Chute et érections de murs. Plus jamais ça quoi ? Evénements du lundi 9 novembre à  Genève

pont de la machine

Exposition en plein air, Pont de la Machine, Genève, 9 novembre 2009 au 31 janvier 2010 

Plus jamais ça. Plus jamais ça quoi ? Du Mexique en Palestine, les exportateurs de “démocratie” n’ont jamais été aussi actifs dans la construction de murs, une activité devenue une véritable manne financière pour l’industrie de la sécurité. Berlin c’est l’occasion de célébrer la chute d’un mur pendant que ces nations soutiennent par leurs collaborations économiques la construction de milliers de kilomètres de nouveaux ouvrages.

 “La grande muraille du Maroc” connue sous le nom de “ceinture de sécurité”, est un mur de défense, long de 2.720 kilomètres, érigé par le Maroc dans le Sahara marocain dans le but de protéger ses territoires et sa population contre les invasions hostiles du Front Polisario. L’Inde aussi, a construit une barrière de 3.300 kilomètres afin de marquer sa séparation du Pakistan voisin, qui la conteste. Le Botswana construit des barrières électrifiées à  sa frontière avec le Zimbabwe. L’Arabie Saoudite met également en place une barrière une barrière ultra-moderne sur les 900 kilomètres de frontière commune avec l’Irak. La Thaïlande a annoncé en 2007 son projet d’édifier une barrière physique le long des 75 kilomètres les plus inaccessibles de sa frontière avec la Malaisie. Le but, selon Bangkok, est d’empêcher les “terroristes” de traverser les provinces agitées, à  majorité musulmane du sud de la Thaïlande. Le Pakistan construit actuellement une barrière de 2.400 km pour être séparé de l’Afghanistan. L’Ouzbékistan a érigé une clôture le long de sa frontière avec le Tadjikistan. Les Emirats arabes unis sont en train de mettre une place une barrière sur leur frontière avec Oman et le Koweït renforce le mur de 215 km le long de sa frontière avec l’Irak. L’Espagne de Javier Solana a érigé une barrière électrifiée gardée par des soldats, aux enclaves de Ceuta et Melilla à  la frontière du Maroc…

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Maison des Associations. Rencontre-Débat avec la participation du cinéaste israélien Shaï Carmeli Pollak. Projection de son film «Adieu Bassem» (28 mn). 9 novembre. 20h, à  la Maison des Associations, rue des Savoises 15, Genève.
Avec les «Anarchistes contre le mur» Shaï Carmeli Pollak combat le mur qui protège en Palestine la colonisation israélienne et manifeste depuis 5 ans avec les villageois de Bil’in. De même qu’en Suisse et en Europe, en Israà«l, le mur de la honte est aussi celui qui ferme la porte aux réfugiés de la guerre et de la misère. La honte, en Israà«l comme en Suisse, c’est l’industrie d’armement qui nourrit les massacres et qui chasse les populations civiles. C’est le pillage des matières premières et l’idéologie du clash des civilisations, le racisme, pour justifier les guerres qui le permettent.

L’impact mondial de cette commémoration est considérable. Sait-on que les habitants du village de Nil’in ont abattu une fraction du mur qu’Israà«l a bâti pour les séparer de leurs terres pour commémorer également la chute du Mur de Berlin(http://www.youtube.com/user/ActiveStills)?
Observateur engagé du mouvement des villageois palestiniens et de la société civile israélienne contre le mur qui protège l’extension des colonies, Shaï Carmeli Pollak rendra compte de ce mouvement au moment où la diplomatie américaine paraît réduire son opposition à  la construction des colonies.

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Autour des 20 ans de la chute du Mur de Berlin au Spoutnik.
Pour fêter les 20 ans de la chute du mur, Alexandre Simon et Cosima Weiter, proposent une soirée en images et en textes en avant-première de leur création Funkhaus à  l’Usine. Auteurs invités: Bert Papenfuss, auteur allemand, Cosima Weiter. poète française, et Christian Prigent, auteur et théoricien français. Avec des images d’Alexandre Simon.
Soirée organisée conjointement par le Théâtre de l’Usine et le Grü. 9 novembre, au Cinéma Spoutnik, L’Usine, dès 20h.Entrée libre.

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En commémoration des 20 ans de la chute du Mur de Berlin.

Exposition sur le Pont de la Machine, Genève.
La  chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, a été porteuse de  beaucoup d’espoir. “Plus jamais cela’, avait-on dit à  l’époque. Pourtant  depuis deux décennies  pour des raisons politiques, religieuses, économiques ou d’annexion territoriale, des murs n’ont cessé de s’édifier à  travers le monde, aux frontières américano-mexicaine, israélo-palestinienne, indo-pakistanaise, mais aussi à  Chypre, à  Ceuta et dans bien d’autres contrées.  Murs, barbelés, fossés ou palissades, les exemples d’enceintes ou de protections érigées pour assurer la sécurité intérieure d’un Etat, d’une région, de quartiers voire d’habitations sont innombrables, et ce jusqu’au coeur de nos démocraties. Face aux menaces d’une altérité dérangeante ou simplement différente, plusieurs sociétés du monde semble préférer l’emmurement et le repli sur soi aux attitudes de dialogue et d’ouverture.

Une exposition en plein air, Pont de la Machine, Genève, 9 novembre 2009 au 31 janvier 2010

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Lire : 1989 – 2009, Vingt ans de remparts, par Benjamin Moriamé.

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