La liberté de la presse se dégrade au niveau mondial

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Images : site RSF.org

Les journalistes d’Impressum, l’association suisse des journalistes, demandent que la Suisse s’engage en faveur de la liberté de la presse.

La détérioration généralisée de la liberté de la presse dans le monde, officialisée ce jour par le classement annuel de Reporters sans Frontières (RSF) inquiète impressum – Les journalistes suisses.  Si la Suisse gagne officiellement 13 places, passant du 20ème au 7ème rang mondial, ce bond spectaculaire n’est en fait qu’artificiel. C’est en effet la péjoration de la situation dans les autres pays qui permet à notre pays de se hisser automatiquement.

“Il est malheureusement notable que de très nombreux dirigeants dans le monde développent une forme de paranoïa contre l’exercice légitime du journalisme. Le climat général de peur entraîne une haine croissante du débat et du pluralisme, un verrouillage des médias par des gouvernements en pleine dérive autoritaire et liberticide, l’emprise grandissante d’intérêts particuliers sur l’information dans le secteur privé. Il est essentiel de défendre le journalisme digne de ce nom face au renforcement de la propagande et de l’information sous la dictée ou sponsorisée par l’intérêt. La garantie du droit des citoyens à une information indépendante et fiable est une solution pour résoudre les problèmes locaux et globaux de l’humanité.” Christophe Deloire, secrétaire général de RSF

La Suisse n’est ainsi pas à un meilleur niveau que l’année précédente. Dans les rédactions, les pressions sur les journalistes sont fortes. Le projet d’initiative populaire «Le droit suisse prime le droit étranger», s’attaque directement à la Convention européenne des droits de l’homme qui garantit, dans son article 10, la liberté d’information. Parallèlement, le Conseil national et le Conseil des Etats ont accordé leurs violons concernant la loi sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (LSCPT), qui a des effets pernicieux pour les journalistes. La liberté de la presse est donc, en Suisse aussi, constamment en danger.

Le journalisme joue un rôle de premier plan dans la démocratie en Suisse. Le respect de la liberté de presse au niveau mondial a aussi des influences directes sur la Suisse.
Urs Thalmann, directeur d’impressum souligne: «Nous journalistes exigeons un engagement clair et décidé du gouvernement suisse pour la défense de la liberté de la presse, d’une part, en Suisse et d’autre part, dans le cadre de la politique extérieure au niveau mondial. Car la liberté de la presse est un pilier de toute démocratie».

Voir le classement mondial sur le site de Reporters sans frontières.

 

Et sur le front de l’emploi
Le journal Bon à Savoir absorbe le magazine Tout compte fait. Deux journalistes et une photographe perdent leur emploi.

Le magazine Bon à savoir, qui réunit plus de 400’000 lecteurs, selon les derniers chiffres REMP, absorbe un autre journal destiné aux consommateurs : Tout compte fait. Les Editions Plus, qui appartiennent à la SA zurichoise Konsumenteninfo, concentrent ainsi leurs forces. Les thématiques spécifiques à Tout compte fait, comme la prévoyance et les successions, deviennent des rubriques de Bon à savoir dès septembre prochain.
Mais ces changements ne se font pas sans casse. Quatre licenciements sont à déplorer, dont deux journalistes et une photographe RP. Un plan social est toutefois proposé aux employés concernés.
impressum déplore une nouvelle concentration des médias, fussent-ils de niche. La plus grande organisation de journalistes en Suisse condamne ces nouvelles pertes d’emploi.

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Publié dans médias, politique