Le Grand Prix suisse de danse 2019 va à La Ribot


La Ribot, Pièce distinguée, au Commun en septembre 2017 à Genève. Photo Jacques Magnol.

Le Grand Prix suisse de danse 2019 revient à La Ribot, récompensant la création novatrice sur la durée de la chorégraphe, danseuse et artiste. Dominique Martinoli, médiatrice en danse installée dans le Jura, reçoit le Prix spécial de danse.
Marie-Caroline Hominal et Edouard Hue sont respectivement distingués comme Danseuse et Danseur exceptionnels.

La présidente du Jury Simona Travaglianti a commenté le travail de La Ribot :« Elle associe les genres et il en résulte un effet effervescent. Ses approches détonent. Elle incarne un art puissamment féminin. L’artiste madrilène basée à Genève, combine dans sesprojets un radicalisme politique et distinctement espiègle, en intégrant toujours une brise de fraîcheur, d’humour et d’ironie. Tout son art, son goût et son audace sont dédiés à la distinction:à travers une approche physique, scénique et performative, elle traque le moment-clé, l’étincelle.Que ce soit en dansant en exclusivité, en testant les normes et les limites des conventions artistiques, ou en chorégraphiant en inclusivité sur une île heureuse,elle surprend, défie l’entendement et nous amuse, tout en nous invitant à remettreen question nos positions face au monde. »Le jury fédéral de danse a en outre récompensé quatre œuvres soumises au concours de création actuelle. Sur les 76 inscriptions au concours de création actuelle de danse, le jury fédéral de danse a retenu quatre pièces exceptionnelles pour les saisons 2017/2018 et 2018/2019.

  • « Vicky met les voiles », une pièce pour enfants créée par Teresa Rotemberg et sa Company Mafalda, propose un langage figuratif, des personnages marquants et des costumes hauts en couleur. Par ses ingrédients et par sa composition qui s’adresse aussi bien à des enfants âgés d’au moins quatre ans qu’à leur famille, « Vicky » rappelle « Alice aux pays des merveilles » et « Nils Holgersson ».
  • « Flow » est une chorégraphie de la Compagnie Linga, de Katarzyna Gdaniec et Marco Cantalupo. Jadis danseurs de Béjart, Gdarniec et Cantalupo travaillent depuis 25 ans à Pully et se produisent également à l’étranger. « Flow » se distingue par son étroite collaboration avec les deux musiciens franco-coréens de Keda et séduit son public par des formations de groupe à la fois simples et marquantes.
  • « Hate me, Tender » est le quatrième solo de la jeune performeuse Teresa Vittucci. Vittucci est connue pour ses travaux radicaux et réflexifs, dans lesquels elle n’hésite pas à mettre en scène son corps nu si inhabituel pour une danseuse. Dans « Hate me, Tender », elle traite du féminisme, déconstruit le mythe de la Vierge Marie et effleure avec ironie et esprit des thèmes comme le catholicisme ou #metoo.
  • « Speechless Voices », de la Compagnie Greffe, chorégraphiée par Cindy Van Acker et inspirée des tableaux du peintre belge Michaël Borremans, est une œuvre intelligemment construite et d’une qualité exceptionnelle, qui tourne autour des gestes d’adieu. Déjà couronnée en 2013 d’un prix en création actuelle de danse, Cindy van Acker montre ici sa faculté à manier avec virtuosité le mouvement, la musique et la structure chorégraphique.

June Johnson Dance Prize : Unplush, Le « June Johnson Dance Prize » récompense une création chorégraphique jeune et innovatrice. Il est remis en collaboration avec la Fondation Stanley Thomas Johnson et sous forme de concours. 17 créateurs de danse et troupes ont participé au concours, dont la troupe bernoise de Marion Zurbach, Unplush, est lauréate. Unplush lie plusieurs domaines et convoque – comme dans « Flipper » – des thèmes étranges d’une façon étonnante et audacieuse, avec le souci d’une grande qualité chorégraphique.

La remise des prix aura lieu le 17 octobre au Théâtre Equilibre à Fribourg, en présence du Conseiller fédéral Alain Berset.

Les Prix suisses de danse sont décernés tous les deux ans depuis 2013. Le Grand Prix suisse de danse, d’une valeur de 40 000 francs, rend hommage à une carrière artistique. Le Prix spécial, d’une valeur de 40 000 francs également, récompense une contribution exceptionnelle, par exemple dans le domaine de la médiation, de la documentation ou de la politique culturelle. Les prix de « Dan­seuse exceptionnelle/Danseur exceptionnel » récompensent, à hauteur de 25 000 francs, une danseuse et un danseur pour leurs qualités d’interprètes. Les distinctions sont proposées par le jury fédéral de la danse. Dans le cadre du concours « Création actuelle de danse », le jury remet quatre autres prix, chacun de 25 000 francs. D’une valeur de 25 000 francs également, le June Johnson Prize est remis en collaboration avec la Fondation Stanley Thomas Johnson et récompense la relève de la danse.

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