spectacle Onde tension, chorégraphie de Fabienne Berger.
- «Association Arts mouvementés» pour monter le spectacle Le rituel des fausses fleurs, chorégraphie de Yasmine Hugonnet.
Quatre compagnies, «Nuna», «Nicole Seiler» «Utilité Publique» «Compagnie Linga», bénéficient de conventions de subvention de durée déterminée (note: nouvelle dénomination des contrats de confiance) pour les années 2012-2014. A relever également que les compagnies «Nicole Seiler» et «Linga», ainsi que la «Compagnie Philippe Saire» – cette dernière disposant d’une aide régulière inscrite au budget – sont également au bénéfice d’une convention conjointe de soutien avec la Fondation Pro Helvetia et les villes sièges des compagnies, Lausanne et Pully.
Mise à jour : Les commissions danse et théâtre vaudoises deviennent arts de la scène. GenèveActive, 1er mai 2015.
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