Photo JM.
Turn Terror into Sport, la création en cours de la metteur en scène allemande Claudia Bosse, d’après le Coriolan de William Shakespeare, qui devait constituer un des moments phares du Festival de la Bâtie, n’aura finalement pas lieu. La nouvelle annoncée ce mercredi 22 août, une semaine avant la représentation, a provoqué la consternation parmi la centaine de citoyens genevois qui participent à la création et voient leur engagement traité avec une incroyable désinvolture. C’est également une grande perte pour le public du festival.
Le travail de Claudia Bosse a précédemment reçu un accueil particulièrement favorable à Genève lors de la présentation des Perses en novembre 2006.
Un étrange malheur semble s’acharner sur cette chorégraphie prévue pour l’espace urbain ; déjà , celle-ci avait été malencontreusement « oubliée » lors de la présentation à la presse du programme de la Bâtie en juin dernier. En août, si Turn Terror into Sport figure bien dans le mémento de la Bâtie, le programme n’en parle pas, un signe.
La raison invoquée le 22 août est le refus des « autorités » de délivrer l’autorisation nécessaire à produire un spectacle sur l’espace central de la Place Neuve, le samedi soir du 1er septembre à l’occasion d’un festival. La Place pourrait être donc être accordée tout l’après-midi pour une manifestation politique comme celle du 28 juillet, mais refusée pour une prestation artistique. Il est d’autre part étonnant que la notification du refus d’autorisation d’un projet proposé en mars 2007, survienne fin août, soit quelques jours avant la présentation de la pièce. Ce genre de manifestation n’est cependant pas exceptionnel, ainsi à Lausanne l’utilisation de l’espace urbain dans un but artistique ne pose aucun problème, voir les Cartographies (Interventions chorégraphiques en paysage urbain) de la Cie Philippe Saire actuellement.
à suivre …
Archives :
– Claudia Bosse invente une nouvelle mythologie de l’espace urbain. Avec Claudia Bosse. Juillet 2007.
– Les Perses, avec Claudia Bosse. Novembre 2006.
Pourquoi avoir demandé une autorisation? les trottoirs et les parcs sont à tout le monde. le fruit du conformisme ?
l’exercise du pouvoir est un art, peu de personnes sont apte à la tâche mais tous le monde s’y colle, l’ignorance règne et le peuple semble heureux.
participante de ce groupe de travail (les perses et coriolan) je suis plus que consternée. la responsabilité de ce gâchis incombe à tous les partenaires concernés. Nous, nous attendons des explications claires sur le cheminement de cette volonté de ne pas faire aboutir le projet. Pour le moment on nous traite comme des enfants devant accepter sans broncher……
merci d’apporter les lumières. C’est ue question d’éthique…….
élisabeth burch
God didn’t save the Dancing Queens.
« La construction de situation commence au-delà de l’écroulement moderne de la notion de spectacle… La situation est ainsi faite pour être vécue par ses constructeurs. Le rôle du ‘public’ sinon passif du moins seulement figurant doit y diminuer toujours, tandis qu’augmentera la part de ceux qui ne peuvent être appelés des acteurs mais dans un sens nouveau de ce terme de viveurs. »
(Henri Lefebvre, L’introduction à la modernité, Paris, Minuit, 1962, p.336 V. & Guy Debord)
did God save Henri Lefebvre a rather strange mind the man in question?