L’éclipse d’un homme dans le néant

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L’histoire de l’homme qui nous est contée à St-Gervais par Mona (Joëlle Fontannaz ) l’est à partir des courts billets d’humeur qu’il a griffonnés puis scrupuleusement enfermés dans un amoncellement de boîtes métalliques. Cet homme qui a désiré de s’abstraire du grand jeu de la société du spectacle, était inapte au suicide, il choisira donc de lasser ses congénères pour glisser dans le néant, passer dans l’état intermédiaire où la société le zappe bien qu’il soit toujours sur la photo. C’est l’expérience d’une dissolution qui peut rappeler celle d’Un homme qui dort de Perec.

Il y eut une époque où les journaux intimes, les objets les plus anodins comme les plus précieux étaient sauvegardés dans des boîtes alimentaires et leur collection offrait un portrait de leur propriétaires. Le chercheur d’aujourd’hui est automatisé, il loge chez facebook ou google et mouline les infos laissées volontairement par les utilisateurs par des algorithmes qui permettent de dresser un portrait certainement plus fidèle, le plaisir du conte et la poésie en moins. C’est ce plaisir que Joëlle Fontannaz et Jean-Nicolas Dafflon nous font partager dans la mise en scène de Joël Maillard.

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A la fin du spectacle, les spectateurs captivés par l’histoire décryptent les messages disposés par Jean-Nicolas Dafflon. Photo J.M.

Ne plus rien dire
SNAUT – Joël Maillard.
St-Gervais Genève Le Théâtre. 2 au 13 décembre 2014.

Théâtre Les Halles. Sierre. 24 janvier 2015.

 

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