Melville passe du milieu des baleiniers à  celui des employés de bureau avec Bartleby ou les sans visages, au Théâtre du Galpon.

André Tapia, Jose Ponce, Olivier Sidore. Photo Carole Parodi.

Cette courte nouvelle d’Herman Melville nous entraîne dans une étude de notaire où un employé exemplaire mais énigmatique fait d’abord l’admiration de son patron avant de le hanter au point que ce dernier devra déménager son étude pour s’en libérer. Nous ne saurons jamais qui était Bartleby. Olivier Sidore alterne les références à  l’univers maritime de Melville, un temps chasseur de baleines, et à  la condition de l’employé subalterne de bureau.
Écouter l’entretien avec Olivier Sidore.

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«Je préférerais ne pas». Bartleby à  la limite du langage, à  la limite de l’humanité comme raison de l’être ! Autour du personnage de ce copiste fantomatique à  la phrase obtuse, et de son employeur, un homme de loi paternaliste, la langue de Herman Melville se répand dans un espace où la fragmentation est l’unité de l’univers. Et les hommes s’y avancent dans l’incertitude des mensonges qu’ils se créent afin d’affronter leur mort. Ici, la langue des mots, des gestes, et de l’espace théâtral s’entrecroisent afin de donner à  sentir un auteur «particulier», Herman Melville, de la tribu des Kafka, Beckett, et autres tritureurs du dénommé «sens». «De plus, je pense que l’homme réalise maintenant qu’il est un accident, qu’il est un être dénué de sens, qu’il lui faut sans raison jouer le jeu jusqu’au bout » (Francis Bacon dans «Entretiens avec Francis Bacon», de David Sylvester).

André Tapia et Olivier Sidore. Photo Carole Parodi.
BARTLEBY OU LES SANS VISAGES. Extraits de «Bartleby» et «Moby Dick» de Herman Melville, et du «Journal» de Franz Kafka. Cie d’une petite technique, création au Théâtre du Galpon.

Mise en scène et scénographie Olivier Sidore jeu José Ponce, André Tapia et Olivier Sidore construction, costumes Lise Zogmal compositions sonores Rik Rue

Jusqu’au 10 juin. du mardi au samedi à  20h – dimanche à  17h et 21h.
Site Artamis, Bd St-Georges.

Publié dans littérature, théâtre
2 commentaires pour “Melville passe du milieu des baleiniers à  celui des employés de bureau avec Bartleby ou les sans visages, au Théâtre du Galpon.
  1. Stiv dit :

    Bring it to Oz

  2. 7f dit :

    Pour tous ceux qui aiment Melville, il en existe une excellente biographie, par Lewis Mumford, paru en 2006. Bonne lecture !