Kaïros, la réalité entrevue au fil du jeu

Kairos

La petite compagnie qui monte est celle de l’Alakran qui, au début de l’année 2009, se taille un franc succès à  la Comédie de Genève avec Kaïros, une pièce philosophique chargée d’humour.

Oskar Gomez Mata joue avec les clichés, les démonte, propose un discours éthique sur l’économie, le social, dans une interaction avec un public qui, toutes générations confondues, se prête au jeu et rit d’instinct, preuve que les traits touchent d’autant plus juste qu’ils sont en prise directe avec l’actualité. Pour Kaïros, Oskar Gomez Mata a convié sur scène plusieurs personnages symboliques, à  commencer par sa propre mère, puis le conseiller administratif en charge du Département de l’instruction publique, Charles Beer, ainsi qu’un vendeur de fleurs dans les restaurants ou d’autres acteurs de la scène culturelle qui travaillent d’habitude dans les coulisses.  Cette mixité entre comédiens et pesonnages plus ou moins publics finit par créer un lien complice avec le public. Pour démonter les clichés sans se montrer donneur de leçon, l’humour n’est pas le moindre des ingrédients, la chorégraphie habilement travaillée pour donner l’illusion de l’ improvisation fait passer cette pièce philosophique comme une joyeuse comédie.

Jacques Magnol

Entretien avec Oskar Gomez Mata (19 min):

[display_podcast]

 

Kaïros*, sisyphes et zombies, conception et mise en scène Oskar Gà³mez Mata, Cie L’Alakran

Comédie de Genève, du 15 au 25 janvier 2009.

* “Chez les Grecs, Kaïros est un éphèbe aux pieds ailés coiffé d’une houppette. Il représente le concept du “moment opportun”, aussi fugace que l’instant présent. Quand on le croise, trois attitudes sont possibles: on ne le voit pas; on le voitmais on n’agit pas; on arrête le temps en l’attrapant par les cheveux. C’est sur cette idée ingénieuse de saisir le “bon moment” que le metteur en scène Oskar Gà³mez Mata construit sa nouvelle création. Dans Kaïros, la scène devient un refuge ludique et poétique où se pose une question fondamentale: “Que faisons-nous ici ?”. Une invitation à  une pause philosophie pour éviter d’agir par aveuglement ou par peur. Signée par l’une des compagnie romandes les plus inventives, Kaïros tresse histoires personnelles et enjeux collectifs avec une malice libératrice.” L’Alakran.

Publié dans scènes