Le 25 avril 1792, la guillotine a déçu par sa rapidité

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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

En France, il y a 220 ans, le 25 avril 1792, Nicolas Jacques Pelletier était exécuté : cette date marque la première utilisation de la guillotine…  Trois ans plus tôt, le député Joseph-Ignace Guillotin, qui donna malgré lui son nom à cet engin, avait proposé un projet de réforme du droit pénal portant notamment sur les modalités d’application de la peine de mort. Les Archives parlementaires du 9 octobre 1789 donnent accès à ses propositions.

Condamné à mort pour le vol d’un porte-feuille

L’ouvrage La guillotine pendant la révolution souligne la distance que la machine permet au bourreau de prendre avec le geste d’ôter la vie : “La main d’un homme ne se souillera point par le meurtre de son semblable, et le condamné n’aura pas à supporter d’autre supplice que l’appréhension de la mort, appréhension plus pénible pour le patient que le coup qui l’arrache à la vie.

“Le criminel qui doit aujourd’hui éprouver le premier effet de cette machine nouvelle est Nicolas-Jacques Pelletier, déjà repris de justice, déclaré par jugement rendu en dernier ressort, le 24 janvier dernier, au tribunal criminel provisoire, dûment atteint et convaincu d’avoir, de complicité avec un inconnu, le 14 octobre 1791, vers minuit, attaqué, dans la rue Bourbon-Villeneuve, un particulier auquel ils ont donné plusieurs coups de bâton, de lui avoir volé un porte-feuille dans lequel était une somme de 800 livres en assignats, etc.

“Pour réparation, le tribunal l’a condamné à être conduit place de Grève revêtu d’une chemise rouge, et à y avoir la tête tranchée, conformément aux dispositions du code pénal. La nouveauté du supplice avait considérablement grossi la foule de ceux qu’une pitié barbare conduit à ces tristes spectacles. La Chronique de Paris rendait en ces termes compte de l’impression que l’exécution avait produite: ” Le peuple d’ailleurs ne fut point satisfait: il n’avait rien vu; la chose était trop rapide; il se dispersa désappointé, chantant pour se consoler de sa déception, un couplet d’à propos:
“Rendez-moi ma potence de bois
Rendez moi ma potence”

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