La Biennale de l’Image en Mouvement a démontré à  quel point le cinéma et l’art contemporain partagent les mêmes préoccupations.

VJing au Bimbar

Le bimbar a animé les soirées à  Saint-Gervais.
Lors de cette 12e Biennale de l’Image en Mouvement le public pu découvrir plus de 430 films de quelques 270 artistes et réalisateurs, films puisqu’il est maintenant dépassé de définir des relations particulières entre les arts plastiques et visuels et le cinéma, ces artistes sont des réalisateurs, avec plus ou moins de bonheur.Nouy avons vu beaucoup de documentaires et de réflexions sur des événements historiques qui illustrent les questionnements de jeunes artistes touchés par la situation internationale, plusieurs se sont concentrés sur les stratégies actuelles de re-présentation dans l’art contemporain “média’ et la performance, nous en avions (v. article)parlé lors de l’exposition qui eut lieu cet été à  Dortmund, History will repeat itself, et dont l’oeuvre de Pierre Huyghe était aussi présentée à  Genève).
Pour André Iten, directeur artistique de la Biennale, ces films sont aussi « les témoins et les acteurs de poches de résistance face à  cette forme de globalisation de l’art et de la culture en un vaste marché qui oscille entre une industrie de l’audiovisuel et la “peopolisation’ de quelques stars du système. » Ecouter l’interview d’André Iten : [display_podcast]

Les 38 à“uvres retenues par le jury de pré-sélection répondaient, cette année, à  de nouvelles conditions de participation qui ont tenu compte des avis émis par le jury lors de l’édition précédente. Les artistes sélectionnés ont tous moins de 36 ans, ceci pour favoriser l’émergence de nouveaux auteurs, la date de production des à“uvres devait se situer entre 2006 et 2007, la durée de chaque à“uvre ne pouvait excéder 30 minutes. Une durée que même une lauréate aurait pu éviter d’utiliser jusqu’au bout.
Le jury était composé de Marie Sacconi (artiste et enseignante à  l’ECAV, Sierre), Lars Henrik Gass (Directeur du Festival international du court métrage, Oberhausen), Philippe-Alain Michaud (Responsable de la collection du film au Centre Georges Pompidou, Paris), Jean-Pierre Rehm (Directeur du Festival international du documentaire (Fid), Marseille) et de Koyo Yamashita (Directeur du Festival d’Image Forum, Tokyo). Les films primés sont intégrés à  la collection du CIC et donc visionnables par le public.

La Biennale fut aussi l’occasion de rétrospectives comme celles de Pedro Costa, Joan Jonas ou Stavros Tornes, entre autres et de « Focus » sur des artistes plus que confirmés tels Pierre Huyghe, Thierry Kuntzel ou Martha Rotzler. Les oeuvres de Pierre Huyghe sont passées entre 2006 et 2007 au Musé d’art moderne de la ville de Paris, puis la Tate Modern de Londres, avant d’être présentés au public genevois et d’inscrire le Centre pour l’image dans le circuit international.

Prix décernés et commentaires du jury :

Water Buffalo de Christelle Lheureux

Prix du Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève de CHF 5000 : Christelle Lheureux, Water Buffalo, 2007, 30 min, France.
Cette à“uvre articule de manière exemplaire trois récits de provenances différentes: un téléfilm dramatique, un texte en voix off, les prises de vues réalisées par l’artiste à  Saigon. La conjonction des trois couches du récit produit un effet hypnotique grâce à  un remarquable travail sur la durée et sur la temporalité.
Le jury a été sensible à  l’apparition, dans cette à“uvre, d’un nouveau mode de récit.

Le Grand Prix de la Ville de Genève de CHF 15’000 : Rossella Biscotti, Il sole splende a Kiev, 2006, 9′, Pays-Bas / Ukraine.
L’inventivité formelle de cette à“uvre, notamment l’usage audacieux du montage et le travail très rigoureux sur les différentes dimensions de l’archive ont impressionné le jury. Nous avons également été très sensibles au sujet abordé qui deviendra de plus en plus central pour les sociétés modernes. Il s’agit d’une à“uvre importante car elle révèle, de manière subtile, la fragilité du matériel visuel dans son rapport à  l’Histoire.

Deux prix du Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais Genève, de CHF 2’500, à  Rosa Barba et Alexia Walther.

Outwardly de Rosa Barbara

Rosa Barba, Outwardly from Earths Center, 2007, 24′, Allemagne / Suède

L’à“uvre de Rosa Barba construit une mythologie basée sur des matériaux divers, tels que récits utopiques, naturalistes, scientifiques, entre autres… Cette mythologie s’appuie sur une histoire de la catastrophe et des rites préventifs qui l’accompagnent. Cette à“uvre a su tirer avantage de la situation insulaire de manière très intéressante.
Le jury tient à  souligner le travail sur la bande son, montage et mixage, ainsi que la dimension photographique de l’à“uvre.

Twist
Alexia Walther, Twist, 2006, 11′, France.
Le Jury a souligné « la grande sophistication du dispositif narratif en jeu dans cette à“uvre. Elle juxtapose un extrait récité de la Guerre des Gaules de Jules César, un groupe isolé de personnes, une comédie musicale sur un moment de l’histoire de la danse, le Twist, à  la manière d’un anthropologue portant son attention sur une pratique rituelle.
Le travail de la caméra est lui-même chorégraphié au même titre que les acteurs et les lieux de tournage. »
Twist est aussi surtout une chorégraphie de Foofwa d’Immobilité.

Nous reviendrons avec André Iten et les artistes à  propos de l’exposition Hors-Sol qui se tient au BAC , le Bâtiment d’art contemporain de la rue des Bains qui est le sujet d’une saga particulière (lire dans nos pages précédentes).

Les interviews de Raymond Bellour et Anne-Marie Duguet à  propos de la derniève euvre de Thierry Kuntzel sont également sur les pages précédentes.

Publié dans arts, scènes