A Venise, Tino Sehgal reçoit le Lion d’or du meilleur artiste

Tino Sehgal entouré de Paolo Baratta (droite), président de la Biennale, et Massimiliano Gioni, directeur artistique.

Le 1er juin, Tino Sehgal a reçu le Lion d’or du meilleur artiste de la Biennale de Venise 2013, huit ans après avoir représenté avec succès l’Allemagne lors de l’édition 2005. Le Lion d’argent va à Camille Henrot (F).

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À genoux, la perception devient différente

Tino Sehgal intervient toujours dans les lieux d’exposition, et seulement dans ces lieux, par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs interprètes qui créent des situations inattendues lors de la présence de visiteurs.

La pièce de Tino Sehgal présentée à la Biennale, dans le pavillon central des Giardini, met en scène deux ou trois personnes qui dansent et chantent et se mettent à genoux. Il explique : « Le XXe siècle fut une époque où, notamment dans l’art, nous étions très sûrs de nous, nous pensions pouvoir pratiquement tout faire et que nous étions capables de contrôler le monde et de le modeler. Nous avons perdu toute notion de modestie, alors, en créant cette pièce, j’ai voulu montrer des gens à genoux, prenant soin les uns des autres.
Quand vous êtes à genoux, vous ne vous sentez plus le maître et vous éprouvez des sentiments différents comme la gratitude. Ce sentiment n’a rien de religieux, simplement, le simple fait de se mettre à genoux crée une nouvelle disposition d’esprit.

Aujourd’hui, on revient à la notion de saison, par exemple pour se nourrir, de même pour mon travail celui-ci ne doit pas être accessible à tout moment car il consiste en des œuvres vivantes que le spectateur expérimente quand il les découvre. C’est alors que joue l’effet de surprise, car il est important de faire l’expérience sans trop d’information au préalable, il faut être là. L’art n’est pas tant une question de compréhension, je crois que le visiteur doit générer sa propre pensée et fonctionner comme un catalyseur. »

Jacques Magnol

Yi-hua a rencontré Tino Sehgal à Zurich en 2009. Lire l’article: L’écosophie de Tino Sehgal. © Wu Yi-hua et GenèveActive.

 

Biennale de Venise. Du 1er juin au 24 novembre 2013.

 

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