Les criminels que Bernard Schlurick a « fréquentés » au Palais de Justice genevois étaient d’une imbécillité consternante.

Honoré Daumier. Le Défenseur. 1860.

Lorsque Bernard Schlurick fut convoqué pour officier à  titre de juré lors d’affaires jugées en correctionnelle, il avait en mémoire ces criminels beaux et intelligents incarnés à  l’écran par des acteurs à  succès comme Richard Geere. Le contact avec la réalité fut tout autre.

C’est étonnant comme la vie vue par la télévision est différente ! En fait, dans la réalité vous rencontrez des criminels qui font preuve d’une terrible imbécillité, des avocats au langage peu châtié, et même un juge qui n’a pas de marteau ! Bernard Schlurick fait appel à  Kant pour décider de l’avenir d’un trafiquant de drogue et ne se prononce pas quand il entend le Parquet tenter d’imposer sa définition de l’amour.

Écouter l’interview :

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Chaque lundi, de 12h à  14h, Bernard Schlurick tient son Observatoire dramaturgique au Théâtre du Grütli.

Bernard Schlurick : Auteur, traducteur, fondateur et directeur de la revue d’art et de littérature Cavaliers seuls, Bernard Schlurick poursuit l’exploration d’une verbe prosaïquement poétique suivant la formule de « l’hésitation prolongée entre son et sens » (Paul Valéry).
Il a enseigné une dizaine d’années la littérature comparée à  l’Université de Genève. Il consacre son deuxième livre à  la Grèce antique (La Guerre du trois, pour une archéologie littéraire).

Publié dans société
Un commentaire pour “Les criminels que Bernard Schlurick a « fréquentés » au Palais de Justice genevois étaient d’une imbécillité consternante.
  1. anzio dit :

    Ne pas tenir compte de l’origine, de l’aspect de l’accusé et de la sympathie ou de l’antipathie qu’un accusé vous inspire, fort bon principe au nom duquel vous critiquez vos co-jurés. Mais tenir compte du passé judiciaire de l’accusé alors que ce passé est composé soit de choses jugées pour lesquelles il a payé soit de procès / processus judiciaires en cours par ailleurs et donc non jugés, n’est-ce pas aussi introduire dans votre jugement des éléments étrangers à  l’affaire dans laquelle vous êtes juré et, pire, considérer que l’accusé est un criminel irrécupérable, à  la spécialité définie (passeur de drogue) et qui ne pourra jamais améliorer son comportement et sa morale ou se sortir de sa misérable situation ? Comme si l’on décrétait que « Bernard Schlurick est un spécialiste de la Chevalerie et du Moyen-à ge et qui a toujours fait ça. Comment voulez-vous qu’il juge au nom d’un peuple qui n’a, dans son asymptotique majorité, jamais lu une seule de ses lignes ni même de celle des auteurs qu’il enseigne ? » ou « comment voulez-vous lui proposer un autre job que prof de littérature comparée puisque, a priori, c’est tout ce qu’il sait faire ? » Vous critiquez les autres jurés, vous trouvez les accusés imbéciles, vous soulignez votre supériorité d’intellectuel. Mais êtes-vous certain d’être mentalement et moralement si irréprochable ?