Neuchâtel: Conférence exceptionnelle de Leila Shahid au CAN le 21 octobre

© Carina Ottino, Parlement palestinien à Abu Dis, 2011

© Carina Ottino, Parlement palestinien à Abu Dis, 2011
A Neuchâtel, ce 21 octobre à 20h, le  CAN reçoit Leila Shahid, déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne. Leila Shahid reviendra sur la situation politique palestinienne et sur les thématiques soulevées par l’exposition COMMON ASSEMBLY : Deterritorializing the Palestinian Parliament du collectif DAAR (Decolonizing Architecture / Art Residency.

DAAR (Decolonizing Architecture/Art Residency) : Sandi Hilal, Alessandro Petti, Eyal Weizman. Dirigé par Alessandro Petti.
“Common Assembly : Deterritorializing the Palestinian Parliament”. Un projet de Sandi Hilal, Alessandro Petti, Eyal Weizman, Nicola Perugini.

“Le bâtiment du Conseil législatif palestinien – connu sous le nom de Parlement palestinien – est simultanément un site en construction et une ruine. Il ne s’est pas effondré sous les violences militaires qui saturent notre région mais en raison de l’échec d’une forme politique, actuellement contestée à travers le Moyen Orient. Ce bâtiment n’est qu’un des nombreux parlements palestiniens dispersés à l’intérieur de la Palestine historique et de la diaspora. D’autres « fragments » de parlements (Ramallah, Gaza, Jordanie) tout comme les traces de l’érosion de la représentation palestinienne sont présent dans plusieurs régions au sein desquelles la lutte politique s’est déplacées au cours des dernières décennies. Mais celui que nous avons retenu est probablement le plus représentatif et il peut servir de déclencheur à la réarticulation d’une nouvelle imagination politique commune.

Sa construction a débuté en 1996, durant la période d’euphorie provoquée par le processus d’Oslo. Son emplacement est le produit de diverses manœuvres politiques. Certains éminents membres de l’autorité palestinienne désiraient ériger le bâtiment aussi près que possible de la mosquée Al Aqsa – posant ainsi un pierre sur le chemin de l’établissement de Jérusalem est comme capitale de l’état palestinien – alors que les dirigeants, militaires et colons israéliens tentaient de repousser le Parlement à l’extérieur de la frontière unilatéralement déclarée de Jérusalem. En conséquence, le Parlement a terminé sa course à Abu Dis, un quartier périphérique de Jérusalem. En 2003, suite à l’effondrement du processus d’Oslo, à l’éruption de la deuxième Intifada et à la construction du mur à quelques mètres seulement du Parlement, le chantier fut arrêté et le bâtiment laissé vide : une relique imposante et un témoignage de l’échec des négociations politiques.

Notre projet a commencé lorsque nous avons remarqué que – par erreur ou intentionnellement – le bâtiment n’avait pas été construit à côté de la frontière, mais que c’est bien la frontière qui traverse le Parlement. Suivant la méthodologie de DAAR, qui cherche à exploiter les opportunités se trouvant à l’intérieur des séparations coloniales, notre projet vise à la fois à dé-territorialiser et à ré-activer cette anomalie légale.

Après avoir réalisé que la frontière de Jérusalem imposée par les israéliens passe à travers le Parlement, il nous apparût clairement que le bâtiment était situé, paradoxalement, dans trois espaces différents ; une partie dans le territoire israélien, une partie dans le territoire sous contrôle palestinien, et enfin une mince bande, pas plus large que l’épaisseur de la ligne, existant dans les limbes du droit et de la souveraineté – une zone potentiellement extra-territoriale. En ce sens, nous cherchons à réimaginer le bâtiment, avec son rôle politique et son statut légal suspendus, comme une assemblée susceptible de représenter tous les Palestiniens : vivant sous occupation, à l’intérieur d’Israël, et en exil. Concevoir l’activation d’une assemblée au cœur d’un vide politique et légal constitue une manière de repenser un espace de relation, d’horizontalité, et de liberté partagée alors que la raison coloniale a construit son succès sur l’expropriation des espaces communs.”

“Common Assembly : Deterritorializing the Palestinian Parliament” est le fruit du deuxième partenariat entre DAAR, Al-Quds Bard Honors College et le Forensic Architecture project au centre de recherche pour l’architecture de l’université Goldsmiths de Londres. Il a été développé au cours de l’été 2011 à Beit Sahour, près de Bethlehem, en impliquant la participation d’étudiants, d’architectes, d’ONG et d’officiels du village. Le programme de résidence, en collaboration avec la fondation Delfina, a en outre accueillis une quinzained’architectes et artistes internationaux, une quinzaine d’étudiants d’Al-Quds Bard Honors College, ainsi que des experts locaux et internationaux invités à donner des conférences et à participer aux séminaires.

Planning the Common et Common Assembly sont des projets de DAAR 

Centre d’art Neuchâtel. 17 septembre au 28 octobre 2011

COMMON ASSEMBLY
Deterritorializing the Palestinian Parliament
16 septembre au 28 octobre 2011

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Publié dans architecture et urbanisme, arts, société