Sténopé studio

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Sténopé 2014-Bus Slayer

Stéphanie Probst, diplômée de l’orientation Master Trans de la HEAD – Genève, s’intéresse aux gens. Histoires de familles à travers les portraits de ses proches ou les images d’objets emblématiques pris comme indices de bribes de vie, voisinent avec des histoires de tribus à travers des photos de fêtes et des ensembles de portraits individuels pris lors de festivals de Rock qui, rassemblés, donnent une vision d’ensemble.

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Sténopé 2014

Sa dernière série de portraits rejoue une histoire de la photographie en utilisant le plus archaïque système de capture d’image : le sténopé.
Cette boîte noire percée d’un trou ne permet aucun réglage, crée du flou et du grain. Elle se prête plus volontiers à des prises en lumière naturelle qu’en studio. Souvenir de ses soirées avec des rockeurs buveurs de bière ? Stéphanie Probst crée elle-même ses appareils jetables dans des canettes. Le papier photo prend alors la forme concave des parois et déforme les corps. L’éclairage artificiel du studio demande une pose relativement longue, si bien qu’aux imperfections liéee à une technique rudimentaire s’ajoutent les bougés dûs à l’impatience des modèles.

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Sténopé 2014_Fantôme à l’usine.

A l’heure du tout numérique et du selfie inratable Stéphanie Probst en revient à des méthodes d’un autre âge, de l’âge d’avant la technologie. Mais attention, si la nostalgie n’est pas absente de cette démarche elle est ô combien contemporaine. Stéphanie Probst n’a pas recours au trucage pour un effet vintage. Photographe, elle fabrique non sans humour jusqu’à l’appareil, recours au studio, à la pose longue et au développement sur papier.
Noir et blanc, effets de halo lumineux et ombres portées, déformations et imperfections de l’image donnent un caractère fantomatique à ces portraits. Ces images proposent un autre point de vue sur les gens, moins lisse, plus fragile. Elles capturent autrement la vie avec plus d’incertitude.

Claude-Hubert Tatot

A voir encore quelques jours – jusqu’au 12 février.

Sténopé studio, galerie digital line, 4 rue Leschot, 1205 Genève.
Et sur la toile : http://www.darksite.ch/stephanieprobst/galerie

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Publié dans art contemporain, expositions, photographie