Publiée aujourd’hui, l’étude sur le «crowdfunding» dans le domaine culturel montre qu’en 2014, 4,5 millions de francs ont été collectés pour la culture par le biais des plateformes de financement participatif.
Avec 216 projets réussis et une somme totale de presque 1,5 million de francs, c’est la catégorie «Musique, concerts, festivals» qui a récolté le plus de fonds. La somme moyenne atteinte par les campagnes dépend fortement de la discipline: alors que dans la catégorie susmentionnée, elle s’élève à 6’800 francs, dans la catégorie «Software, Games», par exemple, elle atteint 48’000 francs, ce qui indique que tendanciellement, les projets sont plus conséquents et exigent davantage de capital. En moyenne, il suffit déjà de 56 contributeurs pour financer avec succès une campagne de «crowdfunding». La mobilisation des contributeurs dès le départ demeure le facteur décisif du succès d’une campagne: dans 98,8 pour cent des cas analysés par l’étude, les campagnes ayant obtenu 40 pour cent de la somme désirée au tiers de la durée du projet, ont abouti.
De plus en plus de projets réalisés, de contributeurs et d’argent collecté: le crowdfunding ou financement participatif est en plein essor. Pour la première fois, une étude s’intéresse à l’importance et au potentiel de ce financement communautaire où des donateurs sont recherchés sur Internet pour financer des projets culturels en Suisse. Le Conseiller fédéral Alain Berset a présenté les divers aspects de cette nouvelle forme de financement lors du Forum Culture et Economie qui s’est déroulé aujourd’hui à Berne.
Ces dernières années, le phénomène du crowdfunding s’est largement propagé. Ce courant international de financement participatif est également perceptible en Suisse: pour le seul domaine culturel, près de 4,5 millions de francs ont été collectés en 2014 par le biais de plateformes de crowdfunding. Outre la possibilité de sponsoriser des projets culturels par les contributions de particuliers intéressés, le financement participatif séduit surtout par l’importante interaction qu’il permet entre les acteurs culturels et le public. Ce qui non seulement facilite la commercialisation et la diffusion des biens et prestations culturels, mais permet aussi à ceux que la culture intéresse de prendre une part active à la genèse du projet et de développer une connaissance approfondie de la création culturelle.
En facilitant le financement culturel privé, le crowdfunding contribue à diversifier l’offre culturelle en Suisse. Que ce soit en complément de l’encouragement public de la culture, pour de petits projets ou comme agent multiplicateur, il crée de nouvelles possibilités de collaboration entre sponsors privés et publics. Cela explique l’intérêt de la politique et des instances d’encouragement à la culture d’en apprendre davantage sur l’importance du financement participatif dans le domaine de la culture de Suisse. L’étude commandée par la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia et l’Office fédéral de la culture à la Haute école de Lucerne – qui publie tous les ans un «Crowdfunding-Monitor», un indice suisse du financement participatif – représente une recherche pionnière au niveau international également.
L’étude a été présentée aujourd’hui à Berne, au Forum Culture et Economie où, tous les ans, les instances publiques et privées d’encouragement à la culture se retrouvent pour échanger sur leurs expériences. Par ailleurs, le 2 juin 2016, la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia et l’Office fédéral de la culture organiseront, au Stadtmuseum d’Aarau, un symposium consacré à cette étude sur le financement participatif. Des intervenantes et intervenants de Suisse et de l’étranger aborderont, par des exemples pratiques, l’importance du financement participatif pour la culture et la plus-value qu’il lui apporte. Par ailleurs, une table ronde proposera une discussion sur les formes de collaboration entre pouvoirs publics, encouragement privé et financement participatif qui présentent un potentiel d’avenir.
[…] […]