Le Galpon dilue nos angoisses quotidiennes dans une farce musicale

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Photos: Xavier Ripolles

Une angoisse sournoise enveloppe nos sociétés, celle d’avoir peur de vieillir ou d’être malade. Cette angoisse a un visage qui se reflète très bien dans la trame du « Malade Imaginaire » de Molière que Gabriel Alvarez et Bruno de Franceschi déroulent avec M... L’Hypocondriaque

Entretien avec Gabriel Alvarez, metteur en scène, et Bruno di Franceschi, compositeur. La musique, à  la fin de cet entretien, est de Bruno di Franceschi. Jacques Magnol. 13/12/2010.

« La santé et bien sûr la maladie font partie de tout journal, revue qui se considère comme sérieux. Les infections nosocomiales, l’euthanasie, la légionellose font assez de victimes pour alimenter les pages des médias consacrées aux faits-divers.
N’importe quel bulletin paroissial a sa page « santé ». Sans oublier les pages de pub sur les produits d’hygiène, l’alimentation diététique et autres, d’où le phénomène de «cybercondrie», c’est à  dire, les recherches sur Google pour guérir une simple migraine et qui portent à  croire que les symptômes sont ceux d’une tumeur au cerveau!
Molière en fin sociologue pensait que l’ivresse et le rire étaient les maîtres mots de la médecine. Nous ne tentons pas ses recettes mais ses préceptes, c’est à  dire nous suivons cet énoncé qui figure dans bon nombre de ses comédies ballets : « Ne pensons qu’à nous divertir, la grande affaire est le plaisir ». Gabriel Alvarez.

La musique est une composition de Bruno de Franceschi interprétée par le groupe musical Vagalatschk. Une partie de la partition s’est construite au fur et à  mesure des répétitions en forte symbiose avec les musiciens, car le rôle de la musique n’est pas d’illustrer mais d’appuyer et de développer la réflexion, la dynamique de tout le spectacle.

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Rappel historique : La santé de Molière, atteint d’une affection de poitrine, se délabre de plus en plus et des chagrins intimes aggravent sa misère physique : après avoir vu mourir Madeleine Béjart, il perd un enfant en bas âge. Cependant Louis XIV, victorieux en Hollande, lui commande, à  l’occasion du carnaval, une comédie-ballet. Molière se remet au travail et présente, le 10 février 1673, Le Malade imaginaire, comédie en prose en trois actes, «mêlée de musique et de danses».

Le sujet de cette pièce est en soi peu comique. Molière s’en prend à  un ridicule humain particulièrement douloureux : la hantise de la mort, qui empoisonne l’existence de l’homme. Pourtant, il a réussi à  maintenir tout au long de la pièce le ton de la plus franche bouffonnerie.
Le 17 février, au cours de la quatrième représentation, Molière, qui tient le rôle d’Argan, est pris d’une convulsion et il expire quelques heures après. On refusa d’abord au comédien la sépulture chrétienne, et le roi dut intervenir pour obtenir de l’archevêque de Paris le permis d’inhumer.

« M… L’hypocondriaque »
Farce musicale d’après Molière, création Studio d’Action Théâtrale.
Du 15 décembre au 9 janvier 2011, à  l’espace de répétition du Galpon, 2 rue du Vélodrome, 1205 Genève. Réservations souhaitées au 022 321 21 76.

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chantier

Les artistes genevois attendent avec impatience la reconstruction imminente du Galpon. Le nouveau Galpon est en chantier au bord de l’Arve. L’inauguration est prévue en février 2011.

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