Images @ Architron Zurich
La votation du 26 septembre 2010 sera un test important de l’attachement des Genevois à leurs équipements culturels. Pour de nombreux architectes la vieille école de Carl-Vogt ne présente aucune valeur architecturale à préserver. Une ville qui se vante tant de son statut “international” va-t-elle devoir laisser croupir ainsi l’ethnographie ? Réponse le 26 septembre. Un résultat inférieur à 70% de oui pointerait un déficit général de médiation culturelle.
Grâce au nouveau projet le MEG va quadrupler ses surfaces d’exposition
La configuration de ce bâtiment désuet impose des contraintes d’un autre âge aux concepteurs d’expositions autant qu’elle nuit à l’image de l’ethnographie dans l’esprit des visiteurs. Toutes les précautions avaient cependant été prises pour permettre au projet de passer les différentes étapes sans encombres : un proje architectural discret, enterré afin de conserver la fonction conviviale de la cour principale, quatre ans de travail de persuasion pour obtenir l’accord et le soutien de tous les partis politiques ainsi que celui financier de l’Etat et des communes genevoises. Une campagne mensongère a remis en cause cette unanimité; mensongère selon mon expérience personnelle car l’argumentaire qui me fut développé dans la rue ne portait que sur le sauvetage de certains arbres au boulevard Carl-Vogt et prenait grand soin d’éviter de mentionner qu’il s’agissait de la cour du MEG.
Avec le projet des architectes Graber Pulver retenu pour son agrandissement, le MEG va quadrupler ses surfaces d’exposition, passant de 700 m2 à 2800 m2, le total étant de 7200 m2 avec les espaces dédiés à l’administration, l’accueil des publics et l’intégration des ateliers d’ethnomusicologie. Tout cela pour 60 millions, soit bien en dessous des 100 millions prévus en 2000 pour un nouveau musée sur la place Sturm.
“Le seul problème du musée est de lui trouver de la place” indiquait Jacques Hainard lors de la conférence organisée le 27 novembre 2007 par Genève Active. Alors directeur du MEG, Jacques Hainard a précisé ce qu’il attendait des architectes, mais aussi ce qu’il ne voulait pas : ” Je suis terrorisé par les architectes qui veulent faire de la scénographie, alors là je sors mon colt pour empêcher cela. Je veux des boîtes vides pour faire ce que je veux dedans, voilà ce que j’aimerais avoir, mais j’ai un problème avec la lumière et j’ai un problème avec la chaleur. Donnez-nous donc des boîtes noires, toute noires, et mettez la lumière ailleurs !”
et Tarramo Broenniman qui lui pose celles de l’architecte
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ainsi qu’une initiation à l’ethnographie:
Jacques Magnol
Voir également :
– “Comment Jacques Hainard va-t-il faire aimer l’ethnographie aux Genevois ?” Entretien avec Jacques Hainard. 24 mars 2006.