9 mai 2009. Le Musée d’art et d’histoire de Genève perd son directeur suite à l’audit commandé à Eurologiques, une société française « Cabinet conseil en tourisme, culture et/ou loisirs », par le Département des affaires culturelles pour un coût de 52’000 euros. Le rapport de la société, surtout active (d’après son site web) dans le conseil en exploitation commerciale de lieux touristiques, ne relève aucun point positif dans les musées genevois.
Si les défauts relevés sont antérieurs à l’arrivée de Cà¤sar Menz à la direction des musées, la brutalité de son licenciement, quelques mois avant son départ en pré-retraite, semble signer l’aboutissement d’un conflit personnel. Le discrédit jeté sur les musées genevois ne manque pas non plus d’étonner.
Le dispendieux audit, généralement jugé peu académique et outrancier, était-il nécessaire pour connaître la situation interne alors qu’en 2008 M. Mugny avait nommé deux de ses proches collaboratrices au DAC à des postes clés du MAH? Le projet d’agrandissement de l’architecte Jean Nouvel qui devait faire du vétuste MAH un musée du XXIe siècle est ainsi vivement attaqué, un projet qui attend depuis plus de dix ans.
Avant le MAH, le Musée d’ethnographie, le Centre pour l’image contemporaine et le Grand-Théâtre, ont aussi fait l’objet du même traitement brutal. Un audit prétexte ?
JM
Le directeur des MAH gère : Cinq musées (Musée d’art et d’histoire, Maison Tavel, Cabinet des estampes, Musée Ariana, Musée Rath), un million d’objets, une bibliothèque (Bibliothèque d’art et d’archéologie), un laboratoire et un secteur de conservation préventive, des ateliers de restauration, plus de 250 collaboratreur-trice-s : les Musées d’art et d’histoire (MAHs) forment l’un des plus grands ensembles muséaux de Suisse. De plus, un projet de réaménagement et d’agrandissement du Musée d’art et d’histoire (projet Jean Nouvel) est à l’étude.
Depuis l’annonce de la volonté de départ de M. Menz, le poste était au concours et le délai d’inscription fixé au 24 mars 2009. L’offre d’emploi précisait que la date d’entrée en fonction était « à convenir ».
La formulation de l’objectif indiquait déjà le conseiller administratif était insatisfait de la visibilité des MAH : « Directeur-trice de cet ensemble muséal, vous piloterez sa gestion culturelle, administrative et budgétaire. Vous définirez et mettrez en oeuvre son projet scientifique et culturel en relation avec les élus. Dans le cadre des orientations fixées par le Conseiller administratif, vous veillerez à une meilleure visibilité du musée au niveau régional, national et international. »
13 mai 2009: M. Jean-Yves Marin nouveau directeur des Musées d’art et d’histoire
Le Conseil administratif a nommé Monsieur Jean-Yves Marin à la direction des Musées d’art et d’histoire (MAHs). Le nouveau directeur entrera en fonction le 1er octobre.
Né à Caen en 1955, Jean-Yves Marin a entamé son parcours universitaire en Histoire de l’Art et Archéologie dans cette même ville avant d’obtenir un diplôme d’études approfondies en archéologie médiévale en 1980. Conservateur en chef du patrimoine, il est actuellement directeur du Musée de Normandie à Caen, un musée dédié à l’histoire, à l’archéologie et à l’ethnologie, qui fait partie du réseau des Musées de France.Membre du Conseil académique, auteur de nombreuses publications, M. Marin occupe par ailleurs diverses charges d’enseignement, notamment en qualité de professeur associé à l’Université internationale francophone Senghor d’Alexandrie en Egypte depuis 1996 et d’enseignant en Master 2 des Universités de Caen, Paris XI et Saint-Étienne (Lyon). Depuis 1999, il est chargé d’un cours sur la déontologie professionnelle dans le cadre de l’Institut national du Patrimoine (Paris). Il est également membre du Conseil Scientifique du Musée des Civilisations de l’Europe et la Méditerranée de Marseille.
Son engagement dans le domaine de la déontologie et de l’éthique professionnelles s’est également manifesté dans le cadre de son mandat de Président du Comité national Français du Conseil International des Musées (ICOM) de 1992 à 1998 et du Comité International des Musées d’Histoire et d’Archéologie.
La nomination du nouveau directeur des MAH a été effectuée dans une urgence provoquée et annoncée dans des termes péjoratifs puisque c’est le « moins mauvais » candidat qui aurait été sélectionné. L’argument avait déjà servi lors de la nomination de Jacques Hainard au MEG quand le responsable du département des affaires culturelles avait indiqué qu’il n’y avait aucun bon candidat et qu’il avait dû lui-même prendre son téléphone pour contacter Jacques Hainard. S’il est exact qu’aucune personnalité d’envergure n’a souhaité, dans les deux cas, faire acte de candidature à Genève, c’est l’attractivité même des postes et l’image culturelle de la ville, qui méritent d’être interrogés.
[…] – Profils du poste et du nouveau directeur. […]