Le Festival de La Bâtie qui vient de s’achever après avoir accueilli 32’300 spectateurs (payants et invités confondus) est au centre des discussions du milieu culturel genevois. Y-aura-t-il mise au concours pour les éditions après celle de 2014 comme tous s’y attendent ?
De la reconduction automatique de l’équipe actuelle, remise en selle par MM. Beer et Mugny (v. la vidéo) en 2007, jusqu’en 2019, jusqu’à une mise au concours s’achevant à la fin du mois d’octobre 2013, les versions les plus contradictoires ont commencé à circuler dès le début du festival.
Qu’en est-il réellement ? La réponse est du ressort de la Fondation La Bâtie créée en 2010, c’est donc M. Pierre-Alain Killias qui, ce 27 septembre, nous répond en sa qualité de président de la fondation :
« Conformément aux engagements pris, la fondation a procédé à une remise au concours à fin 2010 début 2011. Les statuts prévoient que le mandat de directeur est de trois ans, renouvelable deux fois, mais il n’est nullement prévu par les statuts de la fondation ou par la convention de subventionnement qu’une mise au concours devrait avoir lieu tous les trois ans.
La fondation existe depuis mars 2010. La durée maximale prévue par les statuts n’est donc aujourd’hui de loin pas atteinte. Il n’existe d’ailleurs aucune institution culturelle qui remet systématiquement au concours le poste de directeur tous les trois ans. Une décision définitive n’a pour l’heure pas encore été formellement prise.»
Les interrogations sur l’avenir de La Bâtie ont naturellement entraîné le débat sur la durée des mandats, tant ceux gérant les manifestations ponctuelles soutenues par la Ville ou le Canton, que ceux des diverses institutions culturelles. La question a été maintes fois évoquée lors des Rencontres théâtrales 2012-13 organisées par le département de la culture de M. Kanaan; non résolue elle revient périodiquement à l’ordre du jour dans le cadre confidentiel des couloirs. Les acteurs culturels ont désormais toute liberté de dépasser ce cadre et faire entendre leurs propositions. Le débat est ouvert.
Prochaine édition de La Bâtie : du 29 août au 13 septembre 2014.
Circulez, il n’y a rien à voir? je pense que cette question de la durée des mandats devrait donner lieu à une vraie discussion!
De mon point de vue, la fin d’un mandat ne doit pas être une sanction, finir un mandat sur un bon bilan est ce qu’on souhaite tous, savoir que la durée est déterminée à l’avance permet de se concentrer sur l’essentiel, plutôt que sur sa réélection ou sa « persistance »…
Et la remise au concours permet à de nouvelles énergies de se déployer, un nouveau projet ne sera pas systématiquement mieux que le précédent, surtout si le bilan est bon, il pourra simplement être aussi bien, mais différent…
Entrons à pas de souris au Centre Saint-Pierre pour capter un court moment d’échanges.
UN DIRECTEUR ADMINISTRATIF: Alors, des mandats d’une durée de quatre ans, ça vous irait?
UN COMÉDIEN: Il nous faut des mandats à durée déterminée parce qu’il faut lutter contre les habitudes qui s’installent dans les directions artistiques.
UN DIRECTEUR DES COMMUNICATIONS: Ouais, car sans des mandats à durée déterminée, il y a un danger de complaisance. Il faut se demander, même quand les salles sont pleines et que les comptes sont bons, si notre théâtre évolue, si les grands plateaux sont au service de l’innovation.
UN AUTRE DIRECTEUR ADMINISTRATIF: Mais comment peut-on interférer dans les décisions de nos théâtres, qui sont des organismes à but non lucratif ? Personne ne peut imposer à un conseil d’administration une limitation de mandat.
UNE DIRECTRICE ARTSTIQUE: On peut décider de fonctionner par mandat, je ne suis pas nécessairement contre, mais on va ainsi perdre des membres du C.A. Et le C.A est essentiel pour la recherche de financement privé.
UNE AUTRE DIRECTRICE ARTISTIQUE: Des mandats déterminés? Ce n’est pas en lien avec notre histoire. Je trouve que le travail d’un directeur artistique est le travail d’un coureur de fond et ce n’est pas compatible avec l’alternance des mandats.
C’est ainsi qu’on est passés de l’espoir à l’immobilisme, en quelques minutes. Du rêve à la réalité. http://www.revuejeu.org/blogue/philippe-couture/theatres-institutionnels-la-charte-de-l-ambiguite
UN SPECTATEUR
Cette direction est à la Bâtie depuis 10 ans…je trouve qu’il est temps de faire appel à d autres forces vives genevoises! Et il y en a!!!
Le systéme des fondations est un écran de fumée, le politique offre des rentes de situation à vie par l’intermédiaire de ses représentants, no transparence, écrire sous son propre nom est trop risqué dans notre petite ville, triste.
Genève est entrée en zone immobile