OMPI WIPO Genève, Architecte Pierre Braillard, construit en 1974-1978, siège de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. ©Creative Commons.
La Fondation Braillard Architectes fête le centenaire du bureau d’architecture de Maurice Braillard par une série de conférences-débats sur les grands projets urbanistiques et architecturaux genevois. Lors du premier thème abordé le 19 septembre, « Genève ville internationale », un vif débat s’est engagé entre les tenants d’un ghetto international et ceux d’une mixité sociale porteuse d’une meilleure qualité de vie.
Face à la concurrence entre villes quelle devrait être l’approche de la ville et du canton? Faut-il inclure la population pour que le projet «Ville internationale» devienne durable ?
Xavier Comtesse (directeur romand du « think tank » Avenir Suisse) et Sandro Cattacin (professeur et directeur du département de sociologie à l’Université de Genève) ont chacun souligné le rôle fondamental de la société civile et Sandro Cattacin a quelque peu secoué son public en dressant le portrait d’une Genève austère, fermée et peu festive, lanterne rouge de la Suisse dans son rapport à l’autre : « Il est nécessaire de recréer une ville, ce qui signifie d’abord créer un climat urbain, mais aussi festif et initier une véritable politique d’intégration des migrants ».
Pour Clément Démers, directeur général du Quartier international de Montréal qui avait fait spécialement le déplacement, la fête, les projets culturels, les festivals sont autant d’éléments ; associés à une mobilité douce et à la mixité sociale, ils participent à l’amélioration de la qualité de vie urbaine, autant de facteurs qui font de Montréal une des premières destinations touristiques. Les fonctionnaires genevois, seuls contre tous, ont défendu l’idée d’une zone internationale dans laquelle leurs homologues étrangers seraient libérés des problèmes de transport pour jouir en vase clos des délices de communautés d’expatriés autistes, chacune dans son palais indécemment fortifié.
Ecouter l’intervention de Sandro Cattacin :
Xavier Comtesse rappelle que les Etats souverains ne sont plus capables d’assumer seuls la gestion des affaires mondiales tellement ils sont enfermés dans la logique de la souveraineté territoriale. La solution passerait par un changement radical qui s’exprimerait sous la forme d’un nouveau partenariat à la dénomination naturellement anglo-saxonne : le multi-stakeholder. « C’est la fin du monopole de la gestion des affaires publiques par les Etats. Il va falloir s’y habituer d’une part mais également définir les nouveaux modes et procédures de décisions et de contrôles d’autre part.
Le multi-stakeholder, qui se réuni dans des Forums mondiaux tels que ceux de Davos, Aspen, Deauville, Porto Alegre, etc. envisage la gestion des affaires du monde par le dialogue et la recherche de consensus plus que par des votes parlementaires. En s’appuyant sur une médiatisation extrême, il favorise la prise de conscience collective et utilise la force de l’opinion public dans les processus de fixation des agendas politiques. C’est là que réside son succès puisqu’il joue la carte de la société participative plus que celle de la société représentative. La population, qui depuis longtemps a perdu ses illusions face à l’incapacité du monde représentatif/politique à résoudre les vrais problèmes, c’est donc naturellement tournée vers ce nouveau mode de faire. Reste une question: sur quel terrain se joueront les consensus de demain? «
Quatre autres conférences-débats sont programmées par la FBA :
26.09 – Genève comme agglomération
03.10 – Les éco-quartiers
10.10 – Genève : compacte ou diluée ?
17.10 – Organiser le renouveau architectural de Genève.
Toutes les conférences se tiennent dès 18h30 dans le Grand Studio de Freestudios, rue Gourgas 3, 1205 Genève. Il est conseillé de s’inscrire au 022 311 17 17. Informations : www.braillard.ch
je suis parfaitement d’accords pour la favorisation de la prise de conscience collective et l’utilisation de la force de l’opinion public.