Valérie Belin: quand le réel se confond avec sa représentation

Valérie Belin

Sans titre. Série : Métisses, 2006 © Valérie Belin  

Entre réel et irréel, les mannequins de vitrines semblent plus vrais que les jeunes filles tops models. La transformation est totale pour ces hommes qui ressemblent désormais à  Michael Jackson leur idole. L’identité toujours, avec la série des mariées marocaines qui passent du statut de jeunes filles à  celui de femmes. Dans la série Pop Art et masques, le parallèle est saisissant entre le grimage et la société de consommation. Dans le travail de Valérie Belin, les visages sont inexpressifs car seule la surface a de l’importance, pas la personnalité.

Vingt séries de 1993 à  2006 sont présentées au Musée de l’Elysée plus ou moins chronologiquement. Le travail de Valérie Belin porte essentiellement sur la transformation, le médium photographique, les jeux de lumière et l’empreinte lumineuse. Tout est transformé. Les objets lumineux ont l’air d’être des tirages dessinés au fusain. Le positif est négatif.  L’intérêt humain dans les objets, moteurs, carcasses de voitures photographiés se dévoile quand les objets deviennent vivants et que les personnes se transforment en objets. Toujours entre perfection et imperfection.

Les voitures sont cabossées comme les corps des culturistes, huilés, modifiés et travaillés. Une grande part d’absence se cache dans les robes de dentelle historiques ou dans les miroirs qui se reflètent à  l’infini, mais où l’on ne voit jamais de visages. Les femmes de couleurs noires deviennent statuettes d’Ebène, les photographies de transsexuels en début de transformation sont troublantes, ici encore, les détails sont imparfaits, le masculin-féminin est à  son comble.

D’un début monochrome, c’est un feu d’artifice de couleurs qui clôture la rétrospective. Intriguée par des jeunes  filles métisses croisées dans le métro, Valérie Belin photographie la transformation au quotidien, sous forme  de couleurs et d’artifices, pour en mettre plein la vue.

Audrey Fries

 

Valérie Belin. Musée de l’Elysée. Exposition du 07 novembre 2008 au 18 janvier 2009.

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Un commentaire pour “Valérie Belin: quand le réel se confond avec sa représentation
  1. romaric dit :

    salut,

    j’ai vu votre photo sur le net et tout suite j’ai eu du mal a croire que c’etait vrai. qu’un humain en photo puisse ressembler autant une photo de bande dessiner.