Dans le cadre des Rencontres théâtrales 2012/13, qui se tiendront de septembre 2012 à mars 2013, le conseiller administratif de la Ville de Genève en charge de la culture et du sport revient sur les échanges entre les acteurs culturels sur les pages de ces rencontres :
Élargir les horizons culturels
Les contributions postées sur le site des Rencontres théâtrales rendent compte de la diversité des préoccupations et surtout des liens à tisser entre les thématiques. Comme le souligne Marco Polli , secrétaire général de la Fédération Suisse des sociétés théâtrales d’amateurs, réduire la politique culturelle au soutien à la création professionnel revient à ignorer des aspects importants de la culture comme ceux de la médiation scolaire ou de la pratique artistique.
C’est bien pour intégrer ces questions que les Rencontres théâtrales proposent une soirée (31 janvier 2013) dédiée à la démocratisation et à la médiation de la culture et organisée en partenariat avec la Haute école de travail social.
Je ne conçois pas d’opposition entre la pratique « professionnelle » et la pratique « amateur » et il me semble qu’elles sont le plus souvent complémentaires. Pour autant elles ne sont pas identiques et ne nécessitent pas les mêmes soutiens de la part des pouvoirs publics. La reconnaissance de la pratique artistique amateur fait partie intégrante des outils de démocratisation de la culture. Celle-ci passe évidemment par une éducation active et créative à la culture dès l’âge scolaire (et même avant), et par un soutien adéquat aux pratiques amateurs.
L’action de la Ville de Genève est constituée de mises à disposition de locaux et du soutien indirect aux ateliers et cours de théâtre dispensé par des associations et des institutions culturelles par ailleurs subventionnées, comme par exemple les cours donnés par Am Stram Gram, Le Loup, le Galpon, la Parfumerie, etc. Le soutien aux activités culturelles des Maisons de quartier fait également partie d’une politique développée par la Ville de Genève, ainsi que le développement de soutiens pour les activités socio-culturelles du département de la Cohésion sociale et de la Solidarité et pour les Actions culturelles et la médiation du département de la culture et du sport. J’aimerais encore citer les exemples de la Fête de la musique et de la Fête de la danse, qui réussissent parfaitement à rassembler les amateurs, les écoles et les professionnel-le-s à la plus grande joie du public de notre région.
Concernant la médiation scolaire, elle ne relève pas des compétences communales mais bien de celle du Canton de Genève particulièrement du Département de l’instruction publique, de la culture et du sport. La Ville de Genève, lors de la consultation initiale sur le projet de nouvelle loi cantonale sur la culture a rappelé à plusieurs reprises l’importance du contexte scolaire pour développer l’accès à la culture mais également pour valoriser le travail artistique qu’il soit professionnel ou amateur. Monsieur Polli rappelle fort à propos l’action d’André Chavannes qui a fortement développé les collaborations entre les artistes et l’école publique. Cette action doit être renforcée, les institutions culturelles y sont favorables. La future loi cantonale sur la culture ancre la sensibilisation, le développement des formations et l’accès à la culture dans les tâches principales (article 5 alinéas d, e, f). Il s’agira de préciser, lors de l’élaboration du Règlement d’application, quels seront les outils que l’on souhaite soutenir et les moyens nécessaires.
Les débats proposés par les Rencontres théâtrales permettront, je l’espère, de mettre en valeur les actions réalisées par tous ceux et celles, professionnels et amateurs, dans les institutions et « hors les murs », qui œuvrent en faveur de la démocratisation de la culture. Un grand merci pour vos contributions qui enrichissent le débat !
Sami Kanaan
13 juillet 2012
[…] d’arts et de spectacles, mais l’ensemble est entravé, car il est compartimenté. A ce sujet, le propos de Sami Kanaan sur l’ensemble amateur – professionnel indique un exemple de porte à ouvrir pour une partie de […]