Il est loin le temps « des metteurs en scène gourous d’autrefois imposant leur vision des grands textes comme Antoine Vitez ou Giorgio Strehler.» A Berlin, Paris ou Anvers, le théâtre a fait sa révolution en intégrant la danse et la performance. Dans ces temps de crise, il retrouve un de ses rôles essentiels : relier les hommes. Ces réflexions sont le fruit de l’enquête menée par le magazine Télérama.
« Depuis longtemps, chez nous, le texte n’est plus la base du théâtre actuel avoue Thomas Ostermeier, On a développé la recherche “postdramatique” sous l’influence conjointe de Bob Wilson et du Tanztheater de Pina Bausch. Les philosophes post-structuralistes français comme Derrida, Foucault ou Baudrillard nous ont, eux aussi, fait tout déconstruire ! Frank Castorf était un si grand déconstructeur qu’après lui on ne pouvait guère aller plus loin ! Il a donc fallu reconstruire dans un mouvement inverse. Falk Richter ou Marius von Mayenburg, les auteurs associés à la Schaubühne, ne peuvent plus écrire comme par le passé : leurs textes, elliptiques, racontent des histoires et des personnages cassés. Moi, depuis quinze ans, je reconstruis, mais à ma façon : dans Mort à Venise que je vais créer à Rennes, je raconte le cœur de l’intrigue avec des acteurs, de la danse, de la musique, de la vidéo… et très peu de texte ! »
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Cet article nous a été signalé par Mélanie Rouquier.