Des bijoux historiques Art Nouveau et Art Déco mis en vente par Christie’s à Genève

Lot 23: Art Nouveau, broche aubépine, diamant, émail et verre. René Lalique, 1899 – 1901.

La saison d’automne de ventes aux enchères de bijoux vintage par Christie’s Genève est l’occasion de découvrir les œuvres historiques d’Art Nouveau et d’Art Déco, deux mouvements qui se sont développés à la fin du XXe et au début du XXe siècle. Les bijoux sont exposés du 9 au 13 novembre à l’Hôtel des Bergues à Genève.

Sous-titrée “Magnifiques bijoux d’une collection européenne”, les bijoux ont été acquis au cours des 25 dernières années par un couple fortuné et amateur d’art moderne. La collection contient plusieurs oeuvres Art Nouveau d’Henri Veyer, d’Eugène Feuillâtre, de Léopold Gautrait, de Vican et de Lucien Gaillard, à côté des œuvres de Fouquet et Lalique.

Lot 63: Art Nouveau, bague libellule, émail et émeraude. Lucien Gaillard, circa 1900.

L’origine du mouvement artistique de l’Art Nouveau est attribuée à une réaction face à l’industrialisation et aux bijoux de plus en plus fabriqués en série. Si ce mouvement n’a occupé qu’un bref moment (1895-1910), il a eu un impact durable sur la création de bijoux. Les exemples de cette période sont plus précieux pour leur originalité et leur excellence de conception plutôt que pour leur valeur intrinsèque. C’était un nouveau style complet basé sur des idées originales, des matériaux innovants et des principes entièrement différents. En réaction , les formes flottantes du monde naturel ont été explorées comme jamais auparavant.

Le chercheur Sigrid Barten écrit dans l’introduction du catalogue de la vente : “L’Art Nouveau n’a duré que de 1890 à 1910. Pourtant, il a balayé l’Europe avec force et a touché toutes les formes d’art. L’Art nouveau est bel et bien un art total – il a alors tout envahi : bijoux, architecture, musique, littérature, etc. Mais les années 1890-1910 étaient artistiquement très intenses, la preuve en est que nous en parlons encore aujourd’hui.
L’Art Déco a suivi, le grand public est devenu plus ouvert aux développements modernes après la première guerre mondiale. Les lignes droites ont trouvé leur place dans l’habillement, l’architecture et, bien sûr, la peinture. C’est à cette époque que les premiers costumes pour dames apparurent et que leur accessoirisation nécessitait des bijoux plus stricts et plus épurés. Les créations Art Nouveau sont rapidement devenues complètement obsolètes.”

Lot 36: Art Nouveau, broche, émail, chrysoprase et perle. René Lalique, circa 1898 – 1899.

Les grands joailliers-joailliers comme Georges Fouquet et Henri Veyer ont choisi des matériaux semi et même non précieux pour leurs créations. Le maître incontesté de ce genre était René Lalique, dont l’œuvre de génie incarnait l’essence même de l’Art Nouveau français. Son utilisation de matériaux exotiques et souvent fragiles, en particulier le verre moulé et l’émail, était révolutionnaire, tout comme son choix d’iconographie.
René Lalique (1860-1945) a repoussé les frontières de son art dans la création de bijoux et sa palette était beaucoup plus diversifiée que celle de n’importe quel peintre ou sculpteur de cette époque. Son travail est une synthèse de tous ces arts. Au début, Lalique ne travaillait pas sous son propre nom, il dessinait principalement pour les grandes maisons de joaillerie parisiennes, comme Cartier et Boucheron, et finalement, en 1885, il créa sa propre entreprise. Il a conçu les bijoux de scène de Sarah Bernhardt pour le théâtre, ce qui lui a valu un succès important. Il faut rappeler qu’à cette époque, l’Art nouveau était un mouvement artistique innovant réservé à l’intelligentsia parisienne.

“Les bijoux de Lalique, écrit Sigrid Barten, n’étaient pas simplement décoratifs – ils avaient du sens, même si ce sens peut être difficile à interpréter. L’artiste s’est également beaucoup inspiré du symbolisme des plantes. Le lierre, par exemple, est un ancien symbole de fidélité et de longévité. Il pousse partout et reste vert, été comme hiver.
Les chardons, tout en étant de très belles plantes, sont également couverts d’épines. À mon avis, lorsque Lalique les utilise, il peut véhiculer d’autres messages, comme «Gardez vos distances». Cela vaut également pour les aubépines, les roses ou les ronces.”

Lot 71: Art Nouveau. Collier en pendentif, opale, émail et perle. Georges Fouquet, circa 1900.

À côté des 45 pièces signées Lalique, le couple de collectionneurs était également fasciné par les bijoux conçus par Georges Fouquet (1862-1957). Georges rejoignit l’entreprise de son père en 1891 et ouvrit une nouvelle boutique Fouquet au 6 rue Royale à Paris en 1900. Pour la décoration intérieure, il fit appel à Alphonse Mucha (1860-1939), peintre et décorateur tchèque.

Beyond Boundaries: Magnificent Jewels from a European Collection
Exposition du 9 au 13 novembre 2017. Vente Christie’s Genève le lundi 13 novembre, Hôtel des Bergues Genève.
Christies.com

 

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