Gritti Palace Venise. Photo: Gritti.
Si de multiples secteurs de la culture doivent lutter pour défendre leur financement, tous ne sont pas également touchés.
Voici quelques années, lors d’une course d’école à Venise, l’élite de la direction du Mamco se rendit à Venise pour une escapade culturelle en compagnie de fondateurs de l’institution. Arrivés en avion privé spécial, logés au Gritti, le palace le plus célèbre, le plus luxueux et le plus cher de la ville, les noceurs jouirent sans compter des plaisirs esthétiques et gastronomiques de la ville des doges. Tout aurait été pour le mieux si, le soir, la haute hiérarchie du musée (qui narra ensuite l’histoire) n’avait déposé ses chaussures à la porte de la chambre. Durant la nuit, le personnel du palace vénitien commit alors l’irréparable en oubliant de cirer les fameuse pompes. Un tel outrage ne pouvait rester impuni; quelques jours plus tard, une complainte couchée sur l’arty papier du Mamco allait rappeler la direction du Gritti Palace à ses devoirs vis-à-vis des hôtes de marque. C’est ainsi que le plus haut niveau institutionnel local lutte pour la culture.
Pour la petite histoire, rappelons qu’à Genève les artistes étrangers invités à exposer au musée sont traités différemment et logés dans un hôtel spartiate de l’Armée du Salut.