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Philippe Macasdar. 2009.
La fondation Saint Gervais a décidé de dédier au théâtre l’intégralité du bâtiment dont elle a la charge et de confier la conduite du projet à Philippe Macasdar qui a largement fait ses preuves dans ce lieu depuis 1995. Voilà une bonne nouvelle pour le théâtre et les artistes.
Ecouter la présentation du projet par Philippe Macasdar.
En bref, Saint-Gervais veut devenir un théâtre de projets, un centre de résidences d’artistes, de compagnies et de chercheurs, tout en érant ouvert “aux autres arts et disciplines, à la frontière des cultures et des langues.”
Rappelons que jusqu’en 2009 le Théâtre Saint-Gervais et le Centre pour l’image contemporaine (CIC) cohabitaient dans l’immeuble de la rue du Temple. La votation du 27 septembre 2009 entérina ensuite la volonté du Département des affaires culturelles de transférer l’activité du CIC dans le projet désormais abandonné de BAC+3. La fondation Saint-Gervais qui devait réaffecter les espaces libres commanda le projet maintenant accepté à Philippe Macasdar. L’idée qui flottait dans l’air depuis bientôt deux ans était de dédier le lieu totalement à l’écrit et au théâtre, c’est finalement les arts de la scène qui feront office de “théâtre de tous les croisements interdisciplinaires et de tous les débats de société. Agora contemporaine et laboratoire public, St-Gervais s’ingéniera à conjuguer l’expérimentation esthétique et l’implication citoyenne.”
Trois conditions sont à réunir pour faire aboutir cette conception: l’usage et la maîtrise du bâtiment dans son intégralité, une équipe ad hoc, et un budget adapté. En clair, l’Etat devra y mettre du sien. Nous reviendrons prochainement sur les détails de ce projet.
Philippe Macasdar conduit un projet qui lui est cher depuis très longtemps, il est toutefois candidat à la direction de la Comédie (son contrat à Saint-Gervais échoit en 2012) et à ce jour il ferait partie du petit groupe des quatre candidats crédibles restants (sur 5) qui ont encore des chances. La présidente de la Fondation Saint Gervais a indiqué que le projet sera mené à bien quoiqu’il arrive.
Avec le Grütli et Saint-Gervais, Genève entretient deux lieux axés sur la création contemporaine, deux lieux aux lignes esthétiques aussi fortes et engagées que complémentaires, d’autres plus petits comme le théâtre de l’Usine, le futur Galpon et le Loup jouent aussi leur rôle. Avec le troisème centre important prévu à la gare des Eaux-Vives, bien qu’encore à l’état de projet, la ville disposera de tous les outils nécessaires à un véritable rayonnement auquel contribuent aussi les théâtres de Carouge et de Forum Meyrin. Situation idyllique ? Seul manque l’engagement politique et financier de l’Etat qui voudrait peser sur les décisions tout en laissant à la Ville le soin de financer la culture.
Jacques Magnol
