La Suisse restitue un sarcophage romain herculéen à la Turquie

Sarcophage romain séquestré aux Ports Francs de Genève. Toutes les photos : Ministère public genevois.

Le litige concernant le sarcophage romain du IIe siècle après J.-c. provenant d’une fouille près d’Antalya en Turquie a trouvé son terme. Le sarcophage en marbre de plusieurs tonnes sera restitué à la Turquie.

Ce magnifique bien culturel représentant sur ses flancs les douze travaux d’Hercule a été sculpté dans un atelier proche du site antique de Perge, connu aujourd’hui notamment pour son théâtre, sa longue voie bordée de colonnes, sa fontaine monumentale et sa nécropole.
Le sarcophage est d’une valeur culturelle exceptionnelle. On peut y reconnaître Hercule étouffant le lion de Némée, tuant l’hydre de Lerne, capturant la biche de Cérynie, ramenant le sanglier d’Erymanthe, nettoyant les écuries d’Augias, tuant les oiseaux du lac Stymphale, domptant le Minotaure, capturant les juments de Diomède, rapportant la ceinture d’Hippolyte, triomphant du géant Géryon, cueillant les pommes d’or du jardin des Hespérides et enfin descendant aux enfers pour y dompter Cerbère.


L’ordonnance de restitution du sarcophage, prise par le Ministère public de Genève le 21 septembre 2015 après une minutieuse enquête en Suisse et en Turquie, confirmée par arrêt de la Chambre pénale de recours de la Cour de Justice le 2 mai 2016, faisait l’objet d’un recours au Tribunal fédéral. Celui-ci vient d’être retiré par le détenteur du sarcophage en Suisse, ce qui est compris comme sa contribution au retour d’un bien culturel d’importance historique. Ce retrait rend définitive et exécutoire la décision de restitution et le sarcophage pourra bientôt retourner dans son pays d’origine.


La restitution prochaine de ce sarcophage, séquestré aux Ports Francs de Genève depuis 2010 suite à un contrôle d’inventaire des douanes suisses, est le résultat d’une coopération judiciaire exemplaire entre les autorités suisses et turques dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.
Il est envisagé que cette coopération soit également concrétisée par des échanges culturels entre les deux pays, à commencer par une exposition publique de ce même sarcophage à Genève avant son retour définitif au Musée archéologique d’Antalya, qui a été récemment rénové.

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