Les premières traces d’activité humaine à  Saint-Gervais datent de 6000 ans, le site archéologique s’ouvre au public

Foyer

Foyer en cuvette, ayant probablement servi à  faire des cuissons à  l’étouffée au Néolithique moyen, 4000 ans avant J.-C.

Avec l’ouverture du site archéologique du temple de Saint-Gervais, c’est un patrimoine historique et architectural de 6000 ans qui est désormais accessible au public sous la forme d’un parcours didactique allant du Néolithique au Moyen Age. Le public pourra également redécouvrir à  l’occasion des portes ouvertes du site de Saint-Gervais les 9 et 10 mai 2009, ensuite les visites s’effectueront sur rendez-vous. Les recherches archéologiques du temple de Saint-Gervais apportent de précieux éléments sur les origines du bourg et le développement de la rive droite du Rhône, des temps préhistoriques à  l’époque moderne. Il s’agit en effet d’un très vieux quartier de Genève.
La fouille du temple de Saint-Gervais, par le service cantonal d’archéologie (DCTI), a accompagné la restauration de l’édifice lui-même qui date de la première moitié du XVe siècle. Ces investigations étaient indispensables à  la connaissance de ce secteur car, malgré les efforts déployés par plusieurs archéologues dès le début du XXe siècle, on ne disposait que de peu de renseignements sur ce qui se trouvait, par exemple, de l’autre côté du pont sur le Rhône détruit par César en 58 avant J.-C. dans le but d’empêcher le passage des Helvètes sur la rive gauche. Cette lacune est aujourd’hui en partie comblée.

Fouilles, Temple de Saint-Gervais

Une succession de constructions de l’ère préchrétienne
La lecture du sous-sol de l’église, que le public pourra également redécouvrir à  l’occasion des prochaines portes ouvertes du site de Saint-Gervais les 9 et 10 mai 2009 (voir en fin de communiqué), montre l’importance de la terrasse dominant le Rhône qui a été occupée par un habitat du Néolithique moyen (4000 avant J.-C.), une aire d’inhumation d’époque Bronze final (1000 avant J.-C.) et un alignement de pierres dressées (âge du Fer, vers 800). De 40 avant J.-C. à  la fin de l’époque augustéenne (20 après J.-C.), plusieurs constructions en bois et en terre se succèdent dont certaines sont vouées au culte et d’autres à  l’habitat.

C’est encore durant la première moitié du Ier siècle après J.-C. que l’on rebâtit, en brique crue et en pierre, un temple gallo-romain, constitué d’un double lieu de culte. La deuxième moitié du Ier siècle après J.-C. voit l’adjonction d’un troisième lieu de culte qui donne au sanctuaire un aspect monumental. L’ensemble est modifié au IIIe siècle et abandonné au milieu du IVe à  la suite d’un incendie.

Saint-Gervais

A cette époque, celle de la christianisation, on édifie sur la rive gauche la première cathédrale de Genève. Il est possible que l’abandon du lieu de culte païen à  Saint-Gervais soit lié à  cet évènement. Un mausolée, puis une église funéraire paléochrétienne de grandes dimensions sont ensuite élevés à  cet emplacement.

Première église au Ve siècle

La première église du site est édifiée au Ve siècle pour abriter, sous son chà“ur surélevé et dans un caveau qui fera office de crypte, la tombe d’un personnage important, peut-être l’un des premiers évêques de Genève. Selon la tradition antique, c’est en effet hors les murs de la cité que l’on installe, le long des voies de communication, les nécropoles. Elles s’organisent souvent près de la tombe d’un individu dont la vie a été exemplaire et en souvenir duquel on édifie un monument. Ces sépultures privilégiées sont à  l’origine de la plupart des églises funéraires qui entouraient la cité.

Temple de Saint-Gervais

Les fouilles qui ont eu lieu dans le quartier, notamment lors de la construction d’un grand magasin rue De-Grenus puis durant le chantier du tram n°13, sont aussi évoquées dans le parcours archéologique ouvert au public.

Temple de Saint-Gervais

Renseignements pratiques:
Temple de Saint-Gervais, rue des Terreaux-du-Temple 12, 1201 Genève.
Visites du site archéologique: sur demande auprès du service cantonal d’archéologie au +41 (0)22 327 24 86, e-mail: scag@etat.ge.ch. Un dépliant à  disposition dans le temple permet de guider le visiteur pour aller à  la découverte de l’édifice actuel, édifié entre 1430 et 1450.

Voir également la revue “Genava” 2008, un cahier spécial de la revue “Archéologie Suisse”, à  paraître mi-juin 2009 et consacrée à  L’archéologie en territoire genevois.
Et également, les catalogues d’expositions aux Musées d’art et d’histoire de Genève, notamment:

Des Alpes au Léman. Images de la préhistoire. Textes réunis par Alain Gallay.
Les Allobroges. Gaulois et Romains du Rhône aux Alpes. Coordination: Jean-Pascal Jospin.

Publié dans patrimoine