Ill.: Un projet d’étudiant de l’Académie de design de Florence.
Avec 55’000 emplois créés entre les années 2007 et 2011, le secteur culturel italien est celui qui résiste le mieux à la crise. 32’250 engagements sont prévus durant l’année 2012. Le dynamisme du secteur est confirmé par un taux annuel de progression de 0.8% tandis que celui de l’économie nationale n’a progressé que de 0.4%. Le secteur bancaire connaît, lui, de sérieuses difficultés et ferme des agences en même temps qu’il prépare la suppression de 19’000 emplois.
Lors de la présentation de l’étude commandée par le ministère du Travail, Ferruccio Dardanello, le président des chambres de commerce, a regretté que « l’idée soit encore trop répandue que la culture ne permet pas de manger, et qu’il est paradoxal que le pays ne soit pas doté d’un cadre organique des politiques économiques basées sur le potentiel productif du secteur culturel. Les Italiens doivent récupérer le sens économique de la culture, mais aussi dans une certaine mesure son sens social, à la base de ses productions d’excellence qui sont autant d’occasions de créer des emplois en faveur de tant de jeunes talentueux. »
L’emploi dans le secteur culturel. Agrandir
Les industries culturelles font appel à des travailleurs hautement qualifiés pour au moins la moitié des postes à pourvoir alors que ce pourcentage descend à 20% dans les domaines de l’industrie et des services. Les diplômes seuls ne suffisent pas et les maîtres mots sont: formation, expérience et expertise technique.
Les professions culturelles les plus recherchées
Dans une société dominée par l’audio-visuel et ses créateurs, la technologie offre le plus d’opportunités aux analystes et développeurs de logiciels, et, comme les productions doivent se vendre, la demande est de plus en plus forte en techniciens du marketing capables de conquérir des marchés. Les designers industriels et les professions assimilées suivent dans ce classement des spécialistes les plus demandés. D’aucuns seront étonnés de voir figurer la demande importante des spécialistes de l’art culinaire, à la fois gardiens et promoteurs du patrimoine immatériel.
La culture offre plus de contrats à durée indéterminée
Pour ceux qui réussissent, il est plus facile d’obtenir un contrat à durée indéterminé. Dans le système lié à la culture, comparé à d’autres secteurs, la possibilité d’obtenir un contrat à durée indéterminée est plus importante (43% contre 41%), un pourcentage qui grimpe à 48% quand il s’agit d’une profession culturelle.
L’expérience est plus indispensable
Une fois les études terminées, les jeunes diplômés ont par contre plus de difficultés trouver un premier emploi : quand 45-46% de ces diplômés sont jugés aptes à être engagés dans tous les secteurs confondus, ils ne sont plus que 35.1% à l’être dans les professions culturelles. C’est l’expérience qui fera la différence dans un processus de recrutement, et parfois dans des proportions importantes : si elle compte pour 53.4% dans tous les types d’entreprise confondus, le chiffre va de 63.6% dans les industries créatives, à 71% dans les professions strictement culturelles.
Jacques Magnol
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