Pascal Rambert tente de faire de l’art avec la vie

Collectif Dante

Depuis le 1er janvier 2007, Pascal Rambert a pris la direction du Théâtre 2 Gennevilliers, Centre Dramatique National de Création Contemporaine. C’est comme créateur qu’il collabore avec le collectif3 du Grü sur le Labo D’Enfer 8/8.

La “prise” du Théâtre de Gennevilliers présente quelques similitudes, tant par l’approche que par la réaction du public et des professionnels. Dans le premier document vidéo, Pascal Rambert parle de son travail à  Gennevilliers, et dans le second, de la collaboration avec le collectif3 du Théâtre du Grütli.

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Deux présentations publiques : vendredi 14 mars et samedi 15 mars à  18:15 précises – black box. Entrée libre, mais réservation obligatoire.

Labo d’Enfer + Dante All Stars est une expérience scénique pluridisiplinaire, régulièrement ouverte au public, menée dans le long terme avec plus d’une trentaine de personnes, autour de La divine Comédie de Dante: opus magnum de la première Renaissance italienne et inépuisable traité des pasions humaines.

short list

“Pour diriger un théâtre en France, un Centre dramatique national, ça se passe comme ça : il y a un appel d’offres qui passe dans la presse. Pour Gennevilliers, 70 dossiers arrivent chez les tutelles sur lesquelles grimpent les roses. Là , une première sélection a lieu. Ils en gardent une trentaine. Puis il y a une short list – comme on dit – et on se met au travail. Nous sommes 5 ou 6, je ne me souviens plus très bien, dans la short list. En lisant les noms je vois qu’il y a des gens bien. OK. Alors on va y aller. Ce n’est pas une prise de la Bastille. Ce n’est pas une conquête du pouvoir. Ce n’est pas une revanche sur la vie. Ce n’est pas un ascenseur social. Ce n’est pas s’en mettre plein les poches. Ce n’est pas tuer ou ne pas tuer ses pères, prendre un théâtre. C’est un processus poétique. Un poème. Un film. Un roman Il faut se comporter en poète. En écrivain. &cinéaste. Il faut écrire. Il faut prendre le temps récrire. De penser. De dessiner. D’écarter les murs. D’abattre des cloisons. D’oser de nouvelles peintures. D’ouvrir. D’abord sa propre boîte crânienne. C’est la pire. C’est celle qui voudrait retourner toujours vers ce qu’elle connaît. Ne rien changer. Ne rien imaginer de neuf. Ne pas changer ses habitudes. C’est elle qu’il faut évidemment ouvrir. Aérer. Si on y parvient, les autres vous suivent et rentrent dans votre rêve. L’augmentent par leur enthousiasme ou leur résistance. Mais le font bouger. Les metteurs en scène savent cela. C’est leur travail quotidien avec les acteurs. Rentrer dans le rêve du poète. Je est nous. Alors on va y aller. Je scanne. Je procède de la même manière que lorsque j’écris mes films. Je pars en repérage. Je rentre dans le rêve d’une ville.”

Pascal Rambert. In : GENNEVILLIERSroman 0708. Ed. Les Solitaires Intempestifs. 2007.

Distribution du Collectif 3 : Adriana Caso-Sarabia, Brice Catherin, Jeanne de Mont, Roberto Garieri, Michèle Gurtner, Frédéric Jacot-Guillarmod, Jean-Louis Johannides, Gaà«l Kamilindi.

Voir également le blog du GRàœ : Le Journal de Dante, journal de bord du Labo d’Enfer.

Publié dans théâtre