[terra incognita] une exposition au fil d’un labyrinthe d’impasses, de couloirs, de portes dérobées.
L’exposition labyrinthe [terra incognita] organisée par Gegrave au Commun présente trente artistes invités en résidence au centre de gravure de 2009 à 2015, ainsi que les éditions Ripopée venues de Nyon.
Gegrave a fermé son atelier à Malagnou pour déménager presses, artistes, cours et administratrice. L’espace est structuré en différentes salles où sont abordées les thématiques que Gegrave tient à cœur : le multiple, la reproduction, la création, la recherche et l’espace de production.
Jessica Decorvet, artiste et membre du comité, retrace ici l’objectif de l’exposition.
Comment est née l’idée de cette exposition ?
L’an passé, Gegrave a élu un nouveau comité qui a voulu marquer l’événement. Emmanuel Mottu a lancé l’idée d’organiser une exposition. Nous avons alors postulé pour nous installer au Commun, et nous y sommes après un an de préparation avec les artistes invités pour une année de résidence à Gegrave depuis 2009. C’est l’ensemble de la structure Gegrave qui a déménagé, administration, atelier, tout est ici et même les cours y sont donnés.
Le circuit imaginé est original, le médium et la variété des expressions vous ont-ils facilité la tâche ?
Il nous fallait trouver un mode d’accrochage particulier différent de la White Box et également offrir une cohérence à une succession d’univers. Le labyrinthe a ainsi permis de donner le ton à une exposition originale. Le labyrinthe permet de se perdre et de rentrer dans le monde particulier de chacun des trente artistes invités.
Est-il plus difficile de montrer la gravure dans le régime artistique actuel ?
La gravure est toujours utilisée par les artistes contemporains, nous nous posons bien-sûr la question de sa contemporanéité sachant que le médium est fortement lié à un savoir-faire. La gravure ne se limite pas à l’eau-forte, différentes techniques permettent d’obtenir toutes sortes de résultats. C’est un domaine particulier qui demande un fort engagement, un côté obsessionnel et beaucoup de travail. Par exemple, Emmanuel Mottu travaille l’eau-forte, Pablo Osario la photogravure, Marfa Indoukaeva la gravure sur bois, Nadia Hedjazi la sérigraphie, pour ne citer que ces artistes. Nous voulons surtout montrer que ces artistes et ces recherches existent.
Qui peut suivre les cours de gravure ?
Chaque année, Gegrave invite quatre artistes sélectionnés sur concours à se former durant un an. Il s’agit d’un atelier collectif, donc d’un lieu de partage qui facilite les échanges. Au Commun, nous voulons présenter l’atelier de gravure qui produit des travaux différents ainsi que proposer des activités ouvertes à tous. Le Commun est occupé par les artistes et membres du centre pour leur propre travail ou pour la réalisation de projets : éditions, impressions, démonstrations, performances et gravures géantes. Des stages sont ouverts au public adulte et plus jeune.
Quels sont vos objectifs ?
Nous espérons des contacts avec les institutions ainsi qu’avec des artistes confirmés.
Gegrave a également invité la petite maison d’édition Ripopée qui réalise de manière artisanale des livres dont le tirage ne dépasse pas les 100 exemplaires. Ripopée édite « des artistes contemporains, surtout ceux qui dessinent ou écrivent et avant tout ceux qui nous plaisent. »
[terra incognita]
Le Commun. Bâtiment d’art contemporain. rue des Bains, Genève.
13 novembre au 3 décembre 2015.
terra.incognita.info
Soirée de finissage:
Le jeudi 3 décembre 2015
, de 18h à 23h45, Gegrave invite pour le finissage « celles et ceux qui aiment le soja de Pablo, le vinaigre au sel, on va manger, boire, beaucoup parler ou pas et ça se terminera. »
Plus d’infos : terra.incognita.info ; ateliergegrave.ch ; ripopee.net/
Historique
En 1964, le Centre Genevois de Gravure Contemporaine est présenté comme le «centre international de la gravure». Les locaux abritent à la fois des ateliers destinés aux artistes (lithographie, sérigraphie, eau-forte et xylographie) et des lieux d’exposition. Daniel Divorne, le chef d’atelier, proposait l’infrastructure de l’atelier et son assistance technique aux artistes. De nombreux artistes tels que Pierre Alechinsky, John Armleder, Luciano Castelli, Jorge Castillo, Alfredo Dominguez, Rolf Iseli, Antonio Saura (et de nombreuses galeries) ont bénéficié des compétences et de l’équipement pour y réaliser leurs tirages.
En 2000, le Centre Genevois de Gravure Contemporaine devient le Centre d’édition contemporaine. La Ville de Genève décide alors de confier les locaux de Malagnou à l’association Gegrave. Depuis 2009, l’atelier propose annuellement quatre places d’artistes invités et une exposition.
Voir : www.ateliergegrave.ch