Mercredi 17 octobre 2012
Théâtre du Grütli, Genève. 19h. Entrée libre.
Thème de la rencontre:
Quelle place les lieux indépendants occupent-ils dans la politique culturelle de la ville ?
Faut-il soutenir les compagnies et les troupes par des conventions ?
Comment renforcer et accompagner le développement de la création locale ?
De nouveaux outils de soutien doivent-ils être imaginés ?
Comment se positionner face à l’évolution des demandes de subvention ?
L’enchevêtrement des soutiens financiers conduit-il à la précarisation ?
Intervenants :
– Bernard Favre, président de l’Organe genevois de la Loterie romande.
– Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture et du sport de la Ville de Genève.
– Philippe Cohen, auteur, metteur en scène et comédien, fondateur de confiture.
– Patrick Mohr, metteur en scène, acteur, conteur, auteur, pédagogue, co-directeur et cofondateur du Théâtre Spirale depuis 1990.
– Jorge Gajardo Muñoz, historien, ancien commissaire ‘Théâtre’ au Service cantonal de la culture (2006-2012).
– Omar Porras, Teatro Malandro.
– Rossella Riccaboni, Théâtre du Loup.
– Claude Thébert, Théâtre du Sentier, aime et pratique le théâtre depuis 1967, et cherche toujours de nouveaux chemins.
– Dominique Ziegler, auteur et metteur en scène.
Modération: Jacques Magnol.
« Soutenir les différences artistiques » par Sami Kanaan
Nous l’avons constaté dans le cadre de la Rencontre théâtrale consacrée aux missions des théâtres publics : la politique du théâtre est historiquement confuse, diversifiée, enchevêtrée. Les conventions donnent un cadre très général, les théâtres ou les festivals subventionnés et logés par les collectivités publiques sont gérés par des gouvernances multiples, la définition même de « théâtres publics » ne fait pas l’objet d’un accord entre les communes, les villes, le canton et les professionnels. La question de l’articulation entre les missions des institutions (publiques ou indépendantes) et les compagnies a été posée plusieurs fois déjà au cours des débats et sur le site. Il me paraît essentiel que la diversité du travail artistique des compagnies se retrouve dans les théâtres subventionnés. Cela signifie concrètement que la pluralité des sensibilités artistiques doit apparaître dans le paysage institutionnel genevois et permettre ainsi de faire rayonner les différences artistiques… Lire la suite de l’article : « Soutenir les différences artistiques« .
Interventions
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Omar Porras, Rossella Riccaboni, Philippe Cohen, Patrick Mohr, 17 octobre, Théâtre du Grütli.
Rossella Riccaboni, Patrick Mohr, Jorge Gajardo Muñoz, 17 octobre, Théâtre du Grütli.
Claude Thébert, Omar Porras, Rossella Riccaboni, 17 octobre, Théâtre du Grütli.
Débat en ligne: Le débat sur les thèmes qui font l’objet des Rencontres est ouvert sur le site geneveactive.ch depuis le 24 mai 2012, il se poursuivra jusqu’au printemps 2013. Merci de poster vos commentaires et propositions en bas des pages correspondantes.
Pour ma part et depuis longtemps je rêve de projets plus indépendants en Suisse romande, projets qui puissent se créer sur une base solide, càd une meilleure formation. On peut rappeler ici qu’aucun étudiant romand n’a pu sortir avec un MA théâtre puisqu’il n’existait pas… Une meilleure formation permet une meilleure qualité de la production, une meilleure compréhension des enjeux de sociétés.
Je rêverais d’une structure romande comme la Nacre http://www.la-nacre.org/ en Rhône-Alpes ou l’Arcade http://www.arcade-paca.com/ en PACA et tous les autres bureaux techniques d’aide aux projets que j’ai pu rencontrer en Europe. Ce serait une meilleure indépendance pour les créateurs.
Nous pourrions rêver à sortir du système actuel. Pour ma part, qui aime par dessus tout le travail en équipe je me suis résolue devant un Xème échec dû à la désorganisation à fonder mon propre bureau pour la performance en espace public, je trouve cela dommage mais si je comptais sur un simple coup de main, une simple discussion libre et non intéressée, j’ai le sentiment de devoir encore attendre mille ans.
Il me semble qu’il manque souvent une compréhension approfondie du poids symbolique des subventions, c’est bien l’argent du contribuable, il doit être utilisé pour faire avancer les projets et non pour organiser la désorganisation ou la compétition à tout crin. En fait je n’ai pas d’avis mais je continue à me former à l’étranger, par dépit.
http://www.guardian.co.uk/stage/theatreblog/2012/aug/30/major-theatre-institutions-die?
Ce serait intéressant que L’Usine puisse nous expliquer comment elle travaille avec Trans Europe Halles http://www.teh.net/ elle en fait bien partie n’est-ce pas ? L’Europe est traversée par des réseaux culturels qui invitent les compagnies à se déplacer comme: On the Move http://on-the-move.org/ ou autre incitations à bouger comme les séminaires offerts par Relais Cutlure Europe http://www.relais-culture-europe.org/ des programmes qui pourraient servir à développer des partenariats aussi avec la France voisinne car nous sommes aussi éligibles pour des projets montés avec des partenaires de l’Europe. On en parle trop peu, il me semble. Ce serait une source de développement supplémentaire et une invitation à l’ouverture et à des échanges plus vifs.
Je reviens juste de ce débat je trouve qu’il y a des questions brûlantes et cruciales qui sont restées irrésolues, d’où mon désir de prolonger ici le dialogue.
– La question du public : est que la qualité d’un spectacle – et donc par extension son droit à obtenir des subventions publiques – est définie par son audimat? C’était la proposition de Dominique Ziegler qui prête à controversion car s’il est bien-sûr indispensable de se poser la question du public, le rôle des créateurs n’est-il pas d’articuler une parole, et non pas de plaire à tout prix?! on sait bien que la plupart des mouvements artistiques qui ont marqué l’histoire ont été à un moment donné en porte-à faux avec leur public! Je ne crois pas que la responsabilité de l’artiste soit celle de la séduction, telle qu’on l’entend dans le langage du divertissement.
– La question soulevée par Mlle Foster », « Que fait une jeune compagnie qui vient de monter son premier spectacle au Théâtre de l’Usine, et que les organes de décision/programmateurs/trices ont décrété « raté », et qui n’a désormais plus accès à un soutien pour développer son travail? » Tout le monde a été impressioné par la franchise de cette question mais personne n’a osé esquisser une réponse.
Dans la réalité actuelle, je dirais que ces artistes partent chercher des partenaires là où l’importance du temps de la recherche est une question adressée : en France ou en Suisse-Allemande, notamment en ce qui me concerne. Dommage pour Genève qui perd de plus en plus de son dynamisme en matière de création je trouve!
– La question de la lourdeur excessive et contreproductive de l’apppareil administratif qu’une jeune compagnie indépendante doit mettre en place pour faire une première création.
C’est en effet un système absurde, et chaque artiste émergent avec peu de moyens se retrouve administrateur et producteur sans compétences.
Je trouve que la Belgique sur ce point a un modèle vraiment intéressant : les « associations-mères », qui sélectionnent des jeunes compagnies et les encadrent administrativement, faisant office d’intermédiaire entre les artistes et les théâtres, pour tout ce qui concerne la production, l’administration et la diffusion. Exemples : MOKUM; CARAVAN PRODUCTIONS; MARGARITA PRODUCTIONS, CAMPO.
Plutôt que d’opérer un « transfert » de fonds aux institutions théâtrales, pourquoi ne pas donnner des subventions à TUTU PRODUCTIONS, MORRIS MENDI, ou d’autres nouveaux organismes à inventer, qui seraient susceptibles de remplir ce rôle ? afin de minimiser la création d’innombrables associations éphémères.
Just an idea.
Concernant les rencontres d’hier, malgré ou grâce aux oppositions qu’elles provoquent et manifestent, je constate que le dialogue prend forme progressivement, et me réjouis du dévoilement de certaines paroles et des conséquences à-venir de ce débat.
Nous arrivons peut-être à une prise de conscience partagée du besoin irrévocable d’un savoir-faire plus approfondi en matière de dialogue.
Chacun des intervenants (plateau et public réunis) a proposé hier une réflexion très intéressante, mais arrêtée dans son développement et sa mise en pratique par un point commun à chacune : la nécessité d’un nouveau dialogue et d’une nouvelle prise en compte des parties concernées. Pourquoi cela ?
Que ce soit – entre-autres notions abordées – pour le respect des publics (Dominique Ziegler), pour la force de proposition (Omar Porras), pour la mise en commun des atouts (Philippe Cohen), pour la pérennisation et le rayonnement des oeuvres (Patrick Mohr), pour la cohésion et la cohérence des soutiens (Jorge Gajardo Muñoz), pour la dépendance des choix financiers (Bernard Favre),
pour le rayonnement de l’indépendance des compagnies (Rossella Riccaboni), ou pour le sens qu’on y prête (Claude Thébert) – cela
y-compris les interventions légitimes de l’auditoire – les plaidoiries ont défendu sans la nommer la reconnaissance d’un état fondamental ; celui de l’émancipation de nos rapports, c’est-à-dire de la qualité de notre communication au sens humain du terme et dans son aspect fonctionnel.
C’est au coeur même de cette notion que se situe la discipline à part entière qu’est la médiation professionnelle, et que ses outils de qualité relationnelle prennent tout leur sens en dévoilant les atouts insuffisamment considérés qui sont les nôtres
et dont nous revendiquons indirectement l’indispensable reconnaissance, et en les développant.
Il y a donc de quoi s’interroger sur l’enrichissement possible et souhaitable de nos compétences en matière de communication,
dans son aspect pratique le plus direct et le plus relationnel.
J’ai eu le plaisir d’assister à la réunion de mercredi passé au Grütli, et à la première à l’Orangerie également. J’en suis sorti frustré par sa brièveté car peu de gens se sont exprimés et certains des orateurs auraient pu faire beaucoup plus courts au vu de ce qu’ils avaient à dire, perturbé par des propos tenus et fâché contre moi de ne pas avoir tenté d’intervenir.
A la réflexion je n’en suis pas si mécontent car il m’est donné la possibilité de m’exprimer de manière plus structurée et avec un peu plus de recul que lors d’une intervention publique orale où la passion et la confrontation prennent le pas bien souvent sur la raison.
Je ne crois pas qu’on puisse se permettre d’intervenir dans ce genre de débat sans se situer professionnellement. Ca permet d’indiquer le biais éventuel de notre position. Et c’est donc la raison pour laquelle je le fais brièvement.
J’ai 63 ans, fondé le THEATRE MARATHON en 1987 à Neuchâtel, l’ai transplanté à Genève puis à Plan-les-Ouates dès 1990.
Nous en sommes à 31 productions, parfois en coprod avec d’autres troupes pro.
Nos spectacles ont, pour la plupart, tourné en Suisse romande et France.
Bien que nous soyons catalogués « Comédie », voire parfois Café-Théâtre, nous avons produit des pièces qui n’en sont pas du tout comme « Zorba », « Au Bout Du Désert », « Box Office »… des pièces tout public engagées « Touche Pas à Mon Île », « Le Phare »…
Nous avons connu à l’instar d’autres troupes des affluences importantes, entre cinq et dix mille spectateurs pour plusieurs de nos productions.
Auteur, il m’est arrivé assez souvent, également, de monter mes propres textes.
Le THEATRE MARATHON a un parcours essentiellement dans le Off et s’attache à monter du théâtre contemporain et populaire.
Ce dernier terme étant tellement galvaudé, voire méprisé je l’emploie sciemment au vu du débat de mercredi passé.
Un dernier mot quant à notre situation actuelle très simple. Nous en sommes à travailler avec des bouts de ficelle dans la mesure où nous ne recevons plus de subventions de la Ville et de l’Etat pour la création depuis bien des années et quels que soient la forme ou le fond très variés des projets présentés (même avec des textes primés)… et que cela entraîne évidemment les réponses négatives des autres organismes.
Pour revenir au débat j’ai apprécié, pour ma part, l’attitude contestaire et « politiquement incorrecte » de Dominique Ziegler.
Pour éviter des procès d’intention et des jugements de valeur, si l’on part du postulat que tous les professionnels tentent, dans la mesure de leurs moyens, d’être créatifs, talentueux, nuancés, subtils, en recherche permanente d’inventivité, de virtuosité mais aussi de clarification de leur fable voire de leur message, que tous les moyens sont bons de la provocation à la recherche d’empathie fusionnelle, de la déstructuration totale à la narration la plus conventionnelle…
que reste-t-il pour juger de la pertinence d’un projet, de la crédibilité d’une troupe ?
Je dirais
son parcours
son ancrage dans la société
les thèmes abordés
leur façon de les traiter
son succès (populaire ou pas mais concrétisé par un public et des appréciations unanimes et diversifiées (pas seulement l’aéropage traditionnel des quelques baron(ne)s en place du thermomètre culturel)
Partant de ces différents paramètres qu’observe-t-on ?
Des commissions de préavis constituées d’une grand majorité d’enseignants dont le milieu, les goûts, les accointances ont une coloration assez déterminée et peu représentative du tissu social qu’ils sont censés représenter. (Et j’ai trouvé un peu fort de bouchon qu’on vienne nous dire que leur avis pouvait être retoqué par le magistrat. C’est arrivé dans quelle proportion?)
Un fort tropisme ces dernières années pour un théâtre plus déstructuré, voire expérimental. Je n’en veux pour preuve que la direction précédente du Théâtre du Grütli mais il y a bien d’autres exemples à citer.
Un jeunisme ambiant qui, par exemple, pousse à se flageller pour savoir comment ne pas traumatiser une troupe fondée opportunément pour un projet occasionnel et unique pour de jeunes comédiens désoeuvrés mais par contre un désintérêt total pour d’autres s’inscrivant dans la durée au parcours cohérent qu’on laisse crever dans l’indifférence la plus totale.
La disparition quasi totale de lieux libres de direction ou dévolus à des indépendants
Le repli sur soi de la plupart des théâtres à enveloppe budgétaire fonctionnant en économie libérale avec leurs pairs nationaux ou européeens (co-productions et échanges) et en synergie plus opportuniste qu’idéologique… quoi que !
L’ostracisme médiatique, financier, technique, politique, de plus en plus outré entre ceux qui ont des salles et ceux qui n’en ont pas.
La difficulté d’être un tant soit peu subventionné dès que l’on n’a pas l’hospitalité d’une salle accréditée. Alors que tant de projets intéressants peuvent se faire hors murs à la rencontre de publics différents et souvent nouveaux.
Des solutions ? Je ne sais pas. Changera-t-on un jour le monde de la culture ? Il y a bien eu la décentralisation en France à une époque. Avignon dans un premier temps puis son Off avec toutes ses dérives pas toujours de bon goût et à l’idéologie parfois corrompue.
« il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark… » oui, mais il y a aussi un biais élitiste, très injuste et forcément contre-productif à Genève !
Genève, oui, avec ses bobos comme toutes les villes importantes et riches qui font un peu la pluie et le beau temps mais aussi ses immigrés et leurs gosses, ses petites mains et ses artisans, ses pendulaires (le Grand Genève !), ses ouvriers, ses employés de toute sorte qui mettent de l’huile dans les rouages de la cité pour qu’elle continue à fonctionner cahin caha, les mères, les familles, les vieux, l’écologie, les apparts à trouver, à payer, le difficultés de toute sorte du quotidien et l’infini génie humain qui tente de s’en sortir, qui triche, qui rouspète, qui s’adapte, qui…
Tant de sujets qu’on aborde peu ou pas au théâtre, qui n’intéressent pas les décideurs financiers et/ou en responsabilité de salle avec moyens.
Alors des solutions pour le théâtre indépendant ?
Mettre dans le cahier des charges de chaque théâtre un pourcentage d’accueil à la production de projets indépendants en y mettant leurs moyens de promotion, de diffusion, de financement
Prendre conseil auprès des professionnels et organismes concernés pour des projets dont le sujet les concernent et analyser avec eux.
Changer fondamentalement les commissions de préavis en diversifiant beaucoup plus l’origine sociale des participants remplacés chaque année et en prenant garde de ne pas omettre des provenances plus populaires.
L’objectif de ces commissions n’étant plus d’éliminer sur dossier des projets mais d’accompagner au vu de la pertinence, de la faisabilité, de son intérêt artistique mais aussi de son ancrage social, de son parcours, de son énergie et sa volonté à tourner un spectacle, en discutant avec les candidats. Le magistrat ou/et son suppléant prenant finalement les décisions et étant accessible en cas de recours.
Cela prendra plus de temps, certes mais est-ce qu’on n’en perd pas beaucoup en fonctionnant de manière aussi peu adéquat avec la vie d’une Cité, les référentiels de la plupart de ses habitants ?
Les artistes passent leur temps à se remettre en question. C’est l’essence même de leur travail, leur écriture, leur jeu, leur mise en scène. Pourquoi les fonctionnaires ne le feraient-ils pas ?
La précarité, au delà d’un certain seuil devient contre productive contrairement à l’idée romantique du poète maudit créatif.
Un mot encore sur le public du théâtre et cet éternel débat sur son petit pourcentage dans la population globale.
Le théâtre a tout de même une fonction première ; celle de rassembler acteurs et spectateurs physiquement dans une communion, symbolique à tout le moins mais physique, sensitive et sémantique dans un lieu donné, pendant une période de temps… et plus si entente ou discussion engagée programmée ou informée à l’issue du spectacle.
A l’heure du virtuel, de l’individualisme, du sms…, du cocooning, du people décérébré, cette convivialité spectaculaire a plus que jamais son utilité, sa grandeur, sa beauté, son désintéressement généreux.
J’ai en moi des souvenirs merveilleux de représentations dont la fable portait sur la Résistance française, ou le Droit du sol ou l’Ecologie… suivies de débats passionnants et passionnés, dans des salles ou des lieux improbables, mais aussi, comme beaucoup de comédiens, de salles bondées par un public peu coutumier du théâtre, en communion totale avec nous, l’histoire que nous jouions.
Le public est là si nous allons un peu vers lui.
Ce ne sont pas pas que les abonnés de la Comédie et du Poche, pas que les théâtreux ou les jeunes branchés du Festival de la Bâtie !
Mais pour y aller (vers eux), encore faudrait-il non pas seulement que vous nous en donniez quelques moyens, mais aussi nous aider à bâtir des synergies sociales et culturelles au lieu de biffer des dossiers lors de vos réunions.
Car, un mot quand même sur ce qui se passe, si la recherche formelle, un certain théâtre expérimental ou de laboratoire, est vital pour notre art, il reste un exercice très confidentiel, très professionnel, voire pouvant se passer de public. Donc, assez marginal et finalement ses expérimentateurs doivent en assumer le statut. Il n’est pas logique qu’il accapare, ou a accaparé une bonne part des moyens du OFF.
Si l’on veut que le théâtre indépendant reste vivant – rappelons tout de même qu’il est le premier employeur des Intermittents du spectacle – et inventif, donnons-lui des moyens cohérents de s’en sortir, en évitant les biais induits par une cooptation quasi systématique de ses décideurs, de leurs pouvoirs et de leurs façons de procéder.
Richard Gauteron
« Le public est là si nous allons un peu vers lui(…)
Mais pour y aller, encore faudrait-il non pas seulement que vous nous en donniez quelques moyens, mais aussi nous aider à bâtir des synergies sociales et culturelles ».
CQFD.
Très bonne idée, peut-être que ces « boîtes de production » composées d’experts seraient plus neutres qu’un directeur de théâtre. Il me semble aussi que ces pauvres directeurs ont déjà pas mal de travail.
BASIS avait un peu entrepris la démarche d’alléger les compagnies de leur administration.Gérald Chevrolet nous manque!
En tant que meneuse de projet depuis un certain temps, je ne suis malgré tout pas mécontente de devoir rédiger ces dossiers, élaborer ces budgets. Avec le temps c’est devenu même une aide à mieux formuler mes idées de création, à trouver mon indépendance, à cerner mes besoins et finalement à en venir à gérer un lieu.
BASIS encore un fois,ou peut-être d’autres organismes ayant plus de neutralité, moins d’intérêts dans le milieu, pourraient aider les jeunes créateurs à mettre en avant leur travail.
Je suis le fil de ma pensée pour en venir à cette suite logique qui amènerait un comédien à devenir petit à petit administrateur puis metteur en scène, puis programmateur puis directeur vers 60 ans.
J’ai eu la chance d’aller voir des pièces dans les institutions au Québec et il n’est pas rare d’y voir des metteurs en scène de 20 ans, des auteurs de 19 et la majorité du public de moins de 30 ans!!! Comment ça marche là-bas?
Choses rarissimes à Genève aujourd’hui ( j’ai bientôt 40 ans et 20 ans d’expérience dans le milieu et on m’appelle encre mademoiselle…)
Bref, je me réjouis de ces débats à venir et remercie notre élu d’avoir eu le courage et l’intelligence de nous réunir.
Deirdre Foster
Je suis tout à fait d’accord Yvan! ce serait quand même génial si nos politiques pouvaient nous dire par exemple;
-cette création serait utile aux écoles
-celle-là devrait faire une tournée dans les Maisons de quartier
-celle-ci mérite un soutien à la tournée
-cette dernière pourrait intéresser tel ou tel
on vous donne les noms, on vous donne l’accès, on vous soutien dans les démarches.
Juste pour signaler à Foster Deidre que ce qu’Yvan Martin citait (entre guillemets) c’était une petite partie de mon commentaire mais, évidemment c’était plus court à lire! Car, hormis Dominique Ziegler, j’attends toujours des réactions mais c’est tellement plus facile de garder sa porte fermée et d’attendre que l’orage passe quand on est à l’abri. J’emploie une métaphore très « pastel » mais je pourrais préciser et être beaucoup plus cru si nécessaire.
Richard Gauteron