Le chant envoûtant de Caroline Bergvall

lovesong1
L’artiste artiste et performeuse franco-norvégienne Caroline Bergvall et la mezzo soprano Anouk Molendijk, 20 juin 2015.

Love Song (46°12’N) est un chant de l’aube donné le samedi 20 juin à 5h13 aux Bains des Pâquis, à Genève, face au lac et aux Voirons. Le public est convié aux Bains des Pâquis des 5h03, pour une performance qui commence à 5h13 et va, sur un peu plus d’une heure, avant l’apparition du soleil à 5h43, embrasser le temps de l’aube civile, soit le moment à partir duquel il y a suffisamment de lumière pour que les objets environnants soient identifiables et que les activités humaines puissent commencer.

Love Song (46°12’N) est d’abord le souffle caressant de Caroline Bergvall qui glisse dans l’air avec les premières lueurs de l’aube. Une chose n’est rien sans son contraire, l’aube que l’on considère le plus souvent comme annonciatrice d’un jour nouveau signe également la fin du précédent et des aventures qui l’ont nourri ; durant un instant l’ancien cohabite avec le présent.
Le chant porté par Caroline Bergvall est plus proche d’un souffle, d’une communication par le son poussé par le corps, dont la sensualité conduit l’auditeur à se laisser glisser dans le matin au cours d’une expérience immersive, spatiale, temporelle et sensorielle. L’artiste travaille sur des rythmes répétés, portés avec la voix seule qui s’étend tout en créant son propre rythme.

Love Song (46°12’N) trouve son principe actif dans l’alba médiévale, poème de salutation au soleil, ainsi que dans l’idée du raga indien : composition liée à un moment de la journée ou de l’année. La pièce s’inscrit dans la continuité explicite du travail d’écriture de Caroline Bergvall: maintenir la langue en flux, exploiter l’aspect transitoire du langage, vécu comme possibilité d’imaginaire et d’invention. C’est une performance qui chasse la nuit et toutes ses peurs pour laisser la lumière célébrer l’instant présent. Elle apporte calme, espoir et ouverture collective sur le nouveau jour. Elle révèle l’amour, l’étreinte érotique des amoureux au matin, créant un climat émotionnel particulier.

Les auditeurs sont invités à entrer dans la lumière le plus souplement possible : il s’agit de se glisser dans le matin avec une voix, le son étant spatialisé de manière à connecter l’audience avec le paysage et l’environnement sonore, avec la réalité immédiate du jour, de la saison, de la météo.

Entretien avec Caroline Bergvall, 17 juin 2015 :

Ce prologue très simple, à une voix dans le matin, annonce la trajectoire d’un morceau plus complexe qui circulera du Nord au Sud de l’Europe, en été 2016,  avec des escales en une dizaine de lieux (Salt Festival, nord de la Norvège / Serpentine Gallery, Londres / Estuary Festival, Southend am See / Fondation Vuitton, Paris / La Bâtie Festival, Genève / …).

lovesong450

Caroline Bergvall est une artiste et performeuse franco-norvégienne, installée entre Londres et Genève. Elle écrit le plus souvent en anglais, mais son travail traverse constamment les langues, les disciplines, les media. Ses projets sont alternativement des livres, des performances, des installations audio et/ou plastiques, ainsi que des projets en collaborations avec des artistes d’autres champs. A Genève, elle a également présenté des travaux à La Bâtie en 2011, au GRÜ/transthéâtre en 2012, et à la Villa Bernasconi en 2015.

Voir le site de Caroline Bergvall.

Tagués avec : , , ,
Publié dans art contemporain, performance